Phil Schiller tient toujours fermement les rênes de l'App Store

Mickaël Bazoge |

En août 2020, Phil Schiller abandonnait son poste de patron du marketing mondial à Greg Joswiak, tout en gagnant le titre honorifique de « Apple Fellow ». On pensait que le compagnon de route du constructeur — il y est entré en 1987 — allait lever le pied et s'occuper de projets plus personnels. Mais en fait, pas du tout !

En 2016, il prenait la place d'Eddy Cue à la tête de l'App Store, et il n'a pas lâché les rênes de la boutique depuis, malgré l'annonce d'il y a deux ans qui a fait penser un temps à une semi-retraite. En fait, il n'en est rien comme l'avance The Information sur la base de plusieurs entretiens avec des collègues d'Apple.

Phil Schiller continue de passer de longues heures au travail, où contrairement à Eddy Cue qui déléguait volontiers, il s'implique très directement par exemple dans le choix des visuels publiés par l'équipe éditoriale de l'App Store. On apprend aussi que Schiller est très prudent dans la promotion de jeux violents.

Une de ses premières décisions a d'ailleurs été d'arrêter purement et simplement de mettre en avant ce genre de jeux. Cela s'est fait au détriment d'un titre comme Bully: Anniversary Edition, qui sous Eddy Cue a bénéficié d'un gros coup de projecteur, avant que les lumières s'éteignent soudain avec Schiller. Le studio Rockstar a eu du mal à avaler la pilule, il avait en effet travaillé dur pour respecter le calendrier d'Apple.

Le nouvel App Store, en 2017.

Les FPS (jeux de tir à la première personne) ont finalement fait leur retour dans les mises en avant de la boutique, mais ils sont soumis à l'actualité du moment : pas question de promouvoir un FPS après une tuerie aux États-Unis.

Le tenancier de l'App Store refuse aussi de faire la promo des jeux de casino en raison du risque d'addiction qu'ils peuvent susciter. Au passage, on se demande bien pourquoi il accepte sans sourciller de parler de jeux contenant des loot box, considérées comme des jeux d'argent dans plusieurs pays. Au grand dam de l'équipe en charge du business, car ce genre de jeux génère des millions de dollars de revenus.

Le lancement de la refonte de l'App Store en 2017, qui a transformé la boutique en une sorte de magazine avec la page d'accueil Aujourd'hui et les efforts d'éditorialisation, a été l'occasion d'une passe d'armes entre Eddy Cue et Phil Schiller. Le premier trouvait que c'était une perte d'argent — il a en effet fallu créer de nouveaux postes pour enrichir ces pages. Il y avait aussi des personnes qui, chez Apple, auraient préféré que ce soit le moteur de recherche qui s'affiche à l'ouverture de l'App Store…

De son côté, Schiller estimait que le magasin avait perdu sa spontanéité des débuts et le plaisir de la découverte de nouvelles apps. Le big boss a également refusé que l'éditorial mette en lumière les applications de certains développeurs désignés par l'équipe en charge du business. La sélection est laissée aux bons soins des rédacteurs.

De nouveaux emplacements publicitaires dans l'App Store.

Phil Schiller a également soutenu le développement de la fonction d'App Tracking Transparency (ATT) qui s'est finalement concrétisée avec iOS 14.5… même si cette demande de suivi peut représenter de lourdes pertes pour l'App Store. L'« Apple Fellow » n'en a cure : cette fonction qui renforce la confidentialité a été la chose à faire pour les utilisateurs et les annonceurs s'adapteront à ce changement, selon les propos recueillis par The Information. Une position bienveillante, mais d'un autre côté cela n'empêche pas l'App Store d'afficher toujours plus de réclames.

