iTunes la machine à vendre du single
Devenu un colosse de la vente de musique numérique aux États unis (certains dans cette industrie évaluent sa part de marché à 90%,) iTunes est devenu une plateforme incontournable. Mais surprise, quelques chanteurs, parfois (très) connus, s'en éloignent ou continuent de l'éviter. Par son modèle tarifaire rigide et le choix donné entre les albums ou la vente au morceau, iTunes fait grincer des dents.
Le Wall Street Journal consacre un article à ce phénomène qui voit des artistes, une (petite) poignée de premier plan, développer un rejet à l'égard de la boutique d'Apple. Ken Levitan, le manager d'un chanteur assez populaire aux États-Unis, Kid Rock, voit iTunes changer la physionomie du secteur "À bien des égards il nous a ramenés à une activité de vente de singles." Et de voir dans sa montée en puissance une cause parmi d'autres des problèmes de l'industrie musicale.
Le dernier album de son poulain Kid Rock a donc évité la case iTunes, sans pour autant que ses ventes n'en pâtissent. Analysant ce résultat, son label, Atlantic Records a décidé de retirer d'iTunes l'album d'une autre artiste, quatre mois après son entrée, et alors même qu'il figurait dans le top 10 des ventes.
Des royalties trop rikiki
Pour ces "rebelles" le problème réside notamment dans les royalties perçues après les ventes sur iTunes et sur cette possibilité offerte aux clients d'acheter les titres à l'unité, plutôt que l'album entier, plus rémunérateur. Apple prélèverait autour de 30% du prix de vente et à de rares exceptions près, elle s'accroche à un tarif unique de 0,99 centime. A l'inverse Amazon MP3 par exemple laisse aux artistes l'option de vendre leur album dans son intégralité seulement.
Irving Azoff le manager des Eagles raconte que le guitariste du groupe avait fait un rapide calcul de ce que représentait la somme perçue d'iTunes. Selon lui, elle équivalait à "39 minutes de concert à Kansas City". Soit, d'après le Wall Street Journal, moins de 500 000 dollars (ndr : 340 000 euros).
"Dépité" par ces gains après vente, Azoff a préféré confier le dernier album des Eagles à la chaine de supermarchés Wal-Mart. Et tant pis pour Steve Jobs qui s'était fendu d'un coup de fil à Azoff, au moment du lancement de l'iTunes Store, pour l'inviter à y faire figurer son groupe de rock préféré.
Aram Sinnreich un professeur de l'Université de New York spécialisé dans les médias estime lui que "le format de l'album rend ses derniers soupirs, la plupart n'ont qu'une ou deux bonnes chansons et le reste n'est que du remplissage."
Albums contre singles
Pour illustrer sa défiance vis à vis d'iTunes, Ken Levitan met en regard des chiffres de ventes d'albums et de singles extraits du même disque. Le dernier Kid Rock, absent d'iTunes, s'est vendu à 1,6 million d'exemplaires et a eu un titre phare. Sur iTunes il est probable que ce seul morceau aurait cartonné, et aux dépens de l'album. Levitan en veut pour preuve d'autres exemples.
La chanteuse pop Katy Perry a vendu 2,2 millions d'exemplaires de son single "I Kissed a Girl" contre 282 000 de son album. La rappeuse M.I.A a vu l'un de ses hits "Paper Planes" téléchargé à 888 000 exemplaires contre 272 000 pour l'album Kala qui le contient.
Mais pour David Goldberg, ancien patron du service de musique numérique de Yahoo, sauf à ce que des mastodontes comme Coldplay ou U2 quittent iTunes, ces défections resteront des cas isolés. Avec en outre que leur absence d'iTunes ne pousse leurs fans à aller les chercher sur les sites de partage…
Cette stratégie de tirer un trait sur iTunes semble également à géométrie variable, un porte-parole de Warner Music explique que chaque artiste est traité différemment. Dans certains cas des titres seront au contraire disponibles uniquement sur iTunes pendant un temps donné.
