L'année des revirements

Vincent Absous |
L'année qui s'achève aura été, dans une certaine mesure, celle des revirements d'Apple. Deux décisions, qui a chaque fois ont créé la surprise, illustrent cette idée. La première a été celle d'abandonner le modèle gratuit auquel la firme avait habitué les utilisateur et de transformer les iTools en services .Mac. La seconde décision, moins spéctaculaire peut-être, n'en est pas moins importante : Apple n'entend plus participer à certains salons dont elle est pourtant le centre. Dans les deux cas, ces revirements sont les manifestations visibles du malaise économique que ressentent les sociétés informatiques, Apple comme les autres.


Précédée d'une rumeur qui a grossi les quelques jours précédents, l'annonce, lors du Keynote de New-York le 17 juillet, de la fin de la gratuité des iTools a fait l'effet d'une douche froide et la polémique suscitée n'est qu'à peine apaisée. Les forums se sont agités et l'on a pas manqué de faire la comparaison avec le .Net de Microsoft. Dans les semaines qui ont suivi, la querelle s'est portée sur les chiffres. Le 17 septembre, soit deux mois après l'annonce du lancement de l'offre, celle-ci comptait 100 000 souscripteurs. Au premier octobre, première date limite pour transformer son compte iTools, Apple revendiquait 180 000 abonnés. Certes, au regard des 2,2 millions de comptes iTools ouverts, cela peut sembler peu. Pour autant, le switch du modèle gratuit au modèle payant semble être un succès comme Christophe Laporte l'expliquait alors. Il faut dire qu'Apple ne s'est pas contentée de faire payer ; la société a pris soin de muscler quelque peu son offre : la boîte aux lettres est dotée d'une capacité de 15 Mo, l'iDisk, surtout, passe de 20 à 100 Mo, et l'utilisateur peut télécharger un certain nombre d'utilitaires (Virex, Backup, iDisk Utility, .Mac Slides Publisher) ou de jeux (Super Nisqqually et Alchemy Deluxe). Par ailleurs, les nouvelles iApps, iChat et iSync, sont en particulier conçues pour fonctionner intimement avec .Mac. Et l'on se doute bien que le contenu de l'offre est appelé à évoluer et à s'enrichir. Dans le même temps, la Pomme n'a pas ménagé ses efforts pour séduire les plus réticents. Aux utilisateurs d'iTools, elle a déjà concédé un rabais de 50 % qui leur a permis de payer l'abonnement de la première année 49 $ au lieu de 100 $. Ensuite la firme a offert des bons de réduction à valoir sur l'Apple Store. Pour certains, la première année aura donc intégralement offerte. Reste que tout n'est pas rose. Le prix de l'abonnement demeure, pour le moment, fixé à 100 $ pour les années prochaines, et la somme est jugée encore importante. Le service connaît trop souvent des avaries provoquant des interruptions plus ou moins longues. Les Européens, les francophones notamment, comprennent mal devoir payer au prix fort un ensemble de services qui ne sont pas localisés, entraînant parfois des différences de traitement mal vécues (pourquoi les Américains sont-ils les seuls à pouvoir participer au concours récemment mis en place ?). Le revirement d'Apple, c'est le moins que l'on puisse dire, continue de faire grincer des dents.


L'autre revirement d'Apple concerne les traditionnels Macworld auxquels la firme participait depuis des années et dont elle était le centre d'attraction. Tout semble s'être emballé, en octobre, avec la décision de faire revenir à Boston la manifestation estivale qui se tenait à New-York depuis quelques éditions. Premier temps changent, comme nous l'écrivions alors. Mais, depuis, une nouvelle explication de l'attitude de la Pomme est peut-être à rechercher dans une rumeur qui veut que la firme de Cupertino organise elle-même les salons Mac. En cette fin d'année, peu de certitudes donc, si ce n'est celle du salon de San Francisco, dans quelques jours et, peut-être, d'une Apple expo en septembre.


