Test d'Aperture 2

La redaction |
Aperture est un logiciel de flux de production photo, né il y a environ trois ans. Novateur et séduisant, il a fait immédiatement l'effet une bombe dans le petit monde de la photographie professionnelle monopolisé par Photoshop. Il bénéficiait par avance par son estampille Apple d'un à priori qualitatif, notamment nourri par le succès de Final Cut. Très vite, certains se sont même imaginé des rapprochements complémentaires avec des logiciels issus du « libre » tel que The Gimp, à l'image des origines du navigateur Safari ou de Mac OS X.

Effectivement, une telle association aurait pu faire d'Aperture, ou fera peut-être un jour, un véritable outil photographique permettant de s'affranchir des solutions Adobe. Celui-ci en a d'ailleurs rapidement pris conscience, en livrant dans les mois qui suivirent Lightroom, avec le succès que l'on sait. La bataille n'est cependant pas terminée et nombre de blogs spécialisés continuent à tester leurs lecteurs à ce sujet, voire à régulièrement s'empoigner à coup de brèves plus ou moins objectives…

Cette émulation est d'ailleurs saine, voire profitable à tous, car elle oblige ces deux grands éditeurs à se surpasser en permanence. De plus, nous, simples utilisateurs, n'avons aucun intérêt à risquer de se retrouver captif d'une marque ou solution. Aperture 2.1 étant sur le marché depuis quelques mois on a suffisamment de recul pour en établir les points forts et les points faibles. Et ce alors que Lightroom d'Adobe vient tout juste de sortir en version 2.1.


Déceptions rapides

Aperture a vite déçu : trop lent, inadapté aux machines courantes de l'époque (il fallait des configurations musclées), uniquement en anglais dans un premier temps (avec en plus l'obligation d'un apprentissage laborieux pour redécouvrir par soi-même les équivalents claviers des commandes prévues pour un usage américain !), il aura donc fallu presque un an pour qu'enfin des versions localisées sortent (dont la française). Il amenait d'autres d'améliorations notables telles que la possibilité d'images « référencées », l'export des métadonnées IPTC en XMP (pour les pros) et le lien avec iLife/iWork. C'était le 25 septembre 2006, au Salon mondial de la photographie, la Photokina de Cologne, en Allemagne.

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La version 1.5 d'Aperture, ici présentée avec tous ses nouveaux atouts à la Photokina de 2006, a marqué un véritable tournant pour le logiciel


Mais vinrent aussi des rumeurs (notamment celle qui voudrait que l'équipe des créateurs du logiciel ait été remerciée) puis des tâtonnements dans les mises à jour : parfois celles-ci portaient sur Core Image (le « moteur image » de Mac OS X), parfois sur le logiciel lui-même, et parfois sur le système… Énervant !

Aujourd'hui, alors qu'Aperture peine toujours à trouver ses marques, et ses utilisateurs, Apple met les bouchées doubles et nous abreuve de mises à jour régulières des décodeurs Raw enfin unifiées autour d'une appellation du type : « Mise à jour de la compatibilité avec le format Raw des appareils photo numériques ».

Des appareils de plus de deux ans d'âge sont donc enfin reconnus (tel l'Epson R-D1 sorti en 2005 !) et Aperture devient digne d'un logiciel universel utilisable par le plus grand nombre. Il offre aussi maintenant les facilités d'iPhoto et ne coûte plus que 200 € contre 500€ à son lancement ! Mais n'est-ce pas trop tard ?

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Aperture rattrape aujourd'hui son retard en matière de compatibilité avec les formats RAW, dont de très anciens comme l'Epson ou des très pros comme les dos numériques Leaf


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Aperture peut piloter en déclenchement un grand nombre d'appareils photos, dont les dos numériques professionnels, lorsqu'ils sont reliés en USB. Dans l'autre sens, toute image prise est immédiatement et automatiquement importée et visualisée sur l'ordinateur. Notez toutefois qu'en cas de prise de vue mixe Jpeg+Raw, les deux photos seront présentées successivement (et non plus groupées)


A comme Aperture et apprentissage

Aperture nécessite réellement une aide à sa découverte, ou à sa prise en main, pour s'en faire réellement une opinion ou prendre plaisir à l'utiliser. C'est probablement la raison pour laquelle Apple a placé sur son site d'excellentes vidéos explicatives, mais en anglais ! Le document « Découverte d'Aperture », accessible via le Manuel de l'utilisateur (menu Aide) pour ceux qui ont acheté le logiciel (pour les autres, il est en téléchargement), est aussi excellent, très clair, voire didactique (même pour des concepts purement photographiques) et en français.

