Tim Cook : de l'avantage d'une succession interne
Une grande entreprise peut survivre à son fondateur si son successeur a fait ses classes en interne. Regis McKenna, une figure de la Silicon Valley, a offert son avis sur la prise de fonction de Tim Cook comme P.D.G. d'Apple.
McKenna, spécialiste en marketing et relations publiques, a travaillé entre 1970 et 2000 avec certaines des plus grandes entreprises du secteur : Intel, Compaq, Lotus, Microsoft, Electronic Arts et Apple (sa société a dessiné son logo, lire aussi La vérité sur le logo Apple).
McKenna a donné les exemples de Toyota, d'HP, d'Intel ou de Ford parmi les sociétés qui ont continué à se développer après que leurs fondateurs - souvent des visionnaires dans leurs domaines respectifs - ont passé la main (ou confié la direction opérationnelle à des fidèles, comme chez Pixar). Leurs successeurs avaient été nourris au lait de la culture de ces entreprises, et leurs actions s'inscrivaient alors dans une certaine continuité.
Les choses ont plus de chances de dérailler dès lors qu'un patron venu de l'extérieur prend la barre estime McKenna. « Toute entreprise avec une histoire dépend fortement de la manière dont évolue la culture distillée par ses fondateurs. Si l'on prend le cas d'HP, il a eu du mal avec ses P.D.G. dès lors qu'il est allé les chercher à l'extérieur, rompant avec la politique de les désigner en interne.” Carly Fiorina, venue de Lucent pour diriger HP (1999-2005) a opéré de profonds changements dans la forte culture d'entreprise du groupe - (le HP Way) - observe McKenna, et les salariés, bousculés, l'ont mal vécu.
On pourrait d'ailleurs citer le cas d'Apple qui après le départ de Jobs a connu des fortunes diverses avec John Sculley débauché de Pepsi (par Jobs), puis remplacé par Michael Spindler arrivé d'Apple Europe, lui-même remplacé par Gil Amelio, appelé de National Semiconductor.
En confiant les clefs à Tim Cook, Jobs a privilégié l'option interne (lire aussi Tim Cook : "Apple ne va pas changer"). Mais McKenna juge que la contribution de Cook n'a pas été assez soulignée « Tim Cook est là depuis 12 ou 13 ans, il est autant responsable du succès d'Apple que l'est Steve Jobs. Avant l'arrivée de Cook, la logistique d'Apple était un désastre. La prévision de la production était faite au doigt mouillé ».
À ce sujet, on se souviendra qu'au tout début de la remise en route d'Apple sous la conduite de Jobs, ce dernier se faisait un plaisir de comparer la nouvelle capacité d'Apple a tenir ses stocks au plus bas avec celle de Dell, le champion en la matière.
“ Pour vendre des iPad et des iPhone dans de telles quantités, ils ont besoin d'une formidable logistique ” une mécanique mise en place et dirigée par Cook. Est-ce que pour autant Cook a ce flair créatif qui lui permettra de succéder pleinement à Jobs ? McKenna botte un peu en touche, la réponse est difficile du fait que Cook a opéré en arrière-plan. Mais l'état-major d'Apple a quelques hommes qui ont cette qualité, comme Jonathan Ive. Tout comme une logistique très performante a été mise en place, un processus créatif existe depuis maintenant quelques années chez Apple, avec des gens élevés avec cette culture d'entreprise, conclut McKenna.
McKenna, spécialiste en marketing et relations publiques, a travaillé entre 1970 et 2000 avec certaines des plus grandes entreprises du secteur : Intel, Compaq, Lotus, Microsoft, Electronic Arts et Apple (sa société a dessiné son logo, lire aussi La vérité sur le logo Apple).
McKenna a donné les exemples de Toyota, d'HP, d'Intel ou de Ford parmi les sociétés qui ont continué à se développer après que leurs fondateurs - souvent des visionnaires dans leurs domaines respectifs - ont passé la main (ou confié la direction opérationnelle à des fidèles, comme chez Pixar). Leurs successeurs avaient été nourris au lait de la culture de ces entreprises, et leurs actions s'inscrivaient alors dans une certaine continuité.
Les choses ont plus de chances de dérailler dès lors qu'un patron venu de l'extérieur prend la barre estime McKenna. « Toute entreprise avec une histoire dépend fortement de la manière dont évolue la culture distillée par ses fondateurs. Si l'on prend le cas d'HP, il a eu du mal avec ses P.D.G. dès lors qu'il est allé les chercher à l'extérieur, rompant avec la politique de les désigner en interne.” Carly Fiorina, venue de Lucent pour diriger HP (1999-2005) a opéré de profonds changements dans la forte culture d'entreprise du groupe - (le HP Way) - observe McKenna, et les salariés, bousculés, l'ont mal vécu.
On pourrait d'ailleurs citer le cas d'Apple qui après le départ de Jobs a connu des fortunes diverses avec John Sculley débauché de Pepsi (par Jobs), puis remplacé par Michael Spindler arrivé d'Apple Europe, lui-même remplacé par Gil Amelio, appelé de National Semiconductor.
En confiant les clefs à Tim Cook, Jobs a privilégié l'option interne (lire aussi Tim Cook : "Apple ne va pas changer"). Mais McKenna juge que la contribution de Cook n'a pas été assez soulignée « Tim Cook est là depuis 12 ou 13 ans, il est autant responsable du succès d'Apple que l'est Steve Jobs. Avant l'arrivée de Cook, la logistique d'Apple était un désastre. La prévision de la production était faite au doigt mouillé ».
À ce sujet, on se souviendra qu'au tout début de la remise en route d'Apple sous la conduite de Jobs, ce dernier se faisait un plaisir de comparer la nouvelle capacité d'Apple a tenir ses stocks au plus bas avec celle de Dell, le champion en la matière.
“ Pour vendre des iPad et des iPhone dans de telles quantités, ils ont besoin d'une formidable logistique ” une mécanique mise en place et dirigée par Cook. Est-ce que pour autant Cook a ce flair créatif qui lui permettra de succéder pleinement à Jobs ? McKenna botte un peu en touche, la réponse est difficile du fait que Cook a opéré en arrière-plan. Mais l'état-major d'Apple a quelques hommes qui ont cette qualité, comme Jonathan Ive. Tout comme une logistique très performante a été mise en place, un processus créatif existe depuis maintenant quelques années chez Apple, avec des gens élevés avec cette culture d'entreprise, conclut McKenna.