Findings, le cahier de laboratoire, se referme définitivement

Mickaël Bazoge |

Fin de carrière pour le cahier de laboratoire électronique Findings. C'est avec le cœur lourd que les deux créateurs du logiciel, Charles Parnot et Alexander Griekspoor, ont malheureusement dû annoncer l'abandon de leur application, faute de rentabilité. La version 2, lancée en février 2018, avait mis en place un nouveau modèle économique (usage gratuit jusqu'à 20 expériences, puis une licence perpétuelle), mais rien n'y a fait.

« Un bon logiciel doit pouvoir prospérer. Pour qu'une application dure, elle doit être continuellement améliorée, être mise à jour, répondre aux commentaires des utilisateurs », expliquent-ils. Les changements apportés il y a trois ans n'ont pas eu l'effet escompté. Findings a été retiré du Mac App Store il y a quelques jours, il n'y aura plus de mises à jour, mais le logiciel reste disponible au téléchargement (voir cette page).

Cette dernière et ultime version continuera de fonctionner tant qu'elle sera supportée dans macOS, mais ensuite ce sera terminé. Si vraiment un utilisateur a besoin d'un coup de main, il reste possible de le demander aux développeurs. Mais il vaut mieux dès à présent se tourner vers des alternatives (on trouvera les principales ici, regroupées par l'école médicale de Harvard).

Findings est (était ?) un logiciel destiné à une clientèle de niche, celle des scientifiques de laboratoire ayant besoin de consigner des notes sur leurs expériences. La première version pour Mac était sortie en 2014, qui par la suite s'est accompagnée d'une app iOS toujours disponible sur l'App Store.

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avatar edoceo14 | 

Quel dommage...

avatar bl@ck warrior_69 | 

C'est bien dommage, après Papers qui à été massacrée après le rachat par Readcube, encore une app sympa pour les scientifiques qui disparait. Ils pourraient toujours ouvrir leur code source et laisser la communauté prendre le relais

avatar Ipadivore | 

@bl@ck warrior_69

c'est pire qu'un massacre ! ReadCube n'arrive même pas à importer ma librairie de 3500 références :-(.

Du coup je suis à la recherche d'une bonne solution de remplacement. Si tu as un peu de recul je suis preneur tes conseils. Pour l'instant je teste Bookends et EndNote (version 30 jours). J'ai éliminé Zotero (pas de version iPad) & Mendeley (le partage des documents est cher quand on 50Go+ ).

avatar drudru | 

@Ipadivore

Personnellement je continue à utiliser la version d’avant Readcube. Et franchement cela ne cause aucune frustration, ça répond parfaitement à mon besoin

avatar bl@ck warrior_69 | 

@drudru

Je suis passé à Zotero, avec hébergement des fichiers sur mon NAS. Sans support, Papers peut arrêter de fonctionner à tout moment, le risque est trop grand pour pour un logiciel aussi important.

avatar occam | 

@Ipadivore

La solution préconisée par @bl@ck warrior_69 est pertinente, surtout si l’on opère (ou co-opère) dans un cadre institutionnel : Zotero, hébergé sur NAS pour accès via iPad.

Plus généralement, après les débâcles des logiciels lancés avec verve par MekEnTosj (Alexander Griekspoor et Tom Groothuis), il est important de redoubler de vigilance et de miser sur le multi-plateforme Open Source.

Ce cas est symptomatique.

avatar cortig | 

Une vraie perte. Il existe bien d’autres solutions dans ce domaine, mais aucune que je n'apprécie autant que Findings.
Un marché difficile pour eux… Les autres ont des version Windows, Web, des systèmes de prise de note empêchant l'édition à postériori, etc. mais leur interface était vraiment sympa pour les utilisateurs Mac et iOS (et loin devant la concurrence en terme de simplicité d’utilisation).

Et je suis d’accord avec bl@ck warrior_69. Le rachat de Papers a été sa perte. Readcube Papers est lent et limité (et cher) alors que Papers était vraiment une belle app.

avatar jean_claude_duss | 

@cortig

Ça apporte quoi par rapport à notion par exemple ?

avatar jcp25 (non vérifié) | 

L'absence de version Windows réduisait beaucoup la cible.
Dommage

avatar curly bear | 

@jcp25

Oui. On la testé. Très bonne interface mais impossible à déployer du fait de l’absence de version Windows. C’est simplement impossible.

avatar drudru | 

Je n’ai jamais utilisé Findings donc je ne sais pas répondre à la question. Agenda, développé autour de l’idée de la prise de note et développé par la même équipe semble avoir la même interface. N’y a-t-il pas moyen de substituer Findings par Agenda?

avatar curly bear | 

Testez eLabFTW développé en Open Source par un de mes collègues !
Nous sommes beaucoup à l’utiliser.

avatar occam | 

@curly bear

La dockérisation de eLabFTW est un immense avantage pour son déploiement, surtout pour des équipes. (Je l’ai sur serveur comme sur nanobox.)

Mais pour l’utilisateur novice faisant cavalier seul sur son MBA, c’est un brin moins évident. Le simple fait que le soft soit installé par défaut dans /var sur les systèmes Unix-like, mais que macOS ne permette plus l’accès direct à /var, peut être un obstacle pour certains utilisateurs.
Heureusement, eLabFTW permet de spécifier un path alternatif.

Pour autant, une telle bisbille est symptomatique de l’état de macOS en recherche et en sciences, 20 ans pile après le lancement d’OS X. Apple ne se soucie plus guère des besoins de l’utilisateur averti et responsable, qui veut travailler sur un Unix confortable. L’iOSification (qui a aussi ses bons côtés !) procède à grands pas.