De plus, les revendeurs Apple sont tenus de proposer régulièrement des initiations gratuites à Aperture, réalisées par des vendeurs diplômés. Car Aperture a été effectivement pensé « Pro », c'est-à-dire avec une ergonomie rapide ayant souvent recours à un certain nombre de raccourcis. Il en est d'absolument indispensables à connaître : la touche « F » qui permet de basculer de l'interface standard pour un mode plein écran.

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Le mode plein écran (F) exige beaucoup de la carte graphique. Évitez son utilisation sur des petites machines, par exemple sur un iMac 24 blanc, même avec 3 Go de RAM... et travaillez dans une fenêtre pas trop agrandie d'Aperture.


Puis il y a la touche « V » qui permet, dans le cadre de l'affichage standard, de basculer du visualiseur au navigateur, ou d'avoir les deux. Il y a encore « i », l'Inspecteur, présent à gauche dans une configuration non modifiée, et « W » pour passer d'un onglet à l'autre, et donc basculer de la gestion des projets aux réglages en passant par les métadonnées. Enfin, il y a « D » et « Maj D » pour afficher la barre de contrôle et les très pratiques boutons de mots clés. Appréciez également « J », « K » et « L », tout droit issus de Final Cut, qui permettent de naviguer avec souplesse dans ses vignettes de prévisualisation.

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Aperture est très pratique pour la visualisation personnalisées des données des images, ici réparties entre les vignettes, l'image elle-même et le mode « T » en survol.


On n'oubliera pas « T » aussi, qui permet d'afficher quelques instants les caractéristiques de l'image sur laquelle se trouve la souris (fonction personnalisable). Aperture foisonne ainsi de petites astuces d'interface très bien pensées, trop peut-être, notamment au regard de la cohérence de l'ensemble.

Car Aperture semble parfois fait de bouts ou d'ajouts plus ou moins performants ; et il est réellement nécessaire de savoir choisir les fonctions avec discernement pour en faire bon usage et ne pas s'y noyer. Fouillez notamment dans le panneau curieusement appelé Métadonnées (« commande J »), accessible via le menu Présentation > Métadonnées > Personnaliser… Le tableau résultant permet un certain nombre de combinaisons d'affichages d'informations, sur ou sous les vignettes et les photos agrandies. Et ce, avec des paramétrages infinis, qu'il faut toutefois savoir créer via le bouton action de l'onglet métadonnées, et uniquement là !

Une fois paramétrés à sa guise, ou en gardant les réglages prédéfinis de base, l'on jongle alors facilement avec : « Y » et « Maj Y » pour le visualiseur, et « U » et « Maj U pour le navigateur, que l'on soit en présentation en vignette ou en liste. Cette dernière permet d'ailleurs tous les tris instinctifs : par date, type, etc. Excellent.

Depuis la version 2, « P », aussi représenté par un bouton qui est le seul à prendre un peu de couleur (jaunâtre) lorsqu'il est activé (alors que les autres sont à peine grisés lorsqu'activé), rend Aperture plus rapide en consultation d'images et pendant les ajouts de métadonnées. Cette fonction a en fait pour but d'interdire momentanément au logiciel le calcul à la volée de la meilleure visualisation possible de chaque image. Et de n'afficher ainsi que le JPEG de prévisualisation.

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Seul le bouton « P » bénéficie d'un traitement coloré. Dommage, car le bouton à sa gauche, lui aussi important, n'est pas vraiment lisible lorsqu'il est activé… comme c'est le cas ici.


Lors de sa sortie Aperture a en effet démocratisé un principe jusqu'alors seulement utilisé par quelques logiciels peu répandus et qui consiste à ne jamais toucher à l'original, mais à systématiquement s'y référer ; même en cas de modification. Ce principe louable exige toutefois de la machine des calculs permanents, donc lourds et générateurs de ralentissements (ah, les lenteurs d'Aperture...), sauf à générer de temps à autre des JPEG de prévisualisation paramétrables (via l'onglet Aperçus des Préférences), ce qui est le cas depuis la version 1.5. L'astuce est donc payante.