En tant que patron de l'App Store, Phil Schiller est au cœur des tempêtes qui soufflent à Bruxelles et à Washington, où les régulateurs enquêtent sur les pratiques d'Apple envers les développeurs et la concurrence.

avatar R-APPLE-R | 

Phil Schiller dans les bottes à ces publiciteux 🤪

avatar luther16 | 

Je le regrette à la tête du Marketing 🥲
Il savait présenter les produits un peu comme Steve Jobs

avatar Splinter | 

@luther16

Moi aussi je regrette son absence aux keynotes.

avatar Dimemas | 

idem même si comme Kenny, je préfère craig

avatar Kenny31i | 

Très subjectif, mais je suis bien content de ne plus le voir aux Keynote perso. Je le trouve vraiment arrogant.
J’adore Craig Federighi en revanche, il ne se prend pas trop au sérieux et je le trouve bien plus charismatique.

avatar luther16 | 

@Kenny31i

C’est bien ce que je dis… Comme Steve Jobs

avatar Lucas | 

En tout cas le travail et l’impulsion de Phil Schiller ont été globalement extraordinaires pour l’App Store ! Je suis un très grand fan de l’éditorialisation qui est ma première source de découverte d’apps ou d’astuces, devant/avec MacG, et me fait revenir régulièrement juste pour lire les articles ! De même pour ATT évidemment. Le seul gros regret c’est la publicité, j’en comprends la justification, mais hors de question de laisser ça déraper plus loin, malheureusement…
Tant mieux qu’il tienne tête de temps en temps aux commerciaux, mais pas toujours…

Vive l’App Store de Phil Schiller !

avatar redchou | 

@Lu Canneberges

Ça tombe bien, Apple va faire plus de place pour la pub dans l’AppStore d’ici fin 2022 il me semble.. 😅

avatar oomu | 

un positionnement morale bêtement conservateur, c'est tout.

Cet article décrit des lubies arbitraires, sans considérations de pratiques commerciales douteuses (les coffres à trésors) et un rien à fiche de partenariat industriel.

-
il n'y a jamais eu de doute chez moi, Apple n'a jamais compris le jeu vidéo, car elle a toujours été dirigé par de vielles personnes. Même Steve Jobs était inepte sur cette culture et industrie.

c'est peu dire.

Le fait que techniquement Apple gagne un max de brouzoufs via les transactions dégueulasses des jeux vidéos gratuit (donc ultra-payants) proposés par l'industrie sur iphone ne change rien à mon propos

- c'est pas intéressant
- ce n'est pas créatif (alors ce le fut, mais genre 6 mois, quand les gens ont digéré le multi-touch et l'app store, après ce fut mort)
- c'est cher pour pas grand chose
- le sou d'Apple en jeux vidéo est arrivé par accident, par le fait que l'iphone est un excellent appareil. Rien dans Interface Builder de l'époque,puis Xcode, et l'app store à son lancement, n'attendait cela.

avatar JOHN³ | 

@oomu

Apple se désintéresse du jeu vidéo, et le jeu vidéo se désintéresse d’Apple. La sitcom avec Fortnite aura peut être enfoncé le clou.

avatar pat3 | 

@oomu

"il n'y a jamais eu de doute chez moi, Apple n'a jamais compris le jeu vidéo, car elle a toujours été dirigé par de vielles personnes. Même Steve Jobs était inepte sur cette culture et industrie.
c'est peu dire."

Entièrement d’accord là dessus… mais content que ce soit le cas. Ça nous évitera d’être en permanence bombardé d’infos sur la sortie d’un énième FPS douteux.

avatar pat3 | 

@oomu

"- c'est pas intéressant
- ce n'est pas créatif (alors ce le fut, mais genre 6 mois, quand les gens ont digéré le multi-touch et l'app store, après ce fut mort)
- c'est cher pour pas grand chose"

On dirait que tu parles du heu vidéo en général 😬

avatar Dimemas | 

là je te suis entièrement oomu.
Après je pense qu'on peut étendre tout ton raisonnement à pas mal d'autres choses.

