Android/iOS : quand Gundotra et Schiller s'abreuvent d'injures sur la géolocalisation

Anthony Nelzin-Santos |
Au détour d'un profil réalisé par Business Week sur Google à l'ère de la passation de pouvoir entre Eric Schmidt et Larry Page se glissent quelques lignes au sujet de Vic Gundotra, vice-président responsable de l'ingénierie chez Google sur le projet Android.

Vic%20Gundotra

Ancien de Microsoft où il exerçait des fonctions de relations aux développeurs, Gundotra rejoint Google en 2007. À Moutain View, il partage son temps entre la conception de projets internes pour les téléphones mobiles et une activité de démarchage auprès des grandes sociétés pour qu'elles développent des logiciels pour les services de Google et pour Android. Il est ce que l'on appelle communément un « évangéliste ».

« Dans la Silicon Valley, ce type [de fonctions] implique parfois de descendre la concurrence en flammes » : on se souvient de la sortie assez véhémente de Gundotra à l'encontre d'Apple lors du Google I/O 2010. Il avait alors comparé le modèle d'Apple à celui du « Big Brother » de 1984 (alors que l'État mondial du Meilleur des mondes aurait peut-être sonné plus juste, mais aurait été moins symbolique), et décrivait Steve Jobs comme l'homme central d'un « futur impérieux ».

Business Week cite un autre de ses hauts faits : en 2008, alors que les relations entre Google et Apple avaient commencé à se refroidir après la présentation d'un Android totalement revu et corrigé par rapport au projet original (entre-temps, il y eut l'iPhone), Cupertino et Moutain View ont commencé à s'affronter sur la question de la géolocalisation. Google voulait en effet qu'Apple lui fournisse de nombreuses données à chaque utilisation de Maps sur iPhone. C'est Gundotra qui était à la barre, lui qui a travaillé sur la version mobile de Google Maps.

Il avait alors affaire à Phil Schiller, vice-président responsable du marketing mondial chez Apple : « le ton est tellement monté [entre les deux] qu'[Eric] Schmidt et Steve Jobs durent intervenir pour trancher l'affaire », explique l'article. Apple venait juste de développer son propre système de gestion de géolocalisation. Mieux encore : depuis 2010, Apple utilise sa propre base de données (lire : Géolocalisation : Apple fait désormais cavalier seul ).

