Les Smartphones ont fait de gros progrès ces dernières années et commencent à devenir de vrais petits bureaux mobiles, capables aussi bien de surfer sur le Web, que de répondre à des courriels, qu'à faire office de téléphone, le tout dans des conditions décentes, contrairement à autrefois. Le Treo 650, le dernier modèle de Palm, est l'un des rares modèles à être d'office compatible avec le Macintosh. À défaut de Newton, est-il le parfait compagnon de nos ordinateurs estampillés d'une Pomme ?

Un bel objet
Sur le papier, l'appareil ne manque pas d'atouts. C'est avant tout un assez bel objet avec un gros défaut toutefois : sa grosse antenne que les Européens détestent et que les Américains adorent (il est vraiment dur de satisfaire tout le monde). Autre défaut, que l'on retrouve également avec l'iPod : il se salit extrêmement vite. Le Treo 650 pèse 178 grammes, soit à peine plus qu'un iPod traditionnel. Tous ceux habitués aux téléphones miniatures ultra-fins trouveront l'appareil encombrant, mais ceux habitués à se promener avec un PDA n'auront aucune gêne à ce niveau-là.

La prise en main de l'assistant tant qu'il n'est pas relié à l'ordinateur est assez simple. Lors du premier démarrage, vous êtes invités à donner quelques informations (date, heure...) et à suivre un petit tutoriel vous expliquant certains rudiments. L'appareil se comporte comme un vrai Palm, il peut très bien fonctionner sans carte SIM. Il est également tout à fait possible de l'utiliser en ayant éteint le téléphone et en étant par conséquent sûr de ne pas être dérangé.

Lors des premières minutes d'utilisation, plusieurs impressions se détachent assez nettement. Tout d'abord, l'écran doté d'une résolution de 320*320 est de très bonne facture. La lecture de texte est vraiment agréable et on lit sans peine un article ou un long mail. On s'aperçoit également très vite que l'on fait très bien sa vie sans le stylet. En effet, le navigateur multidirectionnel, juste en dessous de l'écran, est très bien conçu et permet dans 90 % des cas d'accéder à l'ensemble des éléments de l'écran. Le clavier, de prime abord, est assez déconcertant, les touches sont petites et il est difficile d'acquérir dans un premier temps un rythme de frappe satisfaisant, mais avec le temps, on progresse très rapidement. On regrettera, cela dit, que Palm ne livre pas ses appareils avec une option permettant de vérifier et de corriger le cas échéant l'orthographe lors de la frappe. Autre détail très curieux pour un Palm, l'appareil n'est pas livré avec Graffiti, le système de reconnaissance d'écriture du Palm, et ne peut reconnaître par conséquent vos gribouillons lorsque vous vous servez du stylet.

Le Tréo intègre un capteur de 0,3 mégapixel capable de prendre des clichés en 640*480, la qualité est correcte. Il permet également de capturer des vidéos en 352*288, celles-ci sont compressées en 3gp et sont parfaitement reconnues par QuickTime. Bien entendu, il est parfaitement possible d'envoyer ces éléments multimédias soit via Bluetooth, le port infrarouge ou encore par mail ou MMS.

PalmOS 5.4, alias Garnet, le système au coeur de l'appareil, n'est pas sans rappeler l'ancien Mac OS. Tout comme l'ancêtre de Mac OS X, sa stabilité est loin d'être irréprochable. Il lui arrive de temps à autre de redémarrer sans prévenir. La dernière mise à jour proposée par Palm semble corriger un grand nombre de problèmes, mais la gestion de la mémoire de PalmOS rend l'appareil assez vulnérable lorsqu'un bogue se produit. Heureusement, un redémarrage sur Treo est l'affaire de quelques secondes. Autre détail, si les logiciels fournis sont très bien conçus, l'interface est pâlote, mais il faut reconnaître qu'avec Aqua, on a des niveaux d'exigence assez élevés en la matière.

Téléphonie et Internet

Autant être franc, le Treo 650 ne brille pas particulièrement par ses qualités audio. Le son est correct sans plus. Grâce à sa "belle" antenne, l'appareil capte bien et se débrouille mieux que la plupart des téléphones que j'ai eu l'occasion de tester. Notons au passage que l'appareil est livré avec un kit mains libres et que le Treo gère parfaitement les oreillettes Bluetooth. Là où le Treo convainc vraiment, par contre, c'est au niveau de l'autonomie. Il peut tenir quatre jours avec une utilisation régulière.

Les outils fournis avec le téléphone sont satisfaisants. Messaging s'occupe de centraliser les SMS et les MMS. Le logiciel est assez complet, offre la possibilité de centraliser les différents messages échangés avec une même personne sous forme de chat. Par contre, le logiciel ne gère pas les accusés de réception pour les SMS. Les options relatives notamment au choix de sonneries sont assez contraignantes. Il n'est par exemple pas possible d'allouer une sonnerie à une personne en particulier ou à un groupe. Heureusement que des partagiciels existent pour combler à ces petits défauts assez rageants pour un appareil haut de gamme.

