Les solutions pour réaliser un site Internet ou, plus simplement, une page Web ne manquent pas sous Mac OS. Apple propose d'ailleurs aux abonnés à ses services .Mac, Homepage, un module qui permet de confectionner facilement des pages personnelles à partir de thèmes imposés. Pour autant, cette solution n'est guère convaincante pour qui veut maintenir un site à jour et, de toute façon, elle implique un abonnement annuel de 99 euros. À un moment ou à un autre, l'utilisation d'un logiciel dédié devient nécessaire. Pour autant, nul besoin le plus souvent des fonctionnalités multiples et complexes d'un Dreamweaver ou d'un Golive. Un logiciel plus modeste peut tout autant faire l'affaire. Ce logiciel peut-il alors être RapidWeaver 2.1 ?

RapidWeaver table sur la simplicité d'utilisation. L'archive téléchargée depuis le site de l'éditeur, il suffit de glisser le dossier obtenu où l'on veut pour que l'installation soit parachevée. Enfin, presque car au premier lancement, un dossier "RapidWeaver" sera créé dans le dossier "Application Support" du répertoire de l'utilisateur. C'est dans ce nouveau dossier que sont placés automatiquement les thèmes et que l'on placera ceux qu'on récupérera au fil du temps. Rien de bien compliqué donc, rien dont on n'est pas déjà l'habitude depuis un certain temps sous Mac OS X.

L'application lancée, on est très loin de ce qu'affiche Dreamweaver ou Golive. Avec ces derniers, l'écran est envahi par les palettes et les fenêtres. Ici, ce n'est absolument pas le cas. Une fenêtre unique s'affiche.



On peut toujours essayer de placer le curseur dans la zone blanche de cette fenêtre, on n'obtiendra aucun résultat. C'est que cette fenêtre affiche, grâce au moteur de Safari d'ailleurs, la page Web en cours de réalisation. Autant dire que pour le moment, elle n'affiche rien. En fait, ce n'est pas ici qu'on va saisir ou placer le texte qu'on aura saisi ou copié ailleurs.

Pas question pour autant d'ouvrir une nouvelle fenêtre. Appuyer sur le bouton "Content", depuis la barre d'outils de la fenêtre principale, provoque en effet l'apparition d'une feuille de saisie où l'on découvre trois zones. La première permet de nommer le site ou la page, la dernière, pied de page, permet de saisir les informations légales, le cas échéant, ou ce que l'on désire. C'est la seconde qui va permettre à l'utilisateur de saisir son texte ou de le coller.



Les possibilités de formatage du texte sont des plus réduites. Aucun bouton n'est là, sur lequel appuyer pour mettre le texte en gras, aligner le paragraphe à droite, réduire la taille de la police. Non rien. Certes, il est possible d'appliquer de l'italique, du gras, etc., mais il faut saisir manuellement les balises ! Un comble pour un logiciel qui revendique la simplicité. Assurément, on peut se passer de beaucoup de choses lorsqu'on réalise une page simple. En revanche, on peut avoir besoin de jouer de la couleur des caractères, de leur taille, de leur graisse, etc. On aurait aimé disposer de la possibilité de définir une police par défaut, voire, mieux, un groupe de polices. On aurait aimé pouvoir appliquer des styles tels que les titres. Ne parlons pas de la possibilité de créer des listes avec puces ou numéros... Sans tomber dans l'usine à gaz, un logiciel de création de pages Web peut proposer un minimum de fonctions. De fait, RapidWeaver devient vraiment difficile à utiliser. C'est que tout est géré par la feuille de style, nous y reviendrons.

D'autant que rien n'est non plus prévu pour créer des liens (sauf à faire des boutons de navigation, comme on verra plus bas). Les créateurs du logiciel semblent penser que l'utilisateur ne lit aucun autre site. Là encore, il faudra entrer le code à la main. Même chose pour l'insertion d'images, l'une des grandes marottes des créateurs de sites personnels. Cela devient risible. L'aide explique très sérieusement que l'on peut insérer des images "en plaçant simplement le code HTML standard". On a du mal à le croire.












