À l’occasion de la WWDC 2017, Tim Cook a accordé un long entretien à Bloomberg, dont des extraits viennent d’être publiés. Le CEO s’exprime sur la « constitution » d’Apple, le HomePod et Donald Trump, entre autres. Voici les principales déclarations à retenir.

La « constitution » d’Apple
Tim Cook évoque souvent dans les interviews « l’ADN de Steve Jobs qui sera toujours la base d’Apple ». Mais lui, quel héritage laissera-t-il ? « Pour être honnête avec vous, je ne réfléchis pas en ces termes. Je pense davantage à faire des choses concrètes. J’espère que les gens se souviendront de moi comme d’un homme bon et honnête », répond — modestement — le dirigeant.
Tim Cook dicte tout de même quelques grands principes qui devront être respectés pour les 100 prochaines années, certains venant de Jobs, d’autres venant de lui, même s’il ne l’expose pas comme ça. Outre l’attention au détail, la recherche de la simplicité et la volonté de faire ce qu’il y a de mieux, il y a aussi le « courage » de changer de chemin et de reconnaître que l’on s’est trompé. Le mea culpa sur le Mac Pro est le parfait exemple de cet orgueil ravalé.
Ce genre de principes, ces garde-corps, devraient être les fondations d’Apple pour le siècle à venir. C’est comme la Constitution, qui sert de guide pour les États-Unis. Ce sont des choses immuables que nous devrions vénérer.
HomePod
Concernant le HomePod récemment présenté, Tim Cook souligne qu’Apple est déjà bien implanté dans les maisons : l’Apple TV est dans le salon, le Mac dans le bureau, l’iPad sur la table basse, l’iPhone se balade de pièce en pièce (il sert de réveil à Cook)… Mais il y a un domaine porteur dans lequel la firme ne s’est pas encore pleinement investie, la musique.
Quand j’ai grandi, le matériel audio était en tête de liste des choses que vous deviez avoir. Vous vous déchaîniez devant votre chaîne stéréo. L’audio est toujours important pour toutes les classes d’âge, pas seulement les enfants.

« Est-ce que vous pensez que les gens vont dépenser 349 $ », demande la journaliste, Megan Murphy. Tim Cook de répondre qu’il y avait le même scepticisme pour l’iPod — « “pourquoi quelqu’un paierait 399 $ pour un lecteur MP3 ?”, disaient beaucoup de personnes » —, pour l’iPhone et pour l’iPad. « Nous avons un bon bilan dans notre capacité à donner aux gens quelque chose dont ils ne savaient peut-être pas qu’ils voulaient », fait-il valoir.
Réalité augmentée
Autre annonce majeure de la WWDC, le framework ARKit est juste « un premier pas » dans la réalité augmentée. Si Tim Cook répète à l’envi que cette technologie va apporter des « choses incroyablement cool » aux consommateurs et utiles aux entreprises, il tempère un peu son enthousiasme : « Est-ce que nous pouvons faire tout ce que nous voulons maintenant ? Non. La technologie n’est pas encore finalisée. » Il voudrait en garder sous le coude pour l’iPhone 8 a priori équipé d’une caméra 3D qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

Donald Trump
« Je ressens une grande responsabilité en tant qu’Américain, en tant que CEO, d’essayer d’influencer les choses dans nos domaines d’expertise, déclare le patron d’Apple à propos de sa relation avec le nouveau président des États-Unis. Nous sommes radicalement différents. J’espère qu’il y a des domaines où nous pouvons nous rejoindre. Sa focalisation sur l’emploi est bonne. Nous allons bien voir. »
Après le décret anti-immigration qu’il a combattu avec d’autres dirigeants, Tim Cook regrette la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat.
Je me préoccupe profondément de l’Amérique. Je veux que l’Amérique réussisse. De mon point de vue, l’Amérique est plus importante que la politique, bon sang !