Les applications Internet à proprement dit offrent pleine satisfaction. Versamail est un logiciel de courriel électronique simple et efficace, compatible POP et IMAP. Des options permettent de réduire la bande passante notamment en ne téléchargeant que les en-têtes de mail ou les pièces jointes sur demande uniquement. Blazer, le navigateur web, fonctionne également très bien, il arrive sans trop de mal à afficher les sites complexes. L'utilisateur a le choix entre deux modes, l'un qui permet de reformater le site et de l'optimiser au mieux pour le Palm et l'autre qui tache de reproduire le site le plus fidèlement possible.

À l'exception d'un lecteur Wap, Palm offre tout ce qu'il faut pour bien profiter des joies de l'Internet mobile, le tout dans de bonnes conditions puisqu'outre le GPRS, le Treo 650 est compatible avec les réseaux EDGE. Et si cela n'est pas suffisant, rien ne vous empêche de piocher dans la riche logithèque du Palm. On trouve notamment des lecteurs de flux RSS ainsi que des logiciels de messagerie instantanée.

Et les défauts...

Si sur certains aspects l'offre logicielle du Palm peut paraître vieillissante, ce n'est rien en comparaison de HotSync, dont on s'étonne à chaque synchronisation qu'il fonctionne. Sur les forums, nombreux sont ceux qui ont eu des problèmes d'autorisation notamment. Il est impératif, si vous désirez rencontrer le moins de problèmes possible, de suivre à la lettre les instructions données par le guide d'installation. Quoi qu'il en soit, l'utilisateur a tout intérêt à faire l'acquisition de The Missing Sync, présenté en annexe, et qui sans être parfait, remplit sa tâche de manière bien plus efficace et permet une synchronisation plus poussée entre le Macintosh et le Tréo 650. Avec ou sans The Missing Sync, le Tréo s'intègre moins bien avec le Mac que la plupart des téléphones Bluetooth. Ainsi, il n'est pas possible d'envoyer un SMS depuis le carnet d'adresses.

Il est à noter également que Palm est particulièrement avare en équipement. À ce prix-là, on aurait pu espérer un Dock USB ainsi qu'un étui, il n'en est rien. Palm offre tout juste une feuille plastique pour protéger l'écran. Pire, si vous désirez transformer votre Tréo en lecteur MP3, il vous faudra acquérir un adaptateur pour casque stéréo.

Enfin, certains regrettent l'absence du Wi-Fi et surtout l'absence de pilotes pour le Tréo 650. En effet, Palm commercialise une carte Wi-FI SD incompatible pour l'heure avec le Tréo 650.

Dommage, car cet ensemble de petits détails gâche quelque peu le tableau. Pourtant à l'heure actuelle, le Treo 650 est incontestablement l'une des trois ou quatre solutions les plus abouties, du marché. L'appareil remplit parfaitement sa mission, celle de conjuguer téléphone, terminal mobile et assistant numérique.

En annexe de ce labo, nous vous proposons un rapide aperçu de The Missing Sync que nous avons déjà testé par le passé.

Aperçu de The Missing Sync
Aperçu réalisé par Pascal Pluchon
Le premier produit de synchronisation pour PDA de Mark/Space permettait aux possesseurs de Clié de synchroniser leurs appareils avec le Mac. Depuis, la gamme s'est étoffée, et, après avoir développé Missing Sync pour PocketPC et Missing Sync pour Palm, la dernière version de ce logiciel, Missing Sync for Palm OS reprend l'ensemble des fonctionnalités des précédentes versions pour une toute nouvelle version 4, tout en ajoutant le support pour les futurs appareils Palm OS 6 (Cobalt).

Un remplaçant pour Palm Desktop

Missing Sync est un logiciel à multiples facettes. Il permet bien sûr la synchronisation du Palm avec le Mac, mais avec plusieurs méthodes (Bluetooth, Airport, Station d'accueil). Par ailleurs, il permet de monter les cartes mémoires sur le bureau du Mac, d'échanger avec iPhoto et iTunes, mais fourni également une application de Mémo, un conduit AvantGo, etc., bref, un véritable couteau suisse de la synchro Palm sur Mac.

Depuis la version 3, l'interface a été remaniée. Une fenêtre métal brossée propose un onglet pour la gestion des conduites ou l'installation de fichiers sur le Palm. Une notion de profil permet de définir quelles conduites seront utilisées. On peut ainsi définir un profil "Standard" avec les conduites habituelles que l'on désire utiliser. Enfin, trois boutons en bas de cette fenêtre permettent de choisir entre la synchronisation, le partage internet ou ... ne rien faire.

En ce qui concerne les préférences, quelques fonctionnalités pratiques ont fait leur apparition, telles que la vérification des mises à jour de l'application ou le rappel de la synchronisation (avec un nombre de jours paramétrable).

En ce qui concerne l'utilisation avec iTunes et iPhoto, le comportement est identique à la version précédente que nous avons testée par le passé.

Un bon produit, mais...

La plupart des conduites Palm sont supportées. Cependant, la conduite DocToGo par exemple refuse obstinément de fonctionner. Toutefois, The Missing Sync for Palm OS demeure un bon complément pour tout utilisateur de Palm.