Le résumé d'une semaine sous haute tension

Stéphane Moussie |

Cette semaine, c'était le MWC. Si si, on vous assure. Le Mobile World Congress s'est tenu à Barcelone du 22 au 25 février. C'est écrit sur le site de l'événement. Bon, on vous comprend, avec tout le remue-ménage qu'ont fait Apple et le FBI, nous aussi on a un peu oublié le grand raout annuel du mobile.

Tout ce dont on se souvient du MWC 2016, ce n'est pas le Galaxy S7, même si Samsung signe là sans aucun doute l'un des meilleurs smartphones Android, ni le Xiaomi Mi 5, un Galaxy S7 à moitié prix, ni le LG G5, qui emprunte une approche modulaire originale, mais cette photo :

Un Mark Zuckerberg messianique, marchant d'un pas assuré vers l'avenir, tandis que ses disciples sont coiffés d'un casque de réalité virtuelle. Brrr, ça fait froid dans le dos, comme dit Tankiste. « On se croirait dans Matrix », ajoute nova313.

L'affrontement entre Apple et le FBI sur la protection des données de l'iPhone n'a, lui, rien de virtuel. Lundi, Apple a publié une FAQ pour rallier l'opinion publique à sa cause. YARK, très optimiste, replace cette bataille dans le contexte actuel :

Boites de Pandore déjà ouvertes :

  • Réchauffement planétaire en passe d'être incontrôlable
  • Destruction des ressources écologiques et donc indirectement, alimentaires
  • Fabrication et fourniture d'armes de plus en plus incontrôlables
  • Centrales nucléaires prêtes à péter, soit par usure, soit par manque d'argent, soit par terrorisme
  • Déchets de celles-ci impossibles à contrôler
  • Peuples désargentés, sans ressources, sans emploi.
  • Montée de la connerie religieuse (là, c'est pas incontrôlable, c'est abyssal)

Mais surtout le responsable :

  • Ultralibéralisme au profit d'une petite centaine d'individus milliardaires

Alors des téléphones cryptés, je sais pas si c'est aussi dangereux que le trading à haute fréquence. Bon, je vous laisse, je cours m'acheter un gilet pare-balles, un masque à gaz et de l'iode en comprimés.

Attendez, ne partez pas ! Il ne faut pas voir tout en noir. D'ailleurs, qu'est-ce qu'il en pense Tim Cook du logiciel que le FBI demande pour accéder aux iPhone ? « C'est l'équivalent logiciel du cancer. » Hum, bon. On préfère quand il se verse un seau d'eau glacée sur la tête ou danse avec entrain, il est plus rigolo.

Ainsi, cette semaine à couteaux tirés a été rythmée par des révélations fracassantes. Le FBI, qui avait juré croix de bois croix de fer qu'il ne voulait déverrouiller qu'un seul et unique iPhone, a finalement reconnu que s'il pouvait en profiter pour accéder à d'autres terminaux, ça l'arrangerait bien.

Du côté d'Apple, on réfléchit apparemment à renforcer toujours plus la sécurité de l'iPhone, de sorte que même elle ne pourrait plus l'ouvrir. L'opposition d'Apple dans cette affaire suscite en tout cas des questions légitimes :

  • daxr1der : Ce que je comprends pas par contre c'est comment une société se donne le droit de passer au-dessus du gouvernement.
  • Domsware : Au-dessus d'un gouvernement qui veut être au-dessus des lois.
  • lyonp69 : Ah par ce que le FBI c'est le gouvernement ?
  • C1rc3@0rc : « Le Federal Bureau of Investigation (qui peut être traduit par « Bureau fédéral d'enquête »), ou très couramment nommé par son sigle FBI (prononcé à l'anglaise /ˈɛf.biː.aɪ/), est aux États-Unis le principal service fédéral de police judiciaire et un service de renseignement intérieur. En 2010, la juridiction du FBI recouvre plus de 200 catégories de crimes fédéraux, faisant du FBI l'organisme d'enquête majeur du gouvernement américain. » Cf Wikipedia
  • Martin_a : Je ne comprends pas le jusqu'au-boutisme d'Apple dans cette affaire même si je suis sur le fond évidemment OK avec la protection de la vie privée. Si c'est sur requête d'un juge et uniquement sur requête de celui-ci, pourquoi ne donne-t-elle pas accès aux données ?
  • Terragon : Parce que cela va créer un précédent juridique. Un précédent juridique signifie qu'il sera beaucoup plus facile par la suite pour le gouvernement d'obtenir des exceptions plus souvent…

Le réquisitoire d'Apple face au FBI a parachevé le tout. Les avocats de la firme attaquent la demande du gouvernement américain de tous les côtés (ils jugent même qu'elle viole deux amendements de la Constitution) et détaillent sa faisabilité technique. Il faudrait une dizaine d'ingénieurs chevronnés et un mois de travail pour créer « GovtOS ». Si les prochains systèmes d'Apple sortent en retard, vous irez vous plaindre auprès du FBI.

En parlant de nouveautés, le combat Apple vs FBI n'a pas seulement éclipsé le MWC, il a aussi un peu occulté les réjouissants produits qui nous attendent dans les semaines et les mois à venir :

On espère que ça vous a redonné le sourire.

Dans le reste de l'actualité :

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