2002 aura donc marqué un tournant important dans les relations qu'entretient Apple avec ses aficionados. En abandonnant les gracieux iTools, la société a suscité une certaine méfiance chez beaucoup, pour ne pas dire une vraie rancœur. En réservant ses participations aux différents Macworld, elle a suscité l'étonnement et l'incompréhension chez beaucoup. 2003, à n'en pas douter, sera pour elle l'occasion de mieux définir ces mêmes relations.

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Une année de transition ?

c-66 |
On le sait, l'ensemble de la branche informatique a subi une année 2002 difficile. Le marché a continué à se consolider, les licenciements ont permis d'éviter aux actionnaires de sombrer dans la dépression et Microsoft continue de faire des bénéfices totalement indécents. Mais comment s’est comporté Apple durant cette année ?


C’est à mi-janvier qu'Apple a publié ses premiers résultats trimestriels de l’année avec un chiffre d'affaire de 1.38 milliard de dollars en augmentation de 37 % par rapport à l'année précédente. Le bénéfice est quant à lui acceptable puisqu'il s'élève à 37 millions de dollars sur des ventes en hausse de près de 100 000 unités par rapport au même trimestre l'année précédente. Le deuxième trimestre, clos le 31 mars, aura quant à lui permis à la société de confirmer les résultats du premier trimestre. Avec un chiffre d'affaire de 1.5 milliards de dollars pour un bénéfice de 40 millions cela représente toutefois une légère baisse par rapport à l'année précédente malgré une augmentation de 8 % d'unités vendues tout en prenant compte des problèmes de livraison sur sa nouvelle gamme d'iMac annoncés lors de Macworld San Francisco en janvier 2001.


Mais l'accalmie aura été de courte durée. En effet, le 19 juin Apple fait part d'un avertissement sur ses résultats. La Pomme table désormais sur un CA de l'ordre de 1.4 milliard de dollars et un bénéfice entre 8 et 10 millions contre les 1.6 milliard de chiffre d'affaire espérés plus tôt dans l'année. La confirmation arrive le 16 juillet 2002 : le CA trimestriel s’élève à 1.43 milliard de dollars pour un bénéfice de 32 millions. Fred Anderson, le directeur financier d'Apple a donc, malgré des ventes en baisse de 2 % par rapport au même trimestre de l'année précédente, évité à Apple une déconvenue financière et permet au passage de faire oublier les vente catastrophiques du Power Macintosh G4 en baisse de 31 %.


Le dernier trimestre de l'année fiscale d'Apple vient malheureusement confirmer ce que beaucoup craignaient : la société perd 45 millions de dollars pour un chiffre d'affaire équivalent au dernier trimestre 2001 à 1.44 milliard de dollars. Les frais de restructuration et investissements auront pesé lourd (plus de 51 millions de dollars) dans la balance. Toutefois, le bilan de l'année reste plutôt satisfaisant étant donné la conjoncture économique. Apple termine l'année avec un CA de 5.74 milliard de dollars en progression de 5 % par rapport à 2001 et un bénéfice de 65 millions de dollars contre une perte de 25 millions lors de l'exercice. Si le génie comptable de Fred Anderson aura certainement permis à Apple de tenir ses objectifs de manière convenable, cela ne doit pas occulter les ventes plus que décevantes sur le marché professionnel. Certes, la conjoncture économique est difficile pour tout le monde mais il apparaît clairement que l'attente des utilisateurs ne se situe pas au même niveau que ce qu'Apple veut ou peut leur offrir. Et si, une nouvelle fois, le iMac aura été le moteur de la croissance de la société de Cupertino, Apple mise sans aucun doute beaucoup sur 2003 qui devrait porter les fruits des nombreux investissements et sacrifices effectués en 2002, que ce soit au niveau de sa chaîne de magasins, de la transition vers Mac OS X ou encore de la découverte d'une excellente source de revenu : le monde Windows dans lequel l'iPod fait un véritable tabac depuis son lancement.


