Grosse amende pour Google : la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) vient de lui infliger une amende record de 325 millions d’euros pour des manquements dans la gestion des données personnelles au niveau de ses activités publicitaires. Le régulateur reproche à Google de ne pas avoir recueilli le consentement de ses utilisateurs pour l’ajout de publicités dans Gmail, et de les avoir mal informés sur la mise en place de cookies.

Dans son compte-rendu, la CNIL reproche à Google d’afficher des publicités prenant l’apparence de véritables courriels dans Gmail. Elles apparaissent lorsque l’utilisateur a activé le tri intelligent de sa boîte mail dans les onglets « Promotions » et « Réseaux sociaux ». Pour la CNIL, cela constitue de la prospection directe pour laquelle il est nécessaire de recueillir le consentement des utilisateurs. Google a bien changé leur style pour rendre ces pubs plus distinctes en 2023, mais la modification ne les « distingue toujours pas clairement des véritables courriels ».
Sur un autre registre, Google est accusé d’avoir favorisé les options de publicités personnalisées au détriment de celles affichant des réclames génériques à la création d’un compte. La CNIL estime que les internautes « ne sont pas clairement informés » que l’accès aux services est conditionné au dépôt de cookies. C’est donc un manquement à la loi.
Les montants de ces amendes, qui prennent uniquement en compte le nombre d’utilisateurs résidant en France, tiennent compte du nombre très élevé de personnes concernées, puisque le manquement sur les traceurs concerne plus de 74 millions de comptes. Parmi ceux-ci, 53 millions avaient, de manière illicite, vu s’afficher les publicités en cause dans les onglets « Promotions » et « Réseaux sociaux » de leurs messageries.
L’amende est accompagnée d’une injonction à mettre en place des mesures pour corriger le tir sous 6 mois. À défaut, Mountain View devra chacune payer une astreinte de 100 000 euros par jour de retard. Google en a vu d’autres : elle avait écopé d’une amende de 150 millions d’euros en 2022 pour ne pas avoir permis aux internautes de refuser facilement le dépôt des cookies sur leurs appareils.
Face à cette amende, Google a déclaré « étudier le contenu de la décision » et annoncé que des mises à jour avaient été effectuées pour « répondre aux préoccupations de la CNIL ». Selon elle, les réclames sont clairement identifiables, vues par une faible minorité d’utilisateurs et servent à maintenir Gmail gratuit. La sentence tombe alors que Donald Trump a récemment menacé de sanction ceux s’attaquant aux grandes entreprises américaines de la tech. Le Président américain s’était dit prêt à imposer des restrictions sur l’exportation de puces, accompagné de « droits de douane supplémentaires substantiels ».