Une des raisons qui a motivé l’administration Trump à serrer la vis contre la Chine, c’est le vol de technologies pratiqué par les grandes entreprises chinoises auprès des groupes américains. Les États-Unis ont d’ailleurs formellement inculpé Huawei d’espionnage industriel. L’équipementier est au cœur de nouvelles révélations, qui touchent cette fois directement Apple.
The Information rapporte plusieurs anecdotes décrivant les efforts de Huawei pour récupérer le maximum d’informations sur les produits Apple. Il y a par exemple cet entretien d’embauche d’un ex-employé d’Apple, bombardé de questions sur la feuille de route du constructeur californien. « Il était évident qu’ils [Huawei] s’intéressaient davantage à Apple qu’à mon embauche », explique cette personne.
Comme d’autres entreprises, Huawei tenterait également d’extorquer des informations auprès des ouvriers des lignes de production de produits Apple. Ces derniers pouvant difficilement piquer des pièces en raison des mesures de sécurité dans les usines, les corrupteurs leur proposent de dessiner et de décrire les composants qu’ils manipulent.
Huawei a également voulu en savoir plus sur la charnière du MacBook Pro sorti en 2016. Après avoir obtenu les informations désirées, des employés du constructeur chinois se sont rendus chez des sous-traitants pour faire fabriquer cette charnière ; les fournisseurs ont reconnu sur le schéma présenté qu’il s’agissait du même composant qu’Apple, et ils ont refusé de produire la pièce.
Huawei a fini par trouver un sous-traitant conciliant puisque le MateBook Pro présente une charnière très proche de celle du MacBook Pro… Autre exemple, celui d’un ingénieur de l’entreprise qui a envoyé la photo d’un composant à un fournisseur d’Apple, en lui proposant de suggérer un « autre design dont il a l’expérience ». Le fournisseur en question a refusé de collaborer avec Huawei.
En novembre dernier, des ingénieurs de Huawei travaillant sur une montre connectée ont rencontré un sous-traitant qui a conçu le cardiofréquencemètre à l’arrière de l’Apple Watch. La carotte de la réunion était la possibilité d’un gros contrat, mais dans les faits les représentants du constructeur ont surtout essayé de soutirer le maximum d’informations, notamment sur les coûts du composant.
Cet article ne va certainement pas redorer l’image de Huawei aux États-Unis, qui est déjà largement non grata.