Cette tarification permet de dresser des conclusions très concrètes. Selon les chiffres d'IDC rapportés par ZDNet, le marché des ordinateurs portables de 999 dollars et moins représente 37,9% du marché, ignorés par Apple. Dans une récente note, Bernstein avait ainsi calculé qu’un MacBook à 900 dollars aurait apporté à Apple une cible plus importante de 50% en valeur et de 57% en volume. A 800 dollars, c’était 69% de valeur en plus.
Las, la nouvelle référence à 899 dollars s’est révélé être un écran de 24 pouces. Le premier prix de 999 dollars aux Etats-Unis a toutefois réussi à monopoliser l’attention des commentateurs. Apple se positionne en vue « d’un ralentissement macro-économique durable », juge tout de même Gene Munster, de Piper Jaffray. C’est un « prix de la récession », titre Marketwatch, évoquant la baisse attendue des dépenses high-tech des foyers américains.
Apple aurait cependant dû aller plus loin. C'est l'avis émis dans une note par Keith Bachman, de BMO Capital Markets. « Nous sommes modérément déçus qu’Apple ne se soit pas montrée un peu plus agressive […] avec des baisses de prix plus importantes », écrit l’analyste. Mardi, l'action Apple a perdu 5,60%, à 104,48 dollars, dans un contexte il est vrai défavorable à la plupart des valeurs high-tech.
« Apple est très douée pour définir ses prix », analyse de son côté Stephen Baker, de NPD, qui s'attend à ce que les prix débutent un jour à 799 dollars. « Mais ils le feront à leur manière et à leur rythme », ajoute-t-il. En attendant, la valse des étiquettes pourrait jouer dans l'autre sens. Parmi ceux qui auraient été tentés par l’ancien modèle à 1099 dollars, « nous estimons que plus de la moitié optera pour la version plus chère à 1299 dollars au lieu de celle à 999 dollars », écrit Gene Munster, fin connaisseur de la société.