Un élément de plus pour un peu mieux comprendre comment on est progressivement passé de l'entente cordiale à la guerre froide entre ces deux géants désormais rivaux dans le domaine du mobile, mais aussi pour mieux estimer l'importance du contrôle des données de localisation. Skyhook, autre acteur du domaine, résumait la situation il y a quelques mois : « : « tous ceux qui ont une plateforme veulent contrôler la partie la plus grande possible de ses fonctions de localisation. Les données de localisation vont devenir énormes et les contrôler va être l'enjeu de la prochaine grande guerre dans le domaine du mobile » ».
avatar Benlop | 
"on se souvient de la sortie assez véhémente de Gundotra à l'encontre d'Apple lors du Google I/O 2010. Il avait alors comparé le modèle d'Apple à celui du « Big Brother » de 1984, et décrivait Steve Jobs comme l'homme central d'un « futur impérieux »" À peine excessif, le monsieur. Ces "évangélistes" sont juste fatigants à force d'exagération. C'est quoi la prochaine, lui et son pote Rubin se réunissent pour dire qu'Apple est à l'informatique ce que le nazisme est à l'humanité ? Ah non pardon, ils l'ont déjà fait avec la comparaison Apple/Corée du Nord...
avatar Tshaolin | 
Depuis qu'on est passé à la base de donnée de géolocalisation d'Apple il y a des endroits un peu en retrait qui sont inlocalisables.
avatar Oyama | 
Google regrète juste de perdre les infos de localisation au profit d'Apple (et ses partenaires) qui souhaite, seule et on ne peux pas lui reprocher (on devrait même s'en réjouir ?!) garder le contrôle de ces données .ce qui est logique .Apple lui coupe l'herbe sous le pied en s'affranchissant de ces services ,et déclenche ces sorties "véhémentes"... Dont on se passerai bien par ailleurs
avatar Wochouu | 
Et toute cette guerre retombe sur l'utilisateur (d'iPhone), qui ne peut pas profiter des fonctions extraordinaires de Google Maps 5.0 Apple a beaucoup plus à perdre que Google à ce petit jeu.
avatar bigham | 
Euh pourquoi vous continuez à commenter les gens, alors qu'on a atteint le point Godwin dès le premier commentaire ?
avatar Oyama | 
@ bigham : +1
avatar Rigat0n | 
@ bigham : Faudrait savoir ce que c'est que le point Godwin aussi. C'est quand quelqu'un, dans un débat, souvent à court d'arguments, traite quelqu'un d'autre de nazi. Personne n'est traité de nazi dans le commentaire de Benlop.
avatar Oyama | 
@ Rigat0n : J'crois qu'il voilais dire que plus rien de pertinent ne sera apporté au débat (...)
avatar Benlop | 
Merci Rigat0n. Faudrait voir à pas interpréter n'importe comment ce que je dis. Et arrêter un peu de voir partout des "point Godwin", aussi. J'aurais aussi bien pu dire "ce que Christophe Maé est à la musique", mais ça marchait moins bien avec la Corée du Nord ensuite. Donc bigham, merci mais personne n'a besoin de ton assentiment pour commenter.
avatar Kahouane | 
La vraie question serait plutôt: "Comment aujourd'hui encore on peut porter un pull sans manche col en V sur une chemise alors que visiblement on a moins de 70 ans ?" :D
avatar Le principe ignoto | 
A mon avis, c'est Gundotra lui-même qui a dangereusement frôlé le point Godwin avec sa comparaison orwellienne...
avatar yoa | 
Dans cette histoire, le nerf de la guerre c'est l'exploitation des données personnelles... Pour nous, consommateur, c'est un peu la peste et le collera qui s'affrontent. Faites votre choix..
avatar rom54 | 
A que vous me faites plaisir, Monsieur Nelzin. La majorité des gens citent Huxley sans l'avoir jamais lu et encore moins compris. Il semble que vous l'ayez compris en plus de l'avoir lu, un grand bravo. Pour revenir sur la notion d'évangeliste, j'en ai croisé plusieurs, il y a quelques années de cela. Aucun n'avaient le comportement de Gundotra, dont les méthodes ressemblent plus à celle de Microsoft dans sa gloire monopolistique. Les évangélistes de diverses sociétés auxquels j'ai eu a faire étaient des gens passionnés (ingénieurs et universitaires) et compétents, qui, s'ils, ridiculisaient la concurrence le faisaient en conséquence d'une démonstration argumenté et implacable, bien que souvent leurs propos soient plutôt mesurés et nuancés. L'attaque gratuite et les comparaisons douteuses étaient absentes de leurs discussions. La géolocalisation, fait simplement partie du tryptique infernal permettant de manipuler le comportement des gens. Le premier élément c'est le profilage comportemental, issue des informations de consommations, des habitudes, que l'on donne a toutes sociétés peuvent nous identifier même partiellement (abonnement, carte de fidélité, paiement éléctronique...) . Le second c'est le profilage social, qui établit une carte fine de nos réseaux relationnels: qui a de l'influence sur nous, sur qui a t on de l'influence. Ce profilage et fait par les sites "sociaux" du moment qu'il peuvent nous identifer au moins en partie, et le champion dans ce domaine reste Facebok, phénoménal profileur social. Et finalement, la géolocalisation, permet de savoir on l'on se trouve et a proximité de qui et a quel moment. Quel sont nos lieux de frequentation habituels, nos choix de parcours, nos trajets... L'objectif mercantile de tout cela est de nous manipuler dans un but commercial, evidemment. Mais cela peut aller beaucoup plus loin, les seules limites sont les lois sur la vie privée et les moyens d'application de ces lois...

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