Ce sont aussi ces Jpegs générés qui permettent à Aperture de devenir compatible avec tous les logiciels iLife ou iWork. Mais attention, vous visualisez ou récupérez alors des « représentations » de vos photos, et non plus leurs qualités maximales, ce qui n'est en soit pas trop gênant lors de la création de DVD ou de présentations Keynote, mais qui n'est pas clairement annoncé.

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En logiciel très pro, Aperture permet aujourd'hui l'écriture des données IPTC dans l'en-tête des formats Raw (ici lus via Aperçu). Cette originalité bien pratique semble compatible avec la totalité des autres interpréteurs Raw disponibles sur Mac.



Des réglages sensuels

Aperture est un logiciel pour photographes. Il ne gère donc que les photos et pas les sons ni les vidéos, même issus d'appareils photographiques de type compact ou ultra-pros (qui permettent l'enregistrement de commentaires sonores). Pour les fichiers dits « multimédias » il y a iPhoto et iTunes ; les sons étant récupérables dans Aperture dans les diaporamas ; mais sans repérages de type « time code » ni d'exportation possibles, ce qui est dommage.

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Aperture propose de gérer les photos déjà référencées dans iPhoto


Aperture accepte donc les formats d'images Jpeg, les Tiff et bien évidemment les fichiers bruts disent « Raw », dont les avantages qualitatifs sont indéniables, d'autant plus qu'ici leur maniement est rendu aussi simple qu'avec un autre format (sous réserve de compatibilité bien évidemment). Mais Aperture accepte aussi les Gif non animés, les Png (pour y mettre les copies d'écran Mac ?) et le DNG, format Raw universel proposé par Adobe. Avec ce dernier, on est donc à peu près sûr de tout pouvoir traiter dans Aperture, une fois les fichiers Raw incompatibles convertis dans le logiciel Adobe DNG Converter (téléchargeable gratuitement). Attention toutefois à ne pas cocher la case « Convertir en image linéaire » dans ce dernier.

Les réglages images proposés par Aperture sont quasiment identiques quel que soit le format original de la photo ; seules les qualités de traitement diffèreront en fonction des qualités du format, ce qui est logique. En apparence, ces réglages d'Aperture ressemblent étrangement à ceux des solutions Adobe, et notamment au plug-in Camera Raw ou à Lightroom. Mais leur maniement est en fait assez différent, car à la rigueur des solutions Adobe, Aperture oppose des réglages plus sensuels, des propositions à parcourir en fonction des envies et des résultats visuels.

reglagessensuelsaperturetestAperture permet une finesse impressionnante dans les corrections couleur et de densité. Dommage que l'affichage de l'histogramme du panneau Niveau demande d'être systématiquement réactivé pour bien vouloir s'afficher...


À la précision mathématique des autres logiciels équivalents, Apple répond d'une manière infiniment plus naturelle pour envisager la retouche des valeurs et des teintes, en laissant paraître ce petit rien de défauts qui a longtemps fait le charme de la photographie. Ainsi, Aperture se retrouve dans la logique même des théories nouvelles basées sur la perception des couleurs, et non sur des valeurs sensées être absolues, ou vraies.

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Attention à ne pas trop pousser les réglages comme ici, cette montée volontairement exagérée d'un aplat rose dans la main.


Malheureusement, il ne faut pas trop en abuser, car l'on peut parfois atteindre des corrections destructives pour l'image, immédiatement visibles sur l'écran ; corrections toujours réversibles cela dit. De plus, certains réglages, tel « Tons clairs et tons foncés », ralentissent systématiquement la machine au point de finir par en éprouver les nerfs de l'utilisateur ; d'autant plus lorsque ceux-ci sont appliqués successivement et un peu trop rapidement à une série d'images...

Ceci est vraiment dommage, car la subtilité des cercles de Teinte du module Améliorer permet, pour exemple, des corrections d'une grande sensibilité dans la récupération des bascules couleur (dominantes différentes entre les hautes et basses lumières). De même le réglage Exposition, puis Récupération, couplé ou non aux réglages de Tons clairs et Tons foncés, apporte des précisions rares.

