La sécurité nationale, ça tient à peu de choses finalement. Comme dans les blockbusters, on s’imagine que la défense d’un pays est gérée dans des QG ultra-sécurisés avec des ordinateurs dernier cri et des interfaces à la Minority Report, mais la réalité est beaucoup moins glamour. Au ministère de la Défense US, une sauvegarde du système de contrôle de la frappe nucléaire est stockée sur des disquettes de 8 pouces fonctionnant avec un bon vieux IBM Series 1, un monstre antédiluvien dont les premières unités sont sorties en 1976.
D’autres exemples tout aussi édifiants ont été révélés lors d’une audition par un député de l’Utah, Jason Chaffetz. La base de données des contribuables utilisée par les services du fisc américain a été programmée dans un langage vieux de cinquante ans. Le système de versement des pensions des retraités militaires a été écrit en COBOL, tout comme le suivi des prisonniers dans les prisons fédérales du ministère de la Justice.
Des agences gouvernementales continuent de fonctionner avec des ordinateurs sous Windows 3.1 et Windows XP, des systèmes d’exploitation qui ne sont plus pris en charge par Microsoft. Le gouvernement américain dépense chaque année 80 milliards de dollars pour maintenir et mettre à niveau le parc informatique de son administration : ne serait-il pas temps de passer à du matériel plus moderne ?
C’est que ce n’est pas aussi simple. L’IBM Series 1 de la force nucléaire est extrêmement fiable, avec un uptime de 99,99%. Seul problème : le maintien de ces systèmes représente un gouffre financier. 75% des dépenses informatiques des agences américaines sont utilisés pour le support de ces anciennes technologies. Pas question en effet qu’elles tombent en panne.