Et c'est forcément d'Apple que vient le dernier mot de ce résumé annuel. En lisant le rapport 2002 que la société à remis la semaine dernière à la SEC (l’équivalent américain de la COB) on apprend des nombreuses choses très intéressants. S’il serait trop long d’en faire un résumé (le texte complet est disponible ici), on notera que les ventes en Europe pour cette année sont restées faibles malgré une augmentation de la demande (+27%) sur les machines grand public et plus particulièrement le iBook. Apple continue d’investir dans la recherche et le développement avec une augmentation de 4 % de son budget par rapport à 2001 soit plus de 440 millions de dollars dépensés dans ce secteur. Et pour terminer, Apple explique que, « malgré ses efforts pour éduquer le public » sur la fréquence des processeurs, elle souffre de la concurrence à ce niveau et met clairement la faute sur ses fournisseurs qui, selon la société, n’ont pas réussi à « fournier des processeurs G4 et G3 avec des fréquences plus hautes et en quantité suffisante » ce qui a et peut avoir dans le futur un impact négatif sur les résultats de la société

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Digital Performer pour OS X

c-66 |
MOTU présentera en première mondiale une pré-version de la version Mac OS X de Digital Performer (DP) au NAMM 2003 qui se déroulera le mois prochain à Anaheim en Californie (16 au 19 janvier 2003). Jim Cooper, directeur marketing de Mark of the Unicorn explique que "MOTU travaille en étroite collaboration avec Apple sur ce développement qui sera disponible début 2003 et non pas fin 2002 comme annoncé précédemment".


Digital Performer, qui est un séquenceur professionnel gérant autant l'audio digital que le MIDI, implémentera les services MIDI "CoreMIDI" ce qui lui permettra de "profiter pleinement des avantages de Mac OS X". Vous trouverez plus d’informations sur la version actuelle de Digital Performer à cette adresse et quelques détails sur la version Mac OS X dans le communiqué de presse de l'éditeur.

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Ne pas s'emmêler les...

c-66 |
Pyrim vient d'annoncer Ear Buddy, un accessoire qui se place derrière votre iPod et qui vous évitera de vous retrouver sans cesse avec les fils des écouteurs de votre iPod complètement emmêlés. Vendu 8 dollars, ce gadget est en fait un enrouleur avec une roulette similaire à celle de l'iPod et spécialement conçu pour le lecteur MP3 d'Apple. La société propose également iTrac, une petite trousse de voyage permettant de contenir tous les accessoires de l'iPod et qui est vendue, suivant le modèle, avec un kit FM, adaptateur radio-cassette ou une housse en cuir.

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Archos et iTunes

c-66 |
Plusieurs lecteurs, ainsi que MacBidouille, nous signalent la disponibilité d'un plug-in iTunes pour les lecteurs MP3 de Archos. Ce module [1.0 - 171 Ko] est compatible avec iTunes pour Mac OS 9 et Mac OS X et permet de gérer la musique pour n'importe quel lecteur MP3 du fabricant français directement depuis le logiciel de lecture MP3 d'Apple.

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L'année des iApplications

Vincent Absous |
Le concept des iApplications n'est pas apparu en 2002. Pour autant, l'année qui s'achève dans quelques jours aura été marquée par la mâturité de ce genre de logiciels et leur développement. En effet, avant le 1er janvier 2002, Apple proposait trois iApps : iMovie, iDVD et iTunes. Des trois, seule la dernière aura connu, cette année, une évolution importante. Certes, on annonce régulièrement un iMovie 3 pour bientôt mais rien n'apparaît à l'horizon des serveurs de Cupertino. iDVD aura connu, en 2001, une révision importante qui l'aura rendu compatible avec Mac OS X mais, en 2002, l'actualité du logiciel de gravure fournit avec les Mac équipés d'un Superdrive aura été d'une pauvreté remarquable : une mise à jour en juillet (la 2.1) l'aura doté d'une série de scripts développés par Apple. Reste donc iTunes, le logiciel le plus populaire (comme le démontre, à sa façon, le sondage réalisé en septembre par MacGeneration). Cette année, iTunes a connu quatre mises à jour. Les deux premières, en janvier puis en mars, sont les dernières à avoir été lancées pour nos deux systèmes. Ni l'une ni l'autre n'apportent de fonctionnalités réellement nouvelles. En juillet, Apple publie une nouvelle version, numérotée 3.0. Cettes fois, les améliorations sont plus nombreuses. On retiendra surtout l'arrivée des Listes de lectures dynamiques. Depuis, le logiciel a été revu en septembre dans une nouvelle version 3.0.1 qui a d'ailleurs fait sa réapparition ces derniers jours avec Mac OS X 10.2.3. Pour le reste, on sait d'ores et déjà que l'application connaîtra prochainement (en janvier ?) une mise à jour qui lui apportera le support de Rendezvous. L'année qui s'achève n'aura donc pas vu une évolution en profondeur des trois "ancêtres".