Il serait temps de décliner macOS en versions étagées, dont une ou plusieurs pour utilisateurs compétents, que l’on ne tenterait plus de brider, et qui ne seraient plus réduits à des bidouillages. Enfin, si l’on veut maintenir une distinction significative entre macOS et ixOS, autre que d’emballage et de marketing.

avatar marc_os | 

@ occam
Je t'invite à porter ta parole auprès des actionnaires d'Apple.
Car vois-tu, la situation exceptionnelle dans l'économie capitaliste du temps de Steve Jobs où les actionnaires n'avaient pas vraiment leur mot à dire est bel et bien révolue.
Comme pour toute entreprise, Apple se doit de maximiser les intérêts privés de ses actionnaires qui à priori ne s'intéressent à toi que tant que tu dépenses de l'argent ans leur boutique.

On l'a vu encore récemment en France, le PDG de Danone qui a eu le tort d'avoir des idées "sociales" a été viré parce que un actionnaire "financier" ne détenant pourtant que 1% exigeait que ses bénéfices passent avant les intérêts des salariés. Il n'en avait pas assez.
Demain, après avoir viré le PDG trop social, ils procéderont à des licenciements dits "boursiers".

Remarque : Quand on est en faveur d'un modèle économique, il faut en accepter toutes les conséquences. Ou reconnaître qu'il faut en changer. Et pourtant...

avatar occam | 

@marc_os

"Comme pour toute entreprise, Apple se doit de maximiser les intérêts privés de ses actionnaires qui à priori ne s'intéressent à toi que tant que tu dépenses de l'argent ans leur boutique."

J'ai tiré mes conséquences de cette divergence évidente d'intérêts en n'y déboursant plus mes shekels (à l'exception du seul produit Apple actuel qui m'intéresse encore : iPad).
Mais mon travail m'oblige à m'occuper encore des doléances d'individus moins lucides, ou n'ayant pas encore trouvé le moyen de faire leur deuil.

Quant à changer de modèle économique, c'est encore plus ardu, autrement plus ardu, que de changer de modèle politique, ou social. Et encore, en trouver un qui fonctionne à peu près, et qui soit réellement moins mauvais... Je n'y compte plus de mon vivant. (D'autant plus que, en attendant une vaccination qui s'éternise à venir, la limite de mon horizon temporel peut se définir par une bouffée de mauvais aérosols au mauvais moment.)

avatar marc_os | 

J'ai tiré mes conséquences de cette divergence évidente d'intérêts en n'y déboursant plus mes shekels

Si tu as vraiment tiré les conséquences de ce fait, tu ne devrais plus rien acheter du tout qui provienne de toute entreprise qui n'est pas "à but non lucratif".
Sinon, tu pratiques du deux poids, deux mesures.
Tu ne devrais même pas écrire quoique ce soit ici, car pour pouvoir le faire tu dois payer un abonnement à une entreprise capitaliste.

> Quant à changer de modèle économique, c'est encore plus ardu
Pas sûr si on considère que les dividendes payés aux actionnaires sont en réalité des taxes qui ne disent pas leur nom.
Pas de dividende, ça veut dire moins de dépenses obligatoires, donc moins de taxes, donc plus d'argent à redistribuer entre ceux qui ont produit la richesse, à savoir les salariés, et la recherche, le respect de l'environnement, etc. Plus besoin de faire des économies sur les stations d'épuration d'eau pour les entreprises les plus polluantes par exemple. Mais actuellement et encore pour longtemps c'est niet, priorité aux actionnaires, la nature elle passe après, les générations futures - et pas que - n"ont qu'à bien se tenir.

avatar occam | 

@marc_os

"Si tu as vraiment tiré les conséquences de ce fait, tu ne devrais plus rien acheter du tout qui provienne de toute entreprise qui n'est pas "à but non lucratif"."

Vous dérapez.
Il n’était nullement question de but non-lucratif.
Nulle part dans mes propos.
Simplement, de divergence d’intérêts, qui fait que je dirige ma dépense envers des produits et environnements qui coïncident avec mes besoins.

Pour ce qui est du prétendu « abonnement à une entreprise capitaliste » :
1. Le principe ne me gêne guère, puisqu’il s’agit de l’économie dans laquelle nous vivons.
2. Mais concrètement, de quel « abonnement » s’agirait-il ? Certes celui pas à MacG, dont je ne suis plus l’abonné, son nouveau modèle n’étant pas parvenu à me convaincre.
3. Quant à « ne plus écrire quoi que ce soit ici », cela arrivera forcément un de ces jours, au soulagement de certains. La trajectoire de MacG évolue d’une manière qui rend prévisible le point où nos intérêts seront assez divergents pour que je n’y consacre plus de temps et d’efforts.

avatar marc_os | 

"Vous dérapez"

Je ne dérape pas, je suis conséquent, moi :
Seules les entreprises à but non lucratif ne mettent pas l'actionnaire avant tout.
Dans toute boite à but lucratif, SARL, SA, etc, l'actionnaire est "dieu". Et par exemple il a le droit de licencier des salariés s'il estime que gagner 100€ ce n'est pas assez, et que 110€ ce serait mieux. Et cette pratique porte un nom : On parle de licenciements boursiers.
Et ce que je disais, c'est qu'à moins de vivre en autarcie, il est quasiment impossible en France de ne pas "utiliser" le système.

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