Pas de courbe non plus, mais une intéressante représentation en histogramme des niveaux, avec cinq points de réglages possibles, agissant soit sur la Luminance, soit en RVB. Points de réglages, eux-mêmes repositionnables en les sélectionnant par le bas tout en appuyant sur la touche Option. À noter enfin que la touche Commande permet de mieux visualiser l'effet de correction d’Exposition, de Récupération et de Point noir.

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Le renforcement de la netteté des contours, ici exagéré pour une meilleure démonstration, est un outil très efficace pour créer des impressions de netteté augmentée


Le Renforcement de la netteté des contours est lui aussi vorace en ressources, mais il permet, à l'image du réglage « Clarté » chez Adobe, une augmentation du contraste local dont l'effet est un gain visuel de netteté sans aucune incidence sur le bruit éventuel de l'image (grains dans l'image). Parfait pour les portraits donc. Mais testez-le uniquement avec des images agrandies à 100%, via la touche « Z ».

Pas d'historique non plus, donc impossible de retrouver un choix de réglage précédent ni même à l'enregistrement précédent puisque celui-ci est permanent, sauf à utiliser « Commande Z » pour remonter dans les étapes successives lorsqu'on est encore sur la même image. L'astuce en fait est d'utiliser les facilités de créations de versions, appelées ici Copies de travail (option V), pour conserver momentanément ou à vie tel ou tel type de réglage.

Il y a d'ailleurs dans les préférences générales la possibilité de générer automatiquement une Version à chaque réglage important effectué via les Préférences générales (case « créer de nouvelles copies de travail lors des ajustements »). Les copies de travail peuvent aussi être utilisées comme principe de mémorisation de réglages ou de corrections précis, qu'il sera alors facile d'appliquer à d'autres photographies via les outils universels de Prélèvement et d'Application.

N'oubliez pas toutefois d'en effacer de temps en temps, ou des les réduire en Piles. Même si celles-ci ne sont pas d'un maniement toujours évident et qu'il demeure malheureusement depuis l'origine d'Aperture une grande confusion entre ce qui devrait être des « piles de genre » (soit une association d'images d'un même genre ou sujet) et « piles de versions » (variations de corrections ou cadrages).

Projets, table lumineuse, web journal et livres

Aperture depuis ses origines a introduit l'intéressante notion de projets. Ce sont eux qui restent garants de vos images et de leurs réglages. Même si lors d'images « référencées », à différencier du mode « géré » (qui fut fort critiqué, mais qui reste pourtant d'une sécurité absolue pour vos images, et qui permet l'usage parfait des Banques de sauvegarde), celles-ci se trouvent alors dans un autre dossier qu'il ne faudra pas oublier de dupliquer le cas échéant.

En effet, la Photothèque d'Aperture en elle-même est un élément vide uniquement destiné à recevoir des projets ou des critères de recherche. C'est l'inverse d'iPhoto ! Cliquez sur Photothèque pour vous en persuader. Un projet s'exporte, s'importe et c'est lui que l'on sauvegarde. Si vous avez plusieurs machines, ou si vous travaillez à plusieurs, communiquez par Projets. Les projets incluent tous les modes de présentation d'Aperture, dont les Tables lumineuses et les exports Web. À noter cependant que le mode de fonctionnement d'Aperture impose d'avoir le 10.5.3 minimum pour fonctionner correctement avec Time Machine, qu'on se le dise !

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Aperture permet la réalisation de livres. Attention au fait que sur certaines machines ou configurations (iMac 24 blanc pour le test), la création des « vignettes » de prévisualisation agrandies semble bugguée (images non calculées dans leur totalité comme ici page de droite). Ceci peut être corrigé par le recours au menu Images > Générer des vignettes.


Aperture propose également une intéressante « Table lumineuse », dispositif souvent peu compris, donc sous-utilisé. C'est pourtant l'un des atouts d'Aperture qui permet la juxtaposition d'images à toutes fins à des tailles différentes, et l'impression de celles-ci en totalité ou partie. On peut ainsi très facilement visualiser l'effet de juxtapositions de photographies, d'en unifier par exemple leurs cadrages, voire leur superposition, ou d'en ajuster les chromies, ou encore d'en réaliser des documents contractuels en passant par les fonctions d'enregistrement PDF du module d'impression.

