Dans ce vaste mouvement de reconquête, Cupertino compte plus que jamais sur ses portables. Outre l'incontournable effet iPod, le MacBook et, dans une moindre mesure, le MacBook Pro constituent ainsi son meilleur argument pour séduire de nouveaux acheteurs. En France, rien que sur le quatrième trimestre 2006, leurs ventes ont bondi de 67%, selon Gartner. Plus précisément, les héritiers de l'iBook et du PowerBook bénéficient du passage à Intel qui a renforcé leur visibilité technique et a rapproché le monde Mac de Windows, grâce à Bootcamp et aux solutions de virtualisation. Les portables peuvent aussi compter sur un rapport qualité/prix manifestement convaincant. Même si, dans son ensemble, la gamme est plus coûteuse, le prix moyen d'un ordinateur portable en France était en 2006 de 1050 euros, soit à peu près le tarif du premier MacBook. Apple n'est pas déconnectée du marché, comme cela pouvait lui être reproché par le passé.
Ces résultats posent en revanche une question sur le devenir des ordinateurs de bureau. Au cours du quatrième trimestre 2006, leurs ventes ont baissé de 4%. Saisissant contraste, aux explications variées. La gamme professionnelle pâtit du retard d'adaptation de logiciels cruciaux, comme la suite CS d'Adobe ; un mal qui la touche d'ailleurs à chaque transition d'envergure, jusqu'à servir de justification chronique. Le Mac mini fait figure de modèle sacrifié, tant Apple semble rechigner à lui donner sa chance pour ne pas embarrasser ses aînés (processeur Core Duo, prix). Quant à l'iMac, c'est le seul modèle à tirer son épingle du jeu, mais il doit faire face à la concurrence des portables. Bref, Apple dispose dans ces segments d'un réel relais de croissance. Sauf que la plupart des évolutions murmurées, telles que le MacBook 15" ou le mini MacBook Pro, ne le concernent pas.