Intelligence artificielle : Apple confirme à nouveau que les chercheurs peuvent publier leurs travaux

Mickaël Bazoge |

Si Apple en parle moins que la concurrence, l’intelligence artificielle est l’objet de lourds investissements du côté de Cupertino. Le sujet avait même fait l’objet cet été d’une présentation détaillée par la Pomme de ses efforts dans ce secteur, qui concerne bon nombre de ses produits et logiciels (Siri, Photos, …).

À cette occasion, Apple avait fait savoir que les scientifiques embauchés pour plancher sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pourront publier leurs travaux dans les revues spécialisées. Il est en effet important pour ces forts en thème de partager avec la communauté le fruit de leurs recherches, c’est même une nécessité si Apple veut attirer les meilleurs spécialistes ; Google et Facebook, entre autres, laissent toute latitude à leurs chercheurs dans ce secteur.

Cette ouverture vers la communauté scientifique a été renouvelée de manière tout à fait officielle par Russ Salakhutd, directeur de la recherche en intelligence artificielle chez Apple (par ailleurs professeur à l’université Carnegie Mellon de Pennsylvanie), durant une conférence NIPS, rapporte Business Insider.

@harmaru

Oui, Apple autorise ses scientifiques à publier leurs travaux ; et oui encore, l’entreprise entend se rapprocher de la communauté scientifique. Le fait d’annoncer ainsi la couleur est de nature à rassurer des milieux universitaires qui auraient pu manifester quelques inquiétudes quand on connait la politique du secret du constructeur.

avatar C1rc3@0rc | 

Moais, c'est bien, au moins Apple participera encore a la recherche... parce que vu la migration vers les PC en lâchant les Mac, autrement on va plus voir beaucoup Apple dans le monde de la recherche...

avatar Hercule Poirot | 

@C1rc3@0rc :

L'intelligence artificelle c'est pas que les Mac, l'iPhone est (davantage ?) concerné et tous les autres services, comme Photos en lien avec iCloud.

avatar en ballade | 

@Hercule Poirot

"Photos en lien avec iCloud"

Exemple de retard flagrant sur les autres solutions du marché

avatar Mickaël Bazoge | 

@en ballade

Le traitement des photos dans Photos (ahem) est géré dans l'appareil, pas dans le cloud au contraire de Google.

avatar flagos | 

Et ? Apple a tout de même un wagon de retard sur ce qui se fait ailleurs. C'est quand même bien de se rendre compte de ses échecs plutot qu de se trouver des excuses...

avatar Mathias10 | 

C'est surtout une adaptation aux nouvelles exigences des "talents". Aujourd'hui plus aucun talent ne se cache et ne souhaite faire les choses de son côté. Et aucun talent n'aime produire pour un projet potentiellement arrêtable à tout instant, cela n'engendre que de la frustration et impact négativement l'employabilité.
Apple a mis du temps à le comprendre mais elle est l'une des pionnières sur cette approche et c'est vraiment excellent! (Reallly!)

C'est un premier pied à l'étrier qui doit faire tâche d'huile en interne pour une ouverture sur les recherches, UI, énergétique, termique etc...

Automator et l'automation par exemple, cela a été l'apanage d'Apple et elle a développé un truc sympa et utile. Il n'y a pas d'équivalent chez Microsoft. Dommage pour les utilisateurs.

Ensemble on fait mieux surtout pour les techno matures, non différenciantes ou secondaires

avatar C1rc3@0rc | 

@Mathias10

Bon tu sembles ne pas connaitre le secteur de la recherche et de l'industrie, alors voila un resumé:
- etre chercheur c'est bosser comme une bete de somme pour un salaire qui permet a peine de vivre décemment, il faut se battre pour trouver du financement des projets sur lesquels on bosse, s'attendre a ce que les fonds prevus soient coupés du jour au lendemain, savoir gerer des tonnes d'administratif international, faire de la gestion du personnel, etre capable de gerer les dysfonctionements d'un labo et compenser les venues et departs qui peuvent arriver n'importe quand, etre capable de trouver un poste sur un autre continent en moins de 6 mois, etre capable d'embarquer une famille la-dedans en ayant la chance d'avoir un compagnon qui accepte cette vie d'instabilité ou alors renoncer a une famille...

