Dans les années 90, les Mac permettaient directement de créer un RAMdisk, un espace de stockage de petite capacité stockée directement dans la mémoire vive. À l'époque, c'était une solution intéressante dans certains cas, comme sur les premiers Macintosh portables : le RAMdisk était plus rapide qu'une disquette ou un disque dur — imaginez, plusieurs Mo/s ! — et avait surtout l'avantage d'éviter de réveiller le disque dur, pour économiser quelques dizaines de minutes de batterie. Si macOS n'intègre plus d'outils pour le faire par défaut dans l'interface graphique, TmpDisk (un outil open source) est là pour pallier ce défaut, sauf si vous avez acheté un Mac avec 8 Go de RAM.

Trente ans plus tard, les avantages et les défauts des RAMdisk restent les mêmes. Un RAMdisk offre des performances bien plus élevées que le stockage de base de nos appareils — 30 Go/s sur un Mac mini M4 Pro, des accès aléatoires très efficaces — avec deux défauts majeurs. Le premier est que le RAMdisk a une capacité limitée : comme il utilise une partie de la RAM, il ne dépasse pas au mieux quelques dizaines de Go1. La création d'un RAMdisk est d'ailleurs toujours un compromis entre les besoins du système d'exploitation et sa capacité : il ne faut pas allouer une trop grande quantité de mémoire, sous peine de ralentir le Mac2. Le second défaut est évidemment que le RAMdisk disparaît au redémarrage de l'ordinateur ou quand il est éteint3. C'est le principe même de la mémoire vive : elle doit être rafraîchie régulièrement pour garder les données.

Dans la pratique, TmpDisk a de nombreuses options et permet de créer un volume formaté en APFS, de le monter automatiquement au démarrage, d'empêcher l'éjection — qui efface le contenu — s'il reste des données, etc. Sur un Mac mini M4 Pro avec 48 Go de RAM, le RAMdisk atteint 30 Go/s, bien plus que le SSD interne. Sur un Mac mini 2018 avec 64 Go de RAM, il se limite à 8 Go/s, une valeur qu'un SSD NVMe récent peut atteindre.

Dans la pratique, c'est surtout utile pour stocker des fichiers de logs si vous avez peur d'user de la mémoire flash (ce qui est intéressant sur des cartes comme un Raspberry Pi), ou éventuellement stocker une base de données qui a besoin d'accès très rapides. Même si les SSD modernes ont une latence faible par rapport à un disque dur, elle reste de l'ordre de la milliseconde quand celle de la mémoire vive est de l'ordre de la nanoseconde. Pour la majorité des usages, c'est évidemment une solution inutile ou compliquée à gérer, mais elle peut être intéressante dans des cas précis (et rares).
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Sauf si vous avez un Mac Pro de 2019 ou un Mac Studio modernes, qui peuvent contenir littéralement des centaines de Go de RAM. ↩︎
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Ou de placer le fichier d'échange sur le RAMdisk, mais c'est un peu idiot. ↩︎
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Quelques rares Macintosh permettaient de garder le contenu d'un RAMdisk en permanence, tant qu'une source d'alimentation — pile de sauvegarde, batterie ou alimentation — était présente, même en cas d'arrêt ou de redémarrage. ↩︎
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