Yahoo pourrait se vendre au plus offrant

Mickaël Bazoge |

Quoi de neuf Yahoo ? Pas que des bonnes nouvelles, malheureusement. Le moteur de recherche a depuis longtemps chuté de son piédestal, malgré les efforts de Marissa Mayer, qui n’hésite jamais à dégainer le carnet de chèques pour acheter à prix fort toutes sortes de start-ups (dernier gros coup : l’acquisition de Tumblr pour 1,1 milliard de dollars au printemps). Mais sans véritable stratégie d’ensemble ni de vision claire, la marque ne retrouve pas le lustre d’antan.

En octobre, la CEO annonçait l’adoption d’une nouvelle et énième stratégie pour relancer le groupe, sans toutefois fournir de détails. Mais l’embauche d’un cabinet de consultants laisse penser que Yahoo se prépare à des coupes dans ses effectifs.

Yahoo a toutefois de beaux restes : le moteur reste le troisième site internet le plus visité aux États-Unis, avec 210 millions de visiteurs en octobre. Loin derrière Google et Facebook. Et l’entreprise possède des parts dans deux sociétés asiatiques qui connaissent un gros succès : les 35% détenus dans Yahoo Japan (toujours très populaire dans l’archipel) valent 8,5 milliards de dollars ; et les 15% dans Alibaba représentent la bagatelle de 32 milliards !

Les 31 milliards de capitalisation boursière de Yahoo sont largement liés aux actifs détenus dans Alibaba et Yahoo Japan. Qu’en sera-t-il si les administrateurs de l’entreprise, réunis depuis aujourd’hui jusqu’à vendredi, décident de vendre ces participations ? C’est tout l’enjeu de la réunion qui se tient actuellement.

Plusieurs scénarios sont sur la table, comme la vente des parts d’Alibaba, et même celle des activités internet de Yahoo. Sans ses participations asiatiques, le moteur de recherche est à la portée de bien des entreprises de la Silicon Valley : la valeur de Yahoo, hors trésorerie, est estimée à 3,9 milliards de dollars. Toutefois, qui pourrait s’intéresser à Yahoo ? La tentative de fusion avec Microsoft, il y a quelques années, a échoué.

Tags
avatar Puff32 | 

J'espère qu'ils trouveront une solution, car je trouve qu'au niveau applications, ces deux dernières années, Yahoo faisait dans le bon et beau. Ce serait dommage, qu'il ne reste que Google ou Bing, il faut d'autres concurrents

avatar jb18v | 

Pareil :)

avatar Jeckill13 | 

@Puff32 :
En même temps il n'y a que Google et Bing … les résultats de la recherche de Yahoo est fourni par Bing …

avatar bonnepoire | 

Faut aimer être espionner.

avatar Patrick75 | 

Qu'est Yahoo exactement ? Une entreprise internet proteiforme... Bref pas facile à décrire et c'est peut être la le problème ...

Sinon n'oubliez pas de citer Flickr que je trouve très pratique pour partager et stocker ses photos surtout parce qu'il est gratuit

avatar enzo0511 | 

Quand je visite Yahoo France je comprends pourquoi l'entreprise ne vaut plus rien

Le moteur de recherche n'en est vraiment plus un, le site ne fait que reprendre en boucle les infos des autres sans filtrage des doublons et quasiment une "news" sur 2 concerne les déchets de la société (Nabilla et les déboires familiaux des people)

Il faut dire que Yahoo n'a jamais vraiment concurrence Google sur la recherche

Et si Yahoo US a misé sur Katie Couric pour les infos, seul le site US bénéficie d'une vraie couverture info correcte

avatar occam | 

« Il faut dire que Yahoo n'a jamais vraiment concurrence Google sur la recherche »

En réalité, les rapports entre Yahoo et Google sont un peu plus complexes.

D'abord, Yahoo prédate Google de quelques années. Mais à la différence de Google, bien que basé sur un moteur de recherche, Yahoo a d'abord voulu être un portal d'accès, tel qu'on le concevait dans les années '90.