- la valeur du chercheur est indexée quasi-uniquement sur son nombre de publications dans des journaux internationaux, qui ont chacun un indice de valeur pratiquement arbitraire. Il faut en plus payer de sa poche la publication dans la plupart des revues.

- l'autre partie de la valeur d'un chercheur c'est son parcours dans les labo. Le chercheur va donc tenter d'aller dans des labo plus par interet carriériste que par l'interet scientifique. S'il ne le fait pas, il restera a un niveau de salaire indecent et devra se satisfaire des offre qui lui sont faites, surtout apres 40 ans. Parce que la carriere elle se construit entre 27 et 35 ans en moyenne.

- Je t'explique meme pas l'impact des facteurs de discriminations communs (femme, ethnicité, orientation sexuelle,...)

Alors si en plus de se démener comme une bete, le chercheur se retrouve apres des annees de recherches avec des publications qu'il n'a pas le droit de publier a cause de NDA et de secret industriel, tu comprend vite ce qu'il va faire s'il est un peu intelligent et pas trop naif...

avatar bobdu87 | 

Globalement un gros plus 1...

Mais " Il faut en plus payer de sa poche la publication dans la plupart des revues."
Ca 'est surtout pour un certain nombre de conférence et de revues 100% bidon avec pour seul relecture, celle de l'abstract...
C'est une dérive : les gens sont notés au papier et au participation internationale, donc on créer des conf/revue sans valeur pour faire gonfler les chiffres...
Enfin dans certains pays (pas la france en l'occurrence).

avatar C1rc3@0rc | 

@Mathias10

Pour te donner un exemple qui a conduit Apple a ce "choix eclairé": un de mes prof de math a l'uni etait specialiste europeen dans la recherche opérationnelle, domaine tres important pour l'optimisation dans de nombreux secteurs industriels. Et justement, son principal projet de recherche necessitant une puissance de calcul onéreuse était sous financement et controle d'une tres grosse entreprise impliqué dans le transport... Comme il était tres bon, il a produit des resultats qui se sont avérés stratégiques pour l'entreprise, qui lui a simplement interdit de publier: 4 ans de recherches pour rien! Jamais plus il a accepté un projet sur fonds privés ...

Si tu frequentes un peu le monde de la recherche, des histoires comme celles la t'en trouve a la pelle.

Maintenant les doctorants et post-doc, s'ils sont un peu futés s'inscrivent dans des associations et projet de mentoring qui les forment pour eviter ce genre de pieges.
Et tu sais que si tu vas dans certains secteurs c'est l'impasse de publication assurée, alors t'as 2 choix, si t'as suffisamment confiance dans ta competence tu accepte que des postes industriels a tres tres haut niveau de salaire ou alors tu vas pas dans le secteur.

L'IA etant aujourd'hui un gros enjeu commercial, et la probablité de sortir de l'innovant etant faible, ce qui en sort vaut de l'or... alors si y a pas de garantie de publication, c'est pas les plus futés qui vont y aller... Apple n'a donc pas le choix.

avatar en ballade | 

"Si Appl€ en parle moins que la concurrence, l’intelligence artificielle est l’objet de lourds investissements du côté de Cupertino" et pourquoi MS ou Google donnent à dispo des outils plus avancés que Siri? À part les effets d'annonces ou sont les résultats pour la clientèle?

avatar C1rc3@0rc | 

l'IA a ete un domaine qui s'est developpé massivement dans les annees 80/90, ou les militaires ont produit (et confisqué) beaucoup. Aujourd'hui tous les systemes d'IA que tu trouve ont ete produit dans cette periode, depuis la majortité des productions n'est que de l'optimisation et de la divulgation relarguée par les militaires.
Aujourd'hui alors qu'on butte sur la puissance des machines et qu'on se trouve face a un mur, voire carrement un tsunami, qui est constitué par la croissance exponentielles des donnees qu'il faut traiter - la croissance est de plus de 300% depuis 2005 et on parle d'exaoctet de données - il faut trouver des systemes informatiques capables de gerer "intelligement" cette masse aussi importante en quantité qu'en variete.

