Labo du Palm Tungsten C

Jean-Baptiste Leheup |
Un Palm avec un clavier, quelle drôle d’idée ! C’est pourtant d’un véritable clavier miniature qu’est doté le Palm Tungsten C que nous avons eu quelques jours entre nos mains… Réactions et impressions vous sont livrées ici.

Premières impressions




Rien à dire du côté design : des lignes simples, douces, une prise en main agréable, un écran lumineux, un stylet bien profilé... On sent tout le poids de l’expérience dans la conception de ce petit outil qui trouve sa place dans une poche arrière de pantalon ou une poche de chemise, même s’il est loin d’être le plus compact de sa gamme. La structure paraît solide, comme on peut l’espérer d’un modèle haut de gamme.
En raison de la présence du clavier, les zones d’écriture qui se trouvent habituellement sous l’écran ont ici disparu. Elles cèdent la place à quatre rangées de touches, trois pour les caractères et une pour la barre d’espace et quelques touches de fonctions. Tout en apparence métal, le clavier ne jure pas avec l’ensemble.
Dès l’allumage, on reconnaît le système habituel PalmOS, ses petites icônes tout en couleurs, et les applications traditionnelles : Adresses, Bloc-Note, Agenda, Photos, Dépenses…



Stylet, clavier, stylet, clavier…

Pourquoi avoir ajouté un clavier à un Palm ? C’est une bonne question ! L’équipe en charge du projet a-t-elle voulu convertir les derniers réfractaires au stylet, qui ne se contentaient pas du « faux » clavier apparaissant à l’écran des versions précédentes ? Si quelques jours ne suffisent pas à acquérir les réflexes permettant une frappe rapide, on peut tout de même formuler quelques réserves : les touches sont particulièrement dures et leur petite taille oblige à une précision qui ralentit l’écriture. De plus, le clavier ne comprend pas de caractères accentués, on ne gagne donc pas de temps par rapport à la solution traditionnelle qui consiste à tracer d’abord la lettre puis l’accent.



Pour ceux qui souhaitent aussi utiliser le stylet, les créateurs du Tungsten C ont ajouté la possibilité d’utiliser l’écran comme zone d’écriture. On retrouve alors la possibilité d’utiliser la partie gauche pour les lettres, le centre pour les majuscules et la partie droite pour les chiffres et les accents. Cependant, cela oblige à modifier l’utilisation de l’interface de PalmOS, pour différencier, par exemple, le point du clic sur une icône. Il faut alors allonger les délais, les actions ne s’effectuant qu’après un petit moment d’immobilité sur leur icône, une sorte de « clic long ». Aucune touche ne permettant d’activer ou de désactiver la zone d’écriture, il faut obligatoirement passer par les préférences, ce qui n’est pas particulièrement efficace.
Enfin, on remarquera que jongler entre le stylet et le clavier n’est pas de tout repos… On pourrait imaginer appuyer à l’occasion sur une touche avec le stylet, histoire de gagner du temps, mais les touches sont bien trop résistantes : le stylet glisse dessus sans les enfoncer !

Un Palm de luxe…

Tout dans le Palm Tungsten C respire le luxe : les 64 Mo de mémoire (contre 16 sur les modèles habituels), l’équipement WiFfi (réseau sans fil 802.11b, du type AirPort), l’écran en milliers de couleurs magnifique (tout comme celui du Zire 71), et le processeur à 400 Mhz. Le tout permet notamment de se connecter à un réseau local, et à Internet via une borne d’accès Wi-Fi et au navigateur fourni et de bonne facture. Il suffit alors de trouver d’un hot-spot, point d’accès à internet sans fil, comme il en fleurit dans les halls d’aéroports ou dans les lieux publics des grandes villes.



Le Tungsten C est livré avec DocumentsToGo de Dataviz, l’équivalent sur Palm de la suite Office. Il fonctionne de concert avec son homologue installé sur le Mac, et permet de synchroniser les fichiers entre les deux machines, mais également de les éditer sur le Palm, les fichiers restant utilisables avec Word et Excel sur le Mac. D’après les habitués, la dernière version en date, numérotée 5, n’a pas à rougir face à son concurrent développé par Microsoft et équipant les PocketPC.

… mais quelques erreurs

Autant l’avouer, nous n'avons pas été convaincu par l’appareil. Quel dommage de ne pas avoir sorti une version équivalente, mais sans clavier, avec les outils tactiles habituels de Palm ! De même, pourquoi avoir utilisé une petite prise audio de 2.5 mm, incompatible avec les casques vendus dans le commerce ? Ensuite, où est le micro qui permettrait d’utiliser l’appareil comme dictaphone ? L’impossibilité, due à une limitation du logiciel de Dataviz, de synchroniser ses fichiers PowerPoint entre le Palm et le Mac (alors que cela marche sous Windows) est aussi assez handicapante. Pourquoi aussi empêcher de copier des fichiers MP3 sur la mémoire interne du PDA, pourtant bien vaste, et obliger ainsi à acquérir une carte d’extension relativement coûteuse ? On notera enfin l’absence de BlueTooth, qui permettrait de coupler le Palm avec un téléphone portable.

Bref…

Le Tungsten C est vraiment un modèle haut de gamme au regard des autres Palm. Cependant, face à un prix particulièrement élevé, on peut regretter les limitations énoncées. Il faudra aussi, en envisageant l’achat, réfléchir à l’utilité d’un processeur plus rapide que celui des autres modèles (un ARM à 144 Mhz). Face au Zire 71, moins cher, plus compact, plus léger, et équipé d’un mini appareil photo, et auquel on pourra aisément adjoindre une carte-mémoire et DocumentsToGo, le Tungsten C peine à justifier son prix, à moins que le Wi-Fi ne soit un élément incontournable de votre décision. C’est pour cela que ce Palm, malgré ses évidentes qualités, écope d’un petit 3 sur 5.

- 549 €

Achat recommandé

Les plus :

- Ecran de qualité - Wi-Fi - Mémoire étendue

Les moins :

- Utilité du clavier… - Prix - Prise audio 2.5 mm - Pas de micro

CONNEXION UTILISATEUR