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La Table lumineuse autorise tout type d'assemblage.


Une table lumineuse peut ainsi servir de « chemin de fer » pour un futur ouvrage, ou en tant que « déroulé » d'une future exposition. Sachez que la touche « N », peu documentée, permet de présélectionner une zone lors d'un zoom qui deviendra déplaçable dans l'ensemble de la table : très pratique lorsqu'on a compris !

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Aperture est un logiciel pro, qui permet lors de l'impression de choisir un profil. N'utilisez pas les profils d'imprimerie, du type « Euroscale Coated 2 » qui va vous générer soit des images négatives (test sur MacBook Pro), soit une couleur saumon unie (iMac 24 blanc).


Aperture excelle aussi lors de la réalisation de sites web très propres, ainsi que des « Web journal » qui permettent l'ajout de tous types de commentaires. Les paramètres d'affichages y sont puissants (tous choix possibles dans toutes les métadonnées) et la création relativement rapide au regard des concurrents. Les abonnés à MobileMe ont droit en plus à un export automatique, voire même à un modèle de publication automatiquement synchronisé à la mode iPhoto.

En revanche, pas de logiciel FTP intégré pour les non-clients du service payant Apple ! Précisons toutefois que l'un des avantages à utiliser MobileMe est de pouvoir attribuer des mots de passe pour l'accès aux sites, ce qui peut permettre d'utiliser ses sites web comme autant de vitrines provisoires ou pour des discussions distantes autour de photographies en cours d'améliorations.

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Aperture réalise des sites web épurés qui peuvent être totalement automatisés lors du choix « MobileMe ». Attention de nouveau, si votre configuration est sujette à des erreurs de génération de vignettes, passez systématiquement par Images > Générer des vignettes pour tenter de les régénérer avant leur envoi au serveur. Car une fois dessus, aucune synchronisation ne pourra plus le corriger à distance...


Aperture permet également de réaliser des livres avec d'assez belles mises en page. Si le principe est optimisé pour une commande en ligne via un unique prestataire anonyme choisi par Apple, il reste possible de récupérer les mises en page en format PDF mais dans un format américain pas vraiment compatible avec nos A4...


Aperture demande d'être recompris

Difficile de tout dire et analyser sur Aperture tant ce logiciel est riche, mais malheureusement inégal. L'usage des loupes par exemple (deux modèles aujourd'hui, plus de nombreux paramétrages), demande lui-aussi un peu d'information, notamment pour mieux comprendre la différence entre le zoom d'image intelligemment bloqué à 100% et la visualisation de la photographie dans la loupe qui peut alors aller jusqu'à 800%, mais qui au-delà de 200 ne fait plus de lissage pour mieux voir les pixels ou pour positionner les pipettes... Aperture souffre aussi de nombreux petits bugs d'affichages plus énervants que gênants.

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La loupe d'Aperture est un très bel outil qui permet même de prévisualiser à l'intérieur des réglages avant de les appliquer à l'image. Cela permet comme ici de voir qu'un profil calculé pour une séparation CMJN (ici Euroscale Coated v2) génèrera des erreurs d'interprétation des couleurs.


Avec sa version 2.1, Aperture vient de s'ouvrir aux Plug-ins, déjà nombreux en plus de celui proposé par Apple curieusement traduit par « Maquiller et graver » ! Dommage toutefois que ce principe soit systématiquement assimilé à un export, donc à la génération d'un Tiff ou d'un format Photoshop, faisant ainsi sortir les images de la logique du « non destructif » et du « tout réversible », avec en plus l'attribution définitive d'une taille et d'un espace couleur, ce dont justement des logiciels comme Aperture avaient su s'affranchir...

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Le plug-in Apple « Maquiller et graver » permet en fait d'éclaircir et d'assombrir au pinceau des parties de l'image. Cette correction n'est toutefois pas réversible et s'effectue uniquement sur des formats bitmap qu'il faut enregistrer.


