Apple débauche un cadre de BlackBerry, la justice s'en mêle

Mickaël Bazoge |

BlackBerry ne compte pas se laisser dépecer sans répondre. Le constructeur canadien, à la peine depuis de nombreux trimestres, ne veut pas voir ses dernières forces vives rejoindre la concurrence, et surtout pas Apple. Et si BlackBerry n'arrive pas à retenir ses talents, ce sont les tribunaux qui s'en chargeront.

Sébastien Marineau-Mes, vice-président senior en charge du logiciel chez BlackBerry, s'est vu formellement offrir en décembre dernier un poste de VP pour Core OS chez Apple. Dès septembre, des négociations entre le constructeur de Cupertino et Marineau-Mes ont poussé ce dernier à en discuter avec son employeur de l'époque. Le dirigeant de BlackBerry a accepté la proposition d'Apple et a signé sa lettre de démission le 23 décembre 2013. Marineau-Mes est un expert en informatique embarquée : il travaillait chez QNX quand le système d'exploitation a été acheté par BlackBerry, en 2010, pour servir de fondation à BlackBerry 10. Son profil pourrait être très intéressant pour CarPlay.

Sébastien Marineau-Mes. Crédit : Pinar Ozger

Mais tout ne se passe pas comme prévu. BlackBerry a porté plainte contre Marineau-Mes pour rupture de contrat, ce dernier devant rester six mois au sein de la société après sa démission. Cette obligation avait été décidée entre les deux parties en septembre, avant que BlackBerry n'offre une promotion à l'impétrant… alors qu'il discutait déjà avec Apple et que les promotions étaient alors gelées chez BlackBerry ! On comprend dès lors un peu mieux la colère froide de l'entreprise.

La Cour supérieure de justice de l'Ontario s'est rangée du côté de l'entreprise, statuant que Sébastien Marineau-Mes devait bel et bien rester chez BlackBerry durant les six mois suivant une démission. Le constructeur se réjouit de cette décision, qui ne va sans doute pas améliorer l'ambiance au bureau… On ignore si Apple voudra bien patienter durant les quatre mois que Martineau-Mes devra, par la loi, passer chez BlackBerry. En 2008, Apple avait essuyé une même mésaventure avec Mark Papermaster, que son ancien employeur IBM ne voulait pas laisser filer chez Cupertino.

avatar noooty | 

4 mois dans son ancienne boîte? Ils n'ont peut-être pas peur...

avatar iapx | 

Ils ont du construire un beau placard doré pour le tenir à l'écart de toute information utile, avec justement un nouveau poste juste conçu pour ça, qui va l'éloigner de toute prise de décision: une "promotion".

J'ai déja vécu ça dans une compagnie, c'est mauvais pour le moral, l'équivalent de 6 mois de chomage, mais au bureau!

avatar Vanton | 

C'est quand même drôle... D'un côté y a un procès pour une entente entre grandes entreprises pour qu'elles évitent de se faucher des employés et toutes perdent et se retrouvent avec une amende. De l'autre côté elles débauchent chez les concurrents et ça va pas non plus... :-D

avatar Lennart | 

BB n'empêche pas le salarié d'aller travailler chez Apple, mais celui ci doit effectuer un préavis contractuel figurant surement dans son contrat d'embauche.

avatar senze | 

@Vanton..

+1

avatar Mr. THZ | 

Non mais la journée il peut travailler à BlackBerry et ne rien faire x)
Et le soir, go Cupertino :D

avatar XiliX | 

Il peut aussi aller travailler chez BlackBerry et se connecter à distance en secure chez Apple :p

avatar Sire Kiki | 

C'est Marineau-Mes qui est en faute s'il ne respecte pas les clauses de son contrat... Rien de plus, rien de moins...

avatar Sebas101 | 

@Sire Kiki :
Euhhh.... Qui a dit l'inverse ? Personne !

avatar EBLIS | 

Il a juste donné son avis sans rien insinuer :-)

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