Apple met des billes dans une start-up musicale créée par un ancien employé

Mickaël Bazoge | 08/03/2023 à 22:30

Apple a l'habitude d'acheter des start-ups pour intégrer les technologies développées par les jeunes pousses dans ses propres produits et services. C'est plus rare de voir la Pomme investir au capital d'une nouvelle entreprise sans en prendre le contrôle, c'est pourquoi cet investissement est particulièrement notable.

Apple a donc mis quelques billes (combien ? On l'ignore¹) dans Gamma, une entreprise créée par Larry Jackson et Ike Youssef. Le premier est un ancien directeur créatif d'Apple Music, le second un vétéran de l'industrie musicale. Gamma se présente comme une alternative aux maisons de disques traditionnelles.

La start-up ne s'arrêtera cependant pas à la musique : elle proposera toutes sortes de contenus, audio comme vidéo (y compris des podcasts). La distribution sera assurée par Vydia, une société rachetée en décembre dernier.

Le communiqué de presse fait une place à une déclaration d'Olivier Schusser, le patron d'Apple Music, qui se dit « enthousiaste » de voir la « vision de Larry » se concrétiser. « Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles façons de soutenir les créateurs, et nous avons hâte de voir ce qu'auront imaginé les talents de la musique, de la vidéo, des podcasts et plus encore ».

Apple n'est pas seule au capital : le studio de production cinéma A24 a également placé des sous dans Gamma (A24 travaille de près avec Apple TV+, c'est un petit monde).

Gamma aurait accès à un capital estimé à 1 milliard de dollars. ↩︎

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iftwst | 08/03/2023 à 22:51

Bref on ne sait rien sur cette boîte !

Mickaël Bazoge | 08/03/2023 à 22:57

Oui je dois dire que c'est assez flou.

Phiphi | 08/03/2023 à 23:36

Heu leur site internet 😳
Je ne sais pas s’il espèrent récolter beaucoup d’adresses en ne disant RIEN 🤔

cherbourg | 09/03/2023 à 06:31

C’est d’autant plus flou ça fait quelques années que les artistes nouveaux arrivants veulenf garder le contrôles sur leur oeuvre : ils créént leur maison d’édition, leur label.
Il faut dire qu’ils ont en tête le souvenir de certains de leurs collègues des générations précédentes qui, quand ils changeaient de maison de disque ils y laissaient leur catalogue de titres enregistrés car ils étaient la propriété de la maison de disques.
Quand la séparation d’avec cette dernière se faisait de manière non conflictuelle: » : l’artiste a trouvé une nouvelle maison de de disques alors qu’il se trouvait en fin de contrat, que la maison de disques ne comptait pas renouveler. Là, l’ex maison de disque pouvait se montrer arrangeante.

Mais quand le départ de l’artiste se faisait de manière contrariée : rupture unilatérale de contrat, communication entre les parties prenantes exclusivement via des armées d’avocats, procès et la nouvelle maison de disques qui s’acquitte auprès de l’ex MDD d’une pénalité compensatoire; cette dernière pouvait aller jusqu’à faire interdire toute performance en live des titres présents à son catalogue. Tout comme l’artiste n’avait pas son mot à dire sur les sorties de compilations figurant au catalogue de son ex MDD

Tout ça pour dire que pour attirer les artistes, là start-up musicale devra d’emblée les rassurer en leur donnant de sérieuses garanties notamment en termes d’autonomie mais aussi en leur présentant un schéma de gouvernance transparent et sans chausses-trappes.

Oliviou | 09/03/2023 à 08:02

C’est très intrigant. Un milliard de dollars de capital pour une boîte qui arrive sur un marché hyper saturé. On peut supposer qu’ils ont une idée que personne d’autre n’a eu, mais laquelle ? Du live filmé pour les casques de VR ?
Ou c’est juste une bande de copains qui croient qu’ils ont trouvé la martingale alors que non ?

jerome74 | 09/03/2023 à 08:41

1 milliard de dollars… pour une startup de musique… et dire que le climat est foutu, et que l'extinction de masse la plus rapide que la Terre ait jamais connu est bien amorcée! On a quand même de drôles de priorités chez les humains!

marc_os | 09/03/2023 à 14:42

@ jerome74

> 1 milliard de dollars… pour une startup de musique

Ah, s'il n'y avait que ça...
C'est quand même moins pire que de gagner 36 milliards d'euros grâce à la pollution et en amplifiant le réchauffement climatique, non ?
Cf. TotalEnergies réalise près de 36 milliards d'euros de bénéfices

occam | 09/03/2023 à 14:47

@jerome74

🔥 « l'extinction de masse la plus rapide que la Terre ait jamais connu est bien amorcée »

La plus rapide ? Ça, nous n’en savons rien, et c’est un immense problème. Consultez cet article de synthèse, parmi les plus récents :
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/brv.12816
Repérez les références de J.C. Briggs, pionnier en la matière. Briggs note que l’estimation de l’accélération du taux d’extinction par rapport à son taux moyen (background extinction rate) varie, selon les espèces, de 1.5x à 40 000x. La variance est logarithmique.
Le second problème est que nous ne connaissons pas exactement les paramètres de comparaison, la résolution de la chronologie des évènements géologiques n’étant tout bonnement pas assez fine. La plus massive des extinctions précédentes, Perm-Trias, passe actuellement pour la plus meurtrière et rapide : 60 000 ± 48 000 ans. Alors, de l’ordre de 100 000 ou seulement 10 000 ans ? 100 000, ce serait déjà 10x plus rapide que les estimations paléobiologiques classiques. 10 000 ans, c’est quasi-instantané. Mais c’est aussi le laps de temps qui nous sépare de la dernière glaciation, c’est à dire la durée de l’Holocène, qui marque aussi la durée de notre impact sur l’écosphère.
Le fait que nous puissions observer et mesurer l’impact de notre espèce comme s’il s’agissait d’un évènement à l’échelle géologique est en soi suffisamment menaçant. Ne nous gargarisons pas de prétendre que nous faisons pire qu’un cataclysme planétaire naturel. L’important, c’est de savoir si nous avons encore les moyens de freiner, ou pas. Ce n’est pas 1 milliard investi dans un juke-box par une machine à sous qui fera la moindre différence.
En revanche, c’est le type de comportement qui a fait que cette machine à sous existe, et prospère, qui contribue à accélérer notre course à l’abîme.