Quel Mac mini choisir ? D’habitude, nous n’avons aucun mal à répondre à cette question — le modèle le moins cher ! Mais cette année, aucune configuration n’a réussi à mettre d’accord la rédaction. Il faut dire que la cuvée 2014, attendue de longue date, laisse un goût amer.

Sous son capot clipsé, on ne trouve plus de processeur quadricœur ni de place pour ajouter un deuxième disque… mais de la mémoire soudée ! Les nouveaux Mac mini sont plus silencieux et économes que jamais, mais ils ont indéniablement perdu en polyvalence. Sèchement relégués en entrée de gamme alors qu’ils pouvaient rivaliser avec les iMac, ce ne sont plus des machines à tout faire.
Voilà qui explique sans doute pourquoi les anciens modèles se vendent comme des petits pains sur les sites d’enchères et de petites annonces. Le modèle Server est particulièrement populaire grâce à son processeur Intel Core i7 quadricœur et ses deux disques durs — au point que sa cote augmente lentement mais sûrement.
Les connaisseurs guettent avec attention le refurb… mais les Mac mini n’y entrent qu’au compte-gouttes. Bref, si vous voulez un Mac mini plus puissant ou plus évolutif que ceux actuellement au catalogue, armez-vous de patience et soyez prêt à réagir au quart de seconde. (Les alertes e-mail de RefurbGeneration ne sont pas mal, pour ça.)
Le Mac mini d’entrée de gamme s’est attiré bien des moqueries à cause de son petit processeur Intel Core i5 bicœur à 1,4 GHz. Ce n’est assurément pas une machine pour faire du montage ou de la 3D, mais ce n’est pas une machine tout à fait incapable non plus. Il possède la même configuration qu’un MacBook Air, et personne ne se plaint particulièrement du MacBook Air. De fait, il faut sans doute voir cette machine comme un MacBook Air sans écran.
Et pour surfer sur le web, faire de la bureautique, écouter de la musique, regarder des films, retoucher des photos d’iPhone et envoyer des clips sur YouTube, un MacBook Air sans écran suffit largement. C’est que le Mac mini à 499 € n’est pas beaucoup moins à l’aise que le Mac mini à 999 € dans les tâches ne nécessitant qu’un cœur processeur. Leur fréquence de base varie certes du simple ou double, mais l’écart se réduit à 400 MHz en pointe.

Or le Turbo Boost est souvent activé, si bien qu’en pratique, ces deux machines offrent le même niveau de performances dans les tâches les plus banales. Ce Mac mini d’entrée de gamme n’est pas un foudre de guerre, mais c’est donc une bonne petite machine à un prix raisonnable, même s’il faut ajouter 100 € pour la doter de 8 Go de RAM et ainsi s’assurer qu’elle puisse résister à quelques mises à jour d’OS X.
Ainsi configuré, ce Mac mini pourra aussi faire office de media-center : il est tout à fait capable de décoder des films en 4K et fait tourner Plex sans peine. (Sa « sortie 4K » est limitée à 30 Hz, mais cela suffit pour les films.) Et si le modèle quadricœur qui faisait un parfait serveur de PME a disparu, ce modèle bas de gamme peut toujours rendre de fiers services aux TPE et aux familles : il est assez puissant pour gérer contacts, calendriers, wikis et partages de fichiers.
Dans un cas comme dans l’autre, on viendra rapidement à bout des 500 Go de son disque dur. Mais si sa mémoire est soudée et ne peut être changée après coup, son disque peut toujours être remplacé (avec un disque ne dépassant 9,5 mm d’épaisseur). Sans parler de ses quatre ports USB 3 et de ses deux ports Thunderbolt 2, qui permettent de le relier à des centaines de To de stockage externe. Comme le Mac Pro, le Mac mini s’étend désormais à l’extérieur de son capot.
Prenez ce Mac mini d’entrée de gamme, passez-le à 8 Go de RAM, ajoutez-lui un Fusion Drive de 1 To… et son prix passe à 849 €. Ce n’est que 50 € de moins que le modèle milieu de gamme équivalent, autrement plus performant dans les tâches les plus lourdes. Dans l’absolu, le modèle haut de gamme est encore plus puissant… mais de seulement 8 %, alors qu’il coûte 11 % plus cher toutes autres options égales.
Une fois n'est pas coutume, le Mac mini de milieu de gamme représente donc le juste milieu. À 899 € avec un Fusion Drive de 1 To, il est moins cher que le modèle haut de gamme sans être moins puissant, et plus « robuste » que le modèle bas de gamme sans être deux fois plus cher. Cette robustesse passe aussi par sa puce Intel Iris Graphics, pas tant pour les jeux que pour OpenGL et le GPGPU, qui sont plus importants sur ces machines un peu plus puissantes.

L’option Fusion Drive accélère immédiatement les opérations… et fait gagner en évolutivité pour plus tard. Le petit SSD utile au tiering est en effet relié à la carte-mère par une nappe PCIe, que l’on pourra réutiliser dans le futur pour un SSD de remplacement d’une plus grosse capacité. On peut bien sûr bénéficier de cette option sur le Mac mini d’entrée de gamme, mais elle y est surfacturée (250 € au lieu de 200 €).
Il est sans doute plus difficile que jamais de dire que le Mac mini est une bonne affaire, ou même de dire qu’un modèle surnage vraiment. Mais quitte à choisir, nous resterions donc à l’écart du modèle haut de gamme, qui ne possède aucun avantage évident. Pour 599 €, le Mac mini à 1,4 GHz avec 8 Go de RAM est une bonne petite machine de bureau qui s’acquitte honorablement des tâches du quotidien. À 899 €, le Mac mini à 2,6 GHz avec Fusion Drive est plus polyvalent, sans l’être autant que ses prédécesseurs.
Que l’on ajoute des options que d’aucuns considéreraient comme des impératifs montre d’ailleurs à quel point la gamme 2014 est drôlement ficelée.