La destruction par Amazon d’un volume considérable d’invendus pousse le gouvernement à réagir. Sur M6, l’émission Capital de ce dimanche a montré que le géant du commerce en ligne ne prenait aucun gant pour se débarrasser des produits qui ne trouvaient pas preneurs : 300 000 objets neufs (couches, machines à pop-corn, jouets, etc. dans leurs emballages d’origine) ont ainsi été jetés en l’espace de trois mois dans l’entrepôt de Chalon-sur-Saône. Amazon en possède quatre autres en France, à Montélimar, Orléans, Amiens et Lille.
Selon les estimations de la CGT, Amazon aurait procédé à la destruction de 3,2 millions d’invendus l’an dernier, rien qu’en France. D’après une employée interrogée par le journaliste de l’émission — embauché incognito à l’entrepôt de Chalon-sur-Saône —, de 70% à 80% des produits jetés demeurent vendables…
Amazon a mis en place une politique de stockage particulièrement onéreuse pour les vendeurs tiers. Il leur en coûte si cher pour stocker leurs marchandises sur le moyen terme que ces derniers préfèrent autoriser Amazon à détruire les invendus qui prennent de la place dans les entrepôts, plutôt que de les rapatrier. Mise en cause dans ce système, l’entreprise n’a pas voulu commenter officiellement.
Sur le plateau de l’émission, Brune Poirson a vivement réagi : la loi sur l’économie circulaire, qui sera examinée dans les prochains mois au Parlement, contiendra une mesure visant à interdire cette pratique de la destruction des invendus. « Des entreprises, comme par exemple Amazon, ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables », a assuré la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique.
La loi va même aller plus loin, en considérant les plateformes comme « responsables par défaut de la fin de vie des produits qu’elles commercialisent ». De plus, les entreprises « ne pourront pas non plus rendre impropres à la consommation des produits qui pourraient être encore utilisables : pour cela, elles devront se débrouiller et trouver des solutions » a aussi indiqué Brune Poirson.
Voilà qui ouvre de nouvelles opportunités pour les reconditionneurs et pour les consommateurs en quête de bonnes affaires… La loi sur l’économie circulaire comprend aussi un « indice de réparabilité » des produits ainsi que des mesures pour combattre l’obsolescence programmée.