2002 est marqué par la volonté d'imposer Mac OS X. Pour parvenir à ses fins, Apple abandonne les développements pour son ancien système et propose un certain nombre de nouveaux produits, valeurs ajoutées, qui sont censés inciter les récalcitrants à passer au X et les utilisateurs PC à switcher. Quatre nouvelles iApps font ainsi leur apparition : iPhoto, iChat, iCal et iSync. iPhoto a été lancé lors du Keynote de janvier dernier, à San Francisco, précédé d'une rumeur qui l'annonçait depuis longtemps. D'emblée, le logiciel conquiert un certain public, celui auquel il se destine, celui né avec la généralisation des appareils photo numériques, peu chers et pas forcément très performants. Au mois de mars, Apple annonce que iPhoto a été téléchargé 1 million de fois en deux mois. L'autre public, le professionnel, boude généralement l'application jugée trop gourmande en ressources, affreusement lourde et lente, défauts que deux mises à jour successives (la 1.1 du 1er mai et la 1.1.1 du 8 mai) n'auront pas suffit à corriger. Depuis, on attend un iPhoto 2 annoncé fréquemment comme imminent.


Le 6 mai dernier, lors de la Conférence Mondiale des Développeurs, Steve Jobs a présenté la nouvelle version de Mac OS X, Jaguar. Le patron d'Apple en a alors profité pour faire la démonstration d'iChat, le logiciel de messagerie instantanée maison, à la robe de métal brossé, aux émoticons joufflus, aux bulles amusantes. Incluse avec la nouvelle version du système commercialisée depuis le 24 août, la nouvelle iApplication semble avoir trouvé rapidement son public, notamment grâce à sa compatibilité avec le protocole AIM. De nombreux développeurs ont d'ailleurs cherché à l'améliorer (on pense par exemple au "haxie" iChat Enhancer qui augmente la taille de la zone de saisie). Pourtant, les critiques ne manquent pas : instabilité, lourdeur, non-ouverture aux autres réseaux, etc. Dans les faits, tout le monde considère iChat comme encore immature et s'attend à le voir prochainement mis à jour. Les bruits de couloirs le dotent de capacités de visio-conférence...


Présentés en juillet lors du keynote inaugurant le Macworld de New-York, iCal et iSync n'ont été disponibles qu'au mois de septembre. Le premier a été livré au téléchargement à l'issue du keynote du 10 septembre tenu au Palais des Congrès. D'emblée, le concept plaît (un calendrier pour chacune des vies menées par l'utilisateur) ; l'esthétique est généralement appréciée ; mais, là où le bât blesse, c'est dans la lenteur, encore une fois, du logiciel. Les témoignages s'accordent : iCal est lentissime. Pour autant, ça n'empêche pas son succès. Rapidement, de nombreux sites font florès et proposent aux utilisateurs de télécharger des calendriers pour à peu près tout. iSync, pour sa part, est disponible, comme promis à New-York, avant la fin du mois de septembre. Mais la version proposée est une bêta et, au jour d'aujourd'hui, Apple n'a toujours pas livré de version finalisée. Il faut dire qu'avec iSync, la société offre une application à même de relier entre eux tous les périphériques constitutifs du hub numérique.


On le voit, l'année 2002 aura été riche sur le front des iApplications mais 2003 s'annonce également une année importante. Les nouveaux logiciels, mais aussi les plus anciens, sont tous amenés à connaître des évolutions plus ou moins profondes. Rendez-vous alors le 7 janvier. Il se murmure que le keynote de Steve Jobs sera surtout consacré aux logiciels et la rumeur d'un navigateur made in Cupertino, un iWeb, reste persistante...

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