Les plans de TSMC en Arizona semblent se dérouler au mieux. Le fondeur est en plein dans les préparatifs de sa troisième usine, tandis que les premières fournées semblent satisfaisantes sur les autres sites. Si ses fabriques américaines produisent depuis peu des processeurs d’Apple Watch, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elles s'occupent des puces les plus avancées tout de suite. Le CEO de TSMC C.C. Wei a confié à que certaines spécificités américaines empêchaient ces nouvelles usines d’êtres aussi compétitives que leurs équivalents taïwanais.
Le CEO a par exemple déploré le manque de travailleurs qualifiés ainsi que des lacunes au niveau des chaînes de matériaux. Les coûts d'approvisionnement en produits chimiques aux États-Unis sont d’après lui cinq fois plus élevés qu'à Taïwan : TSMC s’est donc fait livrer de l’acide sulfurique taïwanaise à Los Angeles, qui a été acheminée par camions en Arizona.
La surcouche administrative américaine rendrait difficile l’utilisation rapide des dernières technologies en date. Un manque de réglementation pour la construction de ce type d’usines aux États-Unis aurait allongé le temps de procédure. Le CEO déclare que TSMC a dû embaucher des experts pour travailler avec les autorités locales sur certains aspects juridiques. La construction d’une usine prendrait donc deux fois plus de temps en Arizona qu’à Taïwan.
La pénurie de main-d'œuvre a également posé des problèmes. TSMC a dû faire venir des ouvriers texans en Arizona, ce qui a entraîné des coûts liés à l'hébergement. Les rumeurs voudraient que le chantier de la première usine ait été compliqué et ralenti par de nombreux accidents.
TSMC : il y aurait de nombreux accidents sur le chantier de l'usine en Arizona
Tout n’est pas noir pour autant, d’autant plus qu’une partie des travaux sont désormais terminés. Le CEO s’est dit convaincu que l'usine d'Arizona produirait des puces de la même qualité qu'à Taïwan, et que l’accélération de la cadence se ferait sans accroc. La majorité de la production devrait cependant rester sur l’île, et surtout les puces les plus avancées. Taïwan y voit en effet une arme de dissuasion contre son voisin chinois (le « bouclier de silicium ») : une éventuelle attaque paralyserait la production des puces, et donc Apple ainsi qu’une partie des géants de la tech. L’usine américaine de TSMC fabrique actuellement des puces gravées à 4 nm utilisées dans les iPhone 15, là où Taïwan attaque la production de modèles à 2 nm que l’on trouvera sans doute dans l’iPhone 18 Pro.