Mais Apple va à nouveau louper l'occasion de se lancer dans le jeu video, alors qu'ils auraient pu l'an dernier avec le streaming. Et tout ça pour de l'argent qu'ils ne percevaient pas comme il le voulaient...
leur tentative de transformer l'Apple TV en console est en train de se casser la gueule, le support des manettes de consoles me fait bien rire en tout cas

avatar IceWizard | 

@oomu

« il n'y a jamais eu de doute chez moi, Apple n'a jamais compris le jeu vidéo, car elle a toujours été dirigé par de vielles personnes. Même Steve Jobs était inepte sur cette culture et industrie. »

Dit-il du créateur du premier casse-brique, quand il bossais chez Atari comme développeur de jeu vidéo !

Le désintérêt d’Apple pour les jeux vidéo vient de l’immense succès de l’Apple II, en tant que machine professionnelle pour les entreprises. A la grande surprise de Steve Jobs, d’ailleurs !

Des dizaines de milliers de jeu ont été développés sur l’Apple II, mais pour Apple Inc. l’essentiel du chiffre d’affaires provenait des ventes de machines aux professionnels.

avatar byte_order | 

@IceWizard
>> Même Steve Jobs était inepte sur cette culture et industrie. »
>
> Dit-il du créateur du premier casse-brique, quand il bossais chez Atari
> comme développeur de jeu vidéo !

Confusion des Steves.
C'est surtout Wozniak, alors qu'il bossait en journée chez HP, pas Jobs, qui a fait le plus gros du boulot sur le prototype, que Jobs avait reçu la tâche de concevoir.
Prototype réalisé par Wozniak donc, avec une énorme réduction du nombre de TTL, mais c'est Jobs qui a encaissé le bonus de cette réduction, et dont il n'avait pas parler à son ami.

De là, entre celui des Steves qui a le plus une culture du jeu vidéo, chacun fait son son choix.

avatar IceWizard | 

@byte_order

« Confusion des Steves. « 

C’est ça, oui ..

Le principe et le design de Breakout, premier casse-brique a été inventé par Steve Jobs, quand il bossait chez Atari. Il fallait trouver un nouveau concept pour renouveler les machines de jeu Pong, dont le succès faiblissait dans les salles d’arcade.

A cette époque les machines d’arcade étaient conçu sur mesure, à partir de composants du commerce aux performances très limitées.

Le projet initial était trop coûteux en terme de composants, sur la durée de vie de la machine d’arcade, Atari a demandé à Jobs un moyen de réduire les coûts.

Moins de composants c’est moins cher à fabriquer, mais surtout diminue les risques de pannes, le temps d’immobilisation des machines dans les salles d’arcades et les frais de maintenance.

C’était un travail de consultant extérieur, rémunéré au contrat, à un tarif de 700 $. Jobs a été voir Woz lui demandant de travailler sur la réduction du nombre de composants, pendant qu’il développait la partie logiciel.

Le prototype a été développé en 4 jours. Les deux Steve se sont partagés les 700 $. Le travail de Woz était un démonstrateur technologique, pas une conception industrielle. Elle a servi de point de départ pour l’équipe qui a conçu la version finale de l’électronique de la borne d’arcade.

Cette histoire est à l’origine de la brouille entre les 2 Steve. Jobs avait « oublié » de parler d’une prime spéciale accordé pour chaque composant en moins, par rapport à la version initiale du projet. Au final, il a reçu 5.000 $ dont Woz n’a entendu parler que bien des années après, en lisant un article sur les activités de Jobs chez Atari. Woz se fichait de cet argent, mais a considéré l’affaire comme une trahison de la part de son ami. Plus rien n’a été comme avant après.

Cette prime a cependant été utilisé pour créer Apple, de manière indirecte. Jobs en avait besoin pour acheter un van, qu’il a revendu des années après pour financer la fabrication des premiers Apple I.