Aperture demande donc aujourd'hui d'être recompris, même si son nouveau positionnement tarifaire (100 euros de moins que la concurrence) et ses ajouts de type « iLife » compliquent son positionnement. Aperture ne semble toujours pas capable de gérer raisonnablement des milliers d'images, même s'il dispose d'outils de recherche et de classification surpuissants (dont des critères dynamiques).

Il ravira cependant un professionnel mariagiste, un photojournaliste sportif qui fonctionne par évènements, un artiste qui y trouvera un outil complet pour ses besoins, ou encore tout passionné de photographie. Car Aperture reste une référence en matière de qualité de ses traitements ; s'ils restent toutefois raisonnables dans la variété des corrections demandées. Mais Aperture exige toujours une machine récente, et de gamme supérieure, avec un OS récent pour pouvoir bénéficier de toutes les dernières compatibilités... Et puis si Apple pouvait enfin corriger les nombreux petits bugs d'affichage ici et là...


Informations complémentaires

Une version démo valable 30 jours est téléchargeable.

Le seul ouvrage sur Aperture 2 faisant actuellement référence est Apple Pro Training Series : Aperture 2 de Ben Long, Richard M. Harrington et Orlando Luna. Cet ouvrage (en anglais) sert également de programme de cours pour les certifications professionnelles au logiciel.

Le support Aperture sur le site d'Apple
Les tutoriaux Aperture (en anglais)
La page des formats Raw pris en charge par Aperture

Un forum en français
Aperture User Network : en anglais et pour les photographes
Le forum officiel en anglais

La liste des plug-in sur le site d'Apple
Aperture Plugged In : un site en anglais sur les plug-in pour Aperture

199 €

Achat recommandé

Les plus :

- un logiciel bien pensé, notamment la gestion par Projets - parfaite gestion d'une configuration double écran - des réglages couleurs sensuels - copier-coller ("prélever-appliquer") de réglages pratique - excellent pour la visualisation des images, leur choix, l'export web et la réalisation de livres - un gros effort récent de mise à jour des fomats pros "RAW" - compatibilité avec toutes les solutions logicielles Apple - le mode "connecté" - son coût (surtout au regard des ses fonctions pro).

Les moins :

- un logiciel inégal dans ses développements - des bugs graphiques un peu trop fréquents - pas d'historique - toujours une confusion entre les piles de genre et de versions - un logiciel qui pèche par sa finition et son côté "rafistolé" au vu de son statut "pro" - nécessite toujours une carte graphique, et une machine, musclée - l'usage des plug-in oblige à quitter le principe du non-destructif et du réversible - trop lourd pour devenir un véritable catalogueur d'image professionnel
avatar misterbrown | 
POurquoi ne parlez vous pas de Capture One de PhaseOne? 99€ en version normale.. Un logiciel plus ancien qui fait toujours référence chez les pros pour sa qualité de dév. (et sa légèreté)
avatar Genly | 
@ MB, Attention, car C1 dans sa version dépouillée (99€) ne permet pas de faire du catalogage ni grand chose d'autre en dehors du développement des fichiers. Par ailleurs, il y a des lacunes au niveau des outils de retouche en relation à Aperture ou LR.
avatar Sergio_bzh | 
Il y a pas mal de confusion : Capture One n'est qu'un "derawtiseur" (un developpeur de RAW), pas un soft de workflow comme aperture. D'autre part, (cf 1eres phrases de l'article) photoshop n'est pas non plus un soft de workflow c'est un soft de retouche d'image , et qui est associé au derawtiseur ACR (Adobe Camera Raw). Le logiciel de workflow d'Adobe est Lightroom. Mais Aperture fait aussi de la retouche, et Lightroom commence à en faire. Le but est d'avoir un soft unique qui fait tout le traitement des photos.
avatar erion | 
Bonjour, une rectification s'impose car il y a une erreur dans l'article : il n'y a plus de problème dans la sauvegarde de la bibliothèque Aperture avec Time Machine à condition d'avoir Leopard en version 10.5.3 au moins. http://support.apple.com/kb/HT1878?viewlocale=en_US
avatar Florian Innocente | 
@ erion : rectifié. Effectivement Apple n'est pas à jour entre les version VF et US de ses technotes sur ce sujet.

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