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Mac ARM : pas encore une réalité, mais plus un rêve

Christophe Laporte

Monday 27 October 2014 à 15:07 • 87

Mac

Voilà maintenant des années qu’il se murmure qu’Apple pourrait abandonner l’architecture x86 pour au moins une partie de ses ordinateurs. La rumeur est tenace et devient à chaque fois plus crédible quand on compare la hausse de performances enregistrée à chaque révision d’iPad ou d’iPhone.

En ce qui concerne les performances brutes, le processeur A8X de l’iPad Air 2 affiche des résultats séduisants qui montrent très clairement que cela n’est plus de l’ordre du fantasme, mais bel et bien une possibilité à court ou moyen terme.

Pour la première fois, en matière de performances brutes (au niveau du processeur), l’iPad Air 2 s’approche véritablement du MacBook Air. Sur le test multi-core, la tablette d’Apple fait quasiment jeu égal avec le MacBook Air entrée de gamme.

L'écart se resserre sur ce test, car l'iPad Air 2 possède trois cores contre deux pour le MacBook Air
L'écart se resserre sur ce test, car l'iPad Air 2 possède trois cores contre deux pour le MacBook Air

Toutefois, quand il s’agit du même test effectué sur un seul core, le MacBook Air conserve un certain avantage : 1806 pour le petit dernier de la gamme iPad contre 2534 pour le MacBook Air de dernière génération. Toutefois, l’iPad Air 2 réalise un meilleur score qu’un MacBook Air de 2011.

Les graphiques recensent les performances réalisées chaque année par l’iPad haut de gamme et le MacBook Air entrée de gamme du moment
Les graphiques recensent les performances réalisées chaque année par l’iPad haut de gamme et le MacBook Air entrée de gamme du moment

On insistera sur le fait que Geekbench 3 [3.2.2 - US - 8,99 € - Primate Labs Inc.] a été pensé et conçu pour donner des résultats qui sont comparables entre plate-formes et appareils différents.

Évidemment, il ne s’agit que d’un aspect des choses. Mais petit à petit, l’écart se resserre. Apple ne s’en cache pas d’ailleurs dans son discours : « Le point de départ des performances rapides et fluides de l’iPad Air 2, c’est la puce A8X. Avec son architecture 64 bits et ses trois milliards de transistors, elle affiche une vitesse et des graphismes qui rivalisent avec de nombreux ordinateurs personnels ».

Alors, à quand un ordinateur équipé d’une puce Apple ? Il ne faut pas perdre de vue une chose : Apple conçoit elle-même ses puces pour ses terminaux iOS. Elle est donc capable de bâtir une puce ARM sur-mesure pour ses ordinateurs. Elle en est largement capable et a embauché à tour de bras dans ce domaine depuis plusieurs années déjà.

Une version d'OS X pour ARM en cours de développement

D’après nos informations, Apple planche depuis plusieurs mois déjà sur une version ARM d'OS X. Si cela peut en surprendre certains, cela n’a rien d’étonnant. Quand le système d'Apple était disponible uniquement sur PowerPC, la Pomme menait également des tests sur d’autres architectures. Le Californien travaillait avant tout à une version Intel de son système d’exploitation (lire : OS X sur Intel : aux origines du projet Marklar), mais en parallèle, elle suivait de près d’autres architectures.

Des logiciels phares d’Apple auraient également eu le droit à une déclinaison ARM. Et la surprise, par rapport aux retours que nous avons eus, c’est que l’aspect « performances » ne semble pas du tout inquiéter les ingénieurs d’Apple.

De nombreuses optimisations auraient été portées au code d’OS X. La marque à la pomme aurait d’ores et déjà atteint un niveau qualité satisfaisant dans ce domaine.

Dans cette équation, il y a un point qu’Apple n’aurait pas oublié de prendre en compte, c’est la compatibilité Windows. Elle explorerait différentes solutions afin que ses ordinateurs puissent ne pas perdre cette fonctionnalité qui lui a permis de vendre des millions d’ordinateurs dès lors que Boot Camp et les premiers logiciels de virtualisation sont apparus sur le marché.

A quand le premier Mac ARM ?

Si le passage à ARM semble tout à fait possible d’un strict point de vue technique, encore faut-il qu’Apple l’envisage d’un point de vue stratégique et commercial. Les puces Core M Broadwell attendues de longue date ne sont plus très loin et répondent aux attentes d’Apple : consommation en baisse, performance en hausse, moins de dissipation thermique….

Le Core M (Broadwell) permettra de concevoir des châssis d'une épaisseur de 9 mm
Le Core M (Broadwell) permettra de concevoir des châssis d'une épaisseur de 9 mm

Mais avec un processeur maison, Apple gagnerait en flexibilité. L’argument du sur-mesure est très important. Elle pourrait produire des ordinateurs qui se distingueraient plus franchement de la concurrence. De plus, elle serait sans doute en capacité de faire des économies, surtout si elle parvient à produire des synergies avec les puces qu’elle développe déjà pour ses terminaux iOS.

Quoi qu’il en soit, la machine qui semble la plus adaptée à ouvrir le bal, c’est indiscutablement le MacBook Air. L’argument de la puissance brute sur cette machine est secondaire par rapport à celui de la mobilité et de l’autonomie. On peut imaginer que le jour où Apple franchira le pas, elle le fera en douceur. Elle continuera pendant quelque temps à commercialiser des MacBook Air Intel à côté de ses machines ARM. La Pomme a souvent utilisé ce procédé lors d’une rupture technologique. C’était le cas pour le passage à Intel ou pour le passage au Retina.

Cette transition pourrait être moins douloureuse d’un strict point de vue technique que les précédentes. Si le passage à Intel constituait sur certains points un saut vers l’inconnu, c’est beaucoup moins le cas avec ARM, ne serait-ce parce qu’iOS et OS X ont de nombreuses API en communs.

De plus, avec le Mac App Store, Apple maîtrise les canaux de distribution. Celui-ci pourrait s’adapter en fonction de la machine qui s’y connecte et distribuer le code exécutable correspondant.

Un passage à ARM ne signifierait pas forcément la fin (immédiate en tout cas) de la collaboration avec Intel. Dans un premier temps, on pourrait imaginer que la gamme grand public adopte l’architecture ARM alors que les machines Pro resteraient dans le sillon d’Intel.

Il est bien difficile de savoir comment le Californien s’y prendrait le jour où il déciderait de se lancer dans une telle transition, mais une chose est certaine : en interne, Apple travaille activement à faire en sorte que le logiciel et le matériel soient prêts au grand passage vers ARM. Reste à savoir quand…

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