Confondre conception/design/programmation logicielle/industrialisation d’une borne de jeu d’arcade avec une optimisation de l’électronique c’est ballot !

avatar byte_order | 

@IceWizard

> Le principe et le design de Breakout, premier casse-brique a été inventé par Steve Jobs

Ben tiens. Nolan Bushnell et Steve Bristow n'ayant absolument aucune expérience en concept et design de jeux d'arcades, c'est logique...

C'est un prototype d'implémentation électronique (pas de logiciel ici, d'ailleurs, c'est uniquement un circuit de portes logiques, y'a pas de programme en soit) qui a été confié à Steve Jobs, qui s'est fortement appuyer sur Wozniak pour le faire, le concept du jeu, lui, était déjà défini par Bushnell et Bristow (et inspiré de Clean Sweep, joli carton des arcades en 1974 d'une boite en concurrence avec Atari sur les bornes d'arcades).

C'est d'ailleurs Bristow qui a rédigé le contrat de Jobs pour ce prototype, non sans savoir que son ami Wozniak avait réussi à concevoir une implémentation de Tank avec seulement une trentaine de portes logiques. C'était pas un contrat "invente un nouveau jeu d'arcade tu as cartes blanches", hein, c'était "conçoit une carte électronique qui implémente le concept de jeu d'arcade que voici".

Quand à l'industrialisation, si elle a été faite en tirant parti de l'optimisation de Wozniak, elle a été refaite quand même pour tenir compte des contraintes d'industrialisation

> Confondre conception/design/logiciel/industrialisation d’une borne de jeu d’arcade
> avec une optimisation de l’électronique c’est ballot !

Le concept du jeu était déjà défini, et c'est pour cela qu'on attribue partout (enfin, partout où y'a un minimum d'objectivité) le concept a Bushnell, Bristow et... Wozniak. Parce que le design de la board prototype a été largement conçu par Wozniak.
Citant Jobs comme étant responsable de la réalisation du prototype, pas l'invention du jeu lui même. Ah, non, y'a pas de logiciel, vu que c'est justement "programmé" via l'agencement en circuits de portes logiques. Quand à l'industrialisation, la carte finale était différent car le proto de Wozniak n'était pas industrialisable facilement.

Ce qui est ballot, c'est de croire que l'électronique n'était pas justement le "logiciel" à l'époque.

Mais bon, dans chaque l'église c'est comme d'habitude, tout doit venir d'un seul dieu...

avatar IceWizard | 

@byte_order

« Mais bon, dans chaque l'église c'est comme d'habitude, tout doit venir d'un seul dieu... »

Joli traficotage .. tu n’as pas changé depuis l’époque où tu réclamais la dissolution d’Apple pour crime contre l’humanité ! Le fanatisme débile dans toute sa splendeur.

Le fait que Steve Jobs est inventé le concept du casse-brique est juste une anecdote historique, sans importance, comme son passé chez Atari comme développeur de jeux vidéo. Mais c’est idéologiquement gênant pour les geeks dans ton genre, voulant le résumer à un simple commercial.

Qu’il ait escroqué de plusieurs milliers de $, son seul ami est nettement plus significatif sur son caractère.

Pire encore, c’est à cette époque que sa petite amie est tombée enceinte de sa fille Lisa dont il a refusé d’admettre la paternité, qui a beaucoup souffert du refus de son père de la voir. Il a tenté de se racheter bien des années après, mais trop tard. Elle n’a pas été le voir à l’hôpital avant sa mort, et refusé d’aller à son enterrement !

Mais c’est sans importance, ce qui est grave c’est que le succès d’Apple auprès du grand-public a empêché Linux de révolutionner l’informatique (enfin d’après toi !). Et donc c’est le MAL !

avatar cosmoboy34 | 

Il a fait son temps. Un patron de l’app store plus à l’écoute des problématiques récurrentes et des évolutions du domaine avec un brin de remise en question ne s’était pas de trop. Dans la silicon c’est dieu le pere. Peut être à t-il trop d’assurance et de pouvoir

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