Ensuite, Yahoo a utilisé Google comme moteur de recherche entre 2000 et 2004.

Ce n'est qu'à partir de 2004 que Yahoo s'est à nouveau basé sur son propre moteur développé entre-temps (moteur insuffisant, comme le montre l'emploi actuel de Bing).
Yahoo n'a jamais compensé cette perte de temps et l'absence de focus.

avatar Marius_K | 

Yahoo France n'existe pratiquement plus.
en tout cas pas moyen de trouver une assistance.
J'avais une adresse yahoo dont j'ai perdu le mot de passe. Le seul moyen de récupération proposé est l'envoi d'un SMS, mais problème j'ai changé de numéro.
Enfin j'ai fini par retrouver mon mot de passe mais mon compte est bloqué car j'ai essayé plusieurs mots de passe avant, et là pareil pour confirmer mon identité on me demande d'entrer un code envoyé par SMS.
Enfin tout ça pour dire que j'ai passer un temps fou à essayer de trouver une solution sur le site de Yahoo mais le seul moyen de contact que l'on me propose est un formulaire web avec tout un tas d'informations à fournir, informations dont pour certaines je ne me rappelle pas.
Et le numéro de téléphone que j'ai trouvé renvoie sur le site Internet.

avatar marc_os | 

Comme une pu.. ?

avatar occam | 

La participation de Yahoo dans Alibaba pourrait, paradoxalement, se révéler la pierre d'achoppement.

Marissa Mayer avait essayé de détacher cette participation en une spin-off pour diminuer la pression fiscale sur Yahoo et ses actionnaires. Le fisc US a donné un préavis négatif. Le deal est moribond, sinon mort. Pour nombre d'actionnaires intéressés par le profit à court terme, vendre la part d'Alibaba serait un bénéfice de taille. Et pourquoi ne pas charcuter l'ensemble de Yahoo, tant qu'on y est ?

En ce sens, le titre de cet article crée un fausse impression: ce n'est pas l'entreprise Yahoo qui se vendrait au plus offrant, car ce n'est pas la stratégie du management; ce sont les poids lourds de l'actionnariat qui risquent de lui faire la peau.

avatar Mickaël Bazoge | 
N'est-ce pas l'actionnariat qui a la haute main sur les orientations stratégiques à courte vue de Yahoo de toutes façons ? De tout temps en plus.
avatar occam | 

Pas de tout temps.
Historiquement, les actionnaires interventionnistes étaient une minorité jusque dans les années '80. Jusqu'à cette période, l'orientation des grandes entreprises était dirigée principalement par le management, sauf dans les cas, de plus en plus rares, d'identité entre les "patrons fondateurs" et l'actionnaire principal.
Le phénomène du P.D.G., cumulant les fonctions de chef du management et de président du board chargé de surveiller l'entreprise au nom de l'actionnariat, était considéré dans le monde des affaires anglo-saxon comme une velléité française.

C'est — en gros et pour simplifier largement — l'ère Thatcher/Reagan qui a aboli les régulations limitant le champ d'action des investment banks et fonds divers, qui ont fait remonter la fièvre des spéculations boursières, déclenché la folie des mergers&acquisitions et raccourci la perspective des actionnaires à l'aune des quarterly earnings.
Raison pour laquelle Steve Jobs s'est arrangé de manière à avoir la haute main à la fois sur le management d'Apple et sur son conseil d'administration. Leçon d'objet retenue par Tim Cook, illustrée par sa façon élégante de débouter les manoeuvres de Carl Icahn. Marissa Mayer n'a pas la même marge de manoeuvre.

avatar Mr. THZ | 

Steve Jobs voulait lancer "Apple Search", peut être que c'est le bon moment pour Apple de racheter Yahoo ?

avatar Ipader | 

@Mr. THZ :
C'est sûr que ça serait plus pertinent que Beats, quand on voit ce qu'a donné Apple Music...

avatar iJoke | 

N'hésitez pas à faire une News quand vous en saurez plus sur le devenir de Flickr et Tumblr

CONNEXION UTILISATEUR