Autrefois chasse gardée d'Intel, le marché des processeurs pour les serveurs devient de plus en plus concurrentiel : AMD s'est installé sur le segment avec de grandes ambitions, tout comme dans le secteur des ordinateurs portables et de bureau (lire : AMD menace aussi Intel dans le monde des serveurs). Et Intel n'est pas au bout de ses peines puisque c'est au tour de Nvidia d'annoncer son propre CPU pour les serveurs.
Nvidia a en effet dévoilé une puce basée sur l'architecture développée par Arm — que l'entreprise cherche à avaler, avec grande difficulté —, baptisée Grace d'après Grace Hopper, pionnière de l'informatique. La puce fonctionne main dans la main avec les GPU de Nvidia, qui entre autres choses sont particulièrement calés pour les tâches d'apprentissage automatique.
Les circuits graphiques destinés aux serveurs représentent pas moins de 40% des revenus de Nvidia, alors qu'ils ne pesaient que 7% du chiffre d'affaires de l'entreprise il y a cinq ans. On comprend dès lors la pertinence économique pour Nvidia de se lancer sur ce créneau très lucratif.
Le silicium a déjà trouvé deux clients : le Centre suisse de calcul scientifique et le Laboratoire national du ministère américain de l'Énergie vont en effet utiliser Grace pour leurs serveurs. Nvidia promet un système dix fois plus rapide avec sa puce que les processeurs actuels ; elle sera disponible début 2023. Thomas Schulthess, le directeur du Centre suisse, explique que Grace va servir pour des calculs complexes dans le secteur de la météo, pour la prévention des tempêtes par exemple.
Grace n'est pas la première puce ARM pour Nvidia : l'entreprise a aussi à son actif un système-sur-puce Tegra qui est notamment utilisé par Nintendo dans la Switch. Quant au marché des serveurs, ce n'est pas non plus une première : on en parle en fait depuis 2010 ! Online exploite ainsi cette architecture pour ses propres serveurs.
Source : Bloomberg