Les systemes actuels sont incapables de repondre aux problemes que cela pose.

Donc on relance les recherches dans l'IA, mais faut pas se leurrer, pour arriver a dépasser la production des années 80/90 va falloir enormement de chercheurs, de moyens et de temps.

Concrètement aujourd'hui tous les systèmes qu'on qualifie d'IA datent au moins de 30 ans. Les premieres applications des recherches actuelles ne devraient pas arriver avant 10ans... En attendant il y a des optimisations et des adaptations a faire, et cela demande aussi beaucoup de travail...

avatar patchoulol | 

@C1rc3@0rc

Tu ne décris qu'une vision particulière (et très négative) du monde de la recherche. Ce n'est pas le point de vue de tout le monde.
- salaire : la recherche publique en France est très mal rémunérée, mais ce n'est pas le cas dans tous les pays. Et dans tous les cas, la recherche dans l'industrie dans une entreprise qui joue le jeu de la publication (et il y en a, de Microsoft à Facebook en passant par... Disney !) peut être bien plus intéressante financièrement.
- instabilité : c'est le lot de beaucoup de métiers : si tu veux le job de tes rêves, il faut parfois être prêt à changer de ville voire de pays. Et choisir un labo par intérêt carriériste va souvent de pair avec l'intérêt scientifique (en général les labos bien côtés le sont pour une bonne raison).
- l'IA : développée par les militaires ? Vraiment ? Ce n'est pas l'image que je me fais de types comme Yann LeCun ou Yoshua Bengio. La ré-apparition de l'IA depuis quelques années tient justement au fait que l'on a enfin la capacité de calcul nécessaire (via les GPU) pour faire tourner les algorithmes développés dans les années 90 à une échelle suffisante pour qu'ils soient efficaces. Enfin, la recherche d'aujourd'hui a des impacts a très court terme. Il suffit de voir les progrès faits ces derniers mois en natural language processing, par exemple, grâce à des travaux très récents.

Donc non, il n'y a pas que du négatif dans le métier de chercheur. On peut vraiment se faire plaisir. :)

avatar PiRMeZuR | 

@C1rc3@0rc

Je ne suis pas du tout d'accord avec la partie sur la recherche en AI.

Pour tout ce qui s'appuie sur le machine learning, par exemple, même si ça avait effectivement été théorisé dès les années 80-90 par des Yann Le Cun, les progrès ont été très conséquents depuis 10 ans, et ceux-ci sont en grande partie dus aux investissements des géants de l'Internet et à l'attractivité qu'ils ont donné à la branche dans la recherche publique également.

Beaucoup de frameworks de réseaux de neurones ou de NLP sont publiés en open source (Tensorflow pour Google, StanfordNLP, etc...) et je ne connais pas d'avancée majeure qui ait été faite par le militaire dans ce domaine (peut-être dans les agences de renseignement ? Même pas sûr).

avatar harisson | 

@PIRMeZur

C'est surtout les data générées (le chainon manquant de la génération Le Cun + les réseaux sociaux) par l'émergence et la démocratisation d'Internet qui a reboosté ce domaine.

avatar moon21 | 

vu les réponses quasi-automatiques de la hotline ... il y a besoin de plus gros investissements encore....

avatar Paquito06 | 

Elle me manque Trombine! ?

avatar harisson | 

Heureusement, vu qu'elle a recruté au moins un qui produit des travaux de recherche de qualité et/ou intéressant dans le domaine.

avatar Eurylaime | 

En résumé, probablement une décision dictée par le fait qu'ils sont à poil sur le sujet comparé à Google, Microsoft ou Facebook.

avatar ovea | 

@Eurylaime :
«… ils sont à poil … »
Ils s'ouvrent au commun en tant qu' hébergeur le potentiel de la théorie même si sa démonstration à le potentiel énorme de ne pas aboutir … et d'avancer sur un champ d'erreurs individuelles sous la caution de gite et de couverts pour de nouvelle couvés.

avatar ovea | 

«The IBM Fellows program was founded in 1962 by Thomas Watson Jr., as a way to promote creativity among the company’s “most exceptional” technical professionals.»

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