Ce 24 septembre est la journée des App Stores. Non pas qu'il y ait une célébration officielle d'organisée mais on assiste à un face à face entre deux messages, diffusés d'un côté par Apple et de l'autre par une poignée de ses détracteurs parmi les éditeurs d'apps.
Depuis son site, Apple réalise aujourd'hui une opération de communication sur les avantages et les bénéfices de l'App Store pour ses clients ainsi que pour ses partenaires les éditeurs.
Son mot d'ordre est la confiance et son leitmotiv est de démontrer que cette plateforme est soigneusement entretenue et que son ample contenu est inlassablement débarrassé des logiciels malveillants ou devenus inopérants.
Un propos qu'elle étaye de plusieurs chiffres :
- 1,8 millions d'apps
- 20 000 articles publiés par 150 rédacteurs pour mettre en avant des éditeurs, apps et catégories d'apps
- 100 % des apps soumises passées par des filtres anti-malware
- 500 personnes chargées de la validation
- 150 000 soumissions d'apps recalées en 2019 pour cause de violation des règles d'utilisation des données privées
- 2 millions d'apps retirées car incompatibles avec les derniers OS
- 60 millions d'évaluations d'utilisateurs, assimilées à du spam, supprimées en 2020
- 4 milliards d'app distribuées quotidiennement
- etc.
Pour les développeurs, Apple insiste en outre sur l'éventail des technologies logicielles qu'elle met à leur disposition pour créer leurs apps, ainsi que sa prise en charge intégrale des opérations techniques de facturation et de distribution.
La volonté affichée est de remettre à l'avant-plan tout ce que l'App Store, sa politique et son fonctionnement ont de positif alors que la plateforme fait face depuis cet été à de multiples critiques, ravivées par la querelle avec Epic Games et par des enquêtes ouvertes dans différents pays.
Simultanément à cette offensive de charme, les éditeurs les plus critiques vis-à-vis de la manière dont Apple gère sa boutique donnent de la voix. Ils se sont constitués en une coalition. La Coalition for App Fairness (CAF) a dressé une liste de 10 grands principes qu'elle espère voir appliqués un jour par les différents app stores, et pas uniquement celui d'Apple.
Ce groupe comprend pour le moment Epic Games, Spotify, Deezer, Basecamp, Blix, Blockchain.com, Match Group (Tinder et Meetic), Tile, News Media Europe (un rassemblement de 2 500 titres de presse), le European Publishers Council, Protonmail, SkyDemon et Prepear.
Ils réclament des réformes dans le fonctionnement des plateformes visées et appellent les autorités de régulation à s'emparer du sujet.
10 principes ont été établis comme fondation de cette initiative. Ses promoteurs réclament par exemple la liberté de proposer à leurs utilisateurs d'autres système de paiement ou qu'ils puissent distribuer leurs apps depuis des stores alternatifs ; que leurs développeurs aient accès aux mêmes API que ceux des propriétaires de ces plateformes ; que la commission de 30 % soit revue à la baisse ; de pouvoir conduire des conversations commerciales avec les utilisateurs de leurs apps directement depuis celles-ci, etc.
Certaines revendications ont commencé à trouver un début de réponse de la part d'Apple. C'est le cas de la possibilité de choisir enfin d'autres apps par défaut que celles du système. Dans iOS 14 c'est maintenant le cas pour le duo Mail et Safari.
Plus de transparence, plus d'équilibre entre les protagonistes, plus de liberté… les membres de cette coalition appellent d'autres éditeurs et services à les rejoindre.
Dans l'attente, ce sont toujours deux positions irréconciliables qui s'affrontent et chacun campe sur ses positions. Sauf à y être contrainte et forcée, d'une manière ou d'une autre, on voit mal Apple faire évoluer sensiblement son point de vue.