À compter de la fin 2016, Mozilla tirera un trait (quasi) complet sur le mécanisme de plug-ins qui accompagne Firefox depuis ses débuts. Seule exception à ce grand ménage : Flash.
Hérités des premières années du web, les plug-ins NPAPI (Netscape Plugin Application Programming Interface) ne sont plus du tout pris en charge par Chrome depuis le début septembre, ni dans Edge, le navigateur réécrit spécifiquement pour Windows 10. Dans Firefox, un plug-in installé n'est plus automatiquement activé, c'est à l'utilisateur de le faire.

À force d'évolutions dans les navigateurs et dans les technologies du web, les plug-ins sont devenus persona non grata. Les navigateurs sur mobiles étant dépourvus de ces modules il devenait plus simple, en termes de développements, de s'en séparer aussi sur les versions PC. Ces plug-ins sont également devenus des vecteurs de problèmes de sécurité pour les navigateurs qui les hébergent. Ensuite, l'HTML 5 a offert des possibilités jusque là réservées à des plug-ins multimédia. Plutôt que de s'appuyer sur ces composants, les développeurs de sites et services web vont être amenés à exploiter les capacités internes aux navigateurs. Mais il y a encore un cas particulier, et un gros : Flash.
Google, le premier, avait entrepris de les mettre de côté en développant dès 2009 un système de remplacement : PPAPI pour Pepper Plugin API. Le plug-in est exécuté dans un bac à sable, isolé du navigateur et du moteur de rendu. Il profite aussi de l'accélération fournie par la carte graphique de l'ordinateur.
Adobe et Google ont ainsi adapté Flash en conséquence et ce moteur est intégré directement à Chrome. On ne télécharge plus de mises à jour de Flash pour Chrome, c'est le navigateur qui est mis à jour avec la dernière version en date de Flash en son sein.
Quelque chose du même ordre se dessine pour Firefox dans un an. Mozilla ne veut plus de plug-ins pour Firefox mais il consent une exception à Adobe :
Parce que Flash représente encore une expérience du web commune à la plupart des utilisateurs, nous allons continuer de le prendre en charge au sein de Firefox, en tant qu'exception à la politique générale des plug-ins. Mozilla et Adobe continueront de collaborer pour apporter des améliorations à l'expérience de Flash sur Firefox, y compris sur la stabilité et les performances, les fonctionnalités et l'architecture relative à la sécurité.
Mozilla ne dit pas mot toutefois de son projet Shumway, une tentative pour lire du contenu Flash sans Flash. Pas d'exception en revanche pour de gros plug-ins tels que Java d'Oracle, Silverlight de Microsoft ou celui d'Unity pour l'affichage de contenus 3D. Oracle renvoie vers Java web Star et Unity se prépare également au changement au moyen de WebGL, dont il reconnaît toutefois que les performances ne sont pas encore au niveau de son actuel Web Player.