L'exception AC/DC
Certains échappent à ces considérations, le Wall Street Journal cite l'exemple d'AC/DC qui n'est jamais monté à bord de l'iTunes Store et qui l'an passé a vendu environ 2,7 millions d'albums à travers le monde contre 2,55 millions en 2003. Et durant cet intervalle le piratage a pris de l'ampleur et l'industrie musicale a dévissé.
Le Wall Street Journal consacre un article à ce phénomène qui voit des artistes, une (petite) poignée de premier plan, développer un rejet à l'égard de la boutique d'Apple. Ken Levitan, le manager d'un chanteur assez populaire aux États-Unis, Kid Rock, voit iTunes changer la physionomie du secteur "À bien des égards il nous a ramenés à une activité de vente de singles." Et de voir dans sa montée en puissance une cause parmi d'autres des problèmes de l'industrie musicale.
Le dernier album de son poulain Kid Rock a donc évité la case iTunes, sans pour autant que ses ventes n'en pâtissent. Analysant ce résultat, son label, Atlantic Records a décidé de retirer d'iTunes l'album d'une autre artiste, quatre mois après son entrée, et alors même qu'il figurait dans le top 10 des ventes.
Des royalties trop rikiki
Pour ces "rebelles" le problème réside notamment dans les royalties perçues après les ventes sur iTunes et sur cette possibilité offerte aux clients d'acheter les titres à l'unité, plutôt que l'album entier, plus rémunérateur. Apple prélèverait autour de 30% du prix de vente et à de rares exceptions près, elle s'accroche à un tarif unique de 0,99 centime. A l'inverse Amazon MP3 par exemple laisse aux artistes l'option de vendre leur album dans son intégralité seulement.
Irving Azoff le manager des Eagles raconte que le guitariste du groupe avait fait un rapide calcul de ce que représentait la somme perçue d'iTunes. Selon lui, elle équivalait à "39 minutes de concert à Kansas City". Soit, d'après le Wall Street Journal, moins de 500 000 dollars (ndr : 340 000 euros).
"Dépité" par ces gains après vente, Azoff a préféré confier le dernier album des Eagles à la chaine de supermarchés Wal-Mart. Et tant pis pour Steve Jobs qui s'était fendu d'un coup de fil à Azoff, au moment du lancement de l'iTunes Store, pour l'inviter à y faire figurer son groupe de rock préféré.
Aram Sinnreich un professeur de l'Université de New York spécialisé dans les médias estime lui que "le format de l'album rend ses derniers soupirs, la plupart n'ont qu'une ou deux bonnes chansons et le reste n'est que du remplissage."
Albums contre singles
Pour illustrer sa défiance vis à vis d'iTunes, Ken Levitan met en regard des chiffres de ventes d'albums et de singles extraits du même disque. Le dernier Kid Rock, absent d'iTunes, s'est vendu à 1,6 million d'exemplaires et a eu un titre phare. Sur iTunes il est probable que ce seul morceau aurait cartonné, et aux dépens de l'album. Levitan en veut pour preuve d'autres exemples.
La chanteuse pop Katy Perry a vendu 2,2 millions d'exemplaires de son single "I Kissed a Girl" contre 282 000 de son album. La rappeuse M.I.A a vu l'un de ses hits "Paper Planes" téléchargé à 888 000 exemplaires contre 272 000 pour l'album Kala qui le contient.
Mais pour David Goldberg, ancien patron du service de musique numérique de Yahoo, sauf à ce que des mastodontes comme Coldplay ou U2 quittent iTunes, ces défections resteront des cas isolés. Avec en outre que leur absence d'iTunes ne pousse leurs fans à aller les chercher sur les sites de partage…
Cette stratégie de tirer un trait sur iTunes semble également à géométrie variable, un porte-parole de Warner Music explique que chaque artiste est traité différemment. Dans certains cas des titres seront au contraire disponibles uniquement sur iTunes pendant un temps donné.
L'exception AC/DC
Certains échappent à ces considérations, le Wall Street Journal cite l'exemple d'AC/DC qui n'est jamais monté à bord de l'iTunes Store et qui l'an passé a vendu environ 2,7 millions d'albums à travers le monde contre 2,55 millions en 2003. Et durant cet intervalle le piratage a pris de l'ampleur et l'industrie musicale a dévissé.