Pourtant, le logiciel a des atouts sérieux. L'un de ceux-ci réside dans la possibilité d'appliquer très facilement un thème à son site. RapidWeaver est fourni avec vingt-trois thèmes. Certains sont en fait des variations sur un même thème. La plupart ont un air de déjà vu, dans la mesure où ils s'inspirent, avec un certain bonheur, de ce que fait Apple (de son site ou de ses produits). Et si cela ne suffit pas, il est encore possible d'en télécharger gratuitement sur le site de Realmac. Enfin, si cela ne suffit toujours pas, l'aide du logiciel explique comment réaliser ses propres thèmes et les mettre à disposition des autres utilisateurs. Toujours est-il que l'application d'un thème est très simple. On appuie sur le bouton idoine de la barre d'outils et on sélectionne le thème voulu dans le tiroir. Le thème appliqué, toute la page est modifiée. Et l'on trouve ici un début d'explication à l'absence d'outils pour modifier la police ou le corps de celle-ci : tout est pris en charge par le thème. Si l'on veut modifier un quelconque élément de la feuille de style, il faut aller la trouver dans le répertoire créé à l'enregistrement de son site et l'ouvrir avec un éditeur externe. Il est évident que l'utilisateur novice ciblé par le logiciel sait comment faire !



Autre point intéressant du programme : la possibilité de réaliser très facilement des boutons de navigation. Là encore, l'utilisateur n'a rien à faire, sinon appuyer sur le bouton "Content" dans la barre d'outils, puis sur le bouton "Button" de la feuille qui vient d'apparaître. Il faut alors cliquer sur le petit signe "+", en bas de la même fenêtre. Une nouvelle feuille apparaît. On nomme le bouton, on règle sa taille grâce à, un curseur. On définit également la place, la taille, la couleur et la police du texte dans le bouton. Le résultat, qui peut -être spectaculaire, est immédiatement visible dans la fenêtre principale (utilisation du moteur de rendu de Safari oblige) et l'on apprécie de voir les effets de rollover. On regrettera que la nouvelle version ne permette plus de définir un lien externe. Seules les pages réalisées avec RapidWeaver dans le cadre du projet sont prises en compte.

On n'est pas obligé d'appliquer un thème. Il est en effet possible de définir (après avoir appuyé sur le bouton "Background" dans "Content") un fond uni ou une image en arrière-plan. Mais on imagine mal sinon l'utilité et l'intérêt de ce programme. D'autant que si l'on se passe de choisir un thème, il n'en sera pas plus possible de définir le format des caractères ou des paragraphes. Sauf en ce qui concerne le fond de la page, il sera impossible de spécifier par exemple la couleur du texte. À moins, encore une fois, d'éditer la feuille de style. On va au-devant de belles déconvenues.

Le site créé, reste à le publier. Il ne faut pas rêver, RapidWeaver ne propose pas de module FTP intégré. Le problème n'en serait pas un si Jaguar ou Panther permettait de faire des transferts depuis le Mac vers un serveur FTP. Ce n'est toujours pas le cas. Il faut en passer par un logiciel dédié. Dans ces conditions, à moins de publier son site sur un réseau local ou sur son disque dur, le bouton Export n'exportera rien du tout. Il permettra néanmoins de préparer un répertoire et les fichiers du site qu'on transférera ensuite manuellement. Le dossier en question contient les fichiers HTML et celui de la feuille de style, ainsi qu'un sous-dossier "images". C'est assez propre, il faut bien le reconnaître.

Conclusion

Faut-il alors acheter RapidWeaver ? On s'en doute, la réponse est négative. Certes, le logiciel permet la réalisation de belles pages et de beaux sites. Pour autant, l'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous et des sites arborant l'interface de celui d'Apple pullulent sur Internet. Surtout, RapidWeaver est bien trop limité. À un moment ou à un autre, l'utilisateur a besoin de modifier un élément du style ou de créer des titres. Dans ce cas, il n'a pas d'autres solutions que de saisir manuellement le code HTML. Un comble, encore une fois.