Le système d'exploitation souverain revient à l'occasion de la loi Numérique

Stéphane Moussie |

C'est aujourd'hui que commence l'examen du projet de loi « pour une République numérique » porté par Axelle Lemaire. Un projet de loi composé de trois volets (ouverture des données publiques, protection des données personnelles et accès de tous au numérique) qui est l'occasion pour les parlementaires de déterrer certains vieux projets par le biais des amendements.

Next INpact a dressé une liste des amendements les plus notables, parmi lesquels la tarte à la crème du « système d'exploitation souverain. » Dans l'amendement CL129, Delphine Batho s'inquiète du non respect des valeurs républicaines « dans le cyberespace ».

Au vu de la situation exceptionnelle (guerre contre le terrorisme et exploitation irrégulière des données personnelles des Européens par les entreprises américaines), « il faut prendre des décisions désormais rapides pour construire notre souveraineté numérique », déclare la députée socialiste et ancienne ministre de l'Écologie.

Et de demander « un rapport au gouvernement sur la possibilité de créer un Commissariat à la souveraineté numérique chargé de la création d’un système d’exploitation souverain et de protocoles de chiffrement des données. »

L'idée n'est pas nouvelle. Déjà en 2014, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, voulait un système d'exploitation « made in France » capable de rivaliser avec les Windows, iOS et autres Android. Un vœu qui n'a jamais dépassé le stade des paroles. Quatre ans plus tôt, Stéphane Richard, patron d'Orange, rêvait quant à lui d'un OS européen. Un projet là aussi rapidement tombé aux oubliettes.

Mandriva 2010

Rappelons-le une nouvelle fois, un système d'exploitation français a déjà existé ! En 1998, la première version de Mandrake Linux (devenu plus tard Mandriva) a été créée par une équipe française. La société Mandriva a malheureusement fermé l'année dernière, mais le logiciel vit toujours sous d'autres formes (les forks OpenMandriva et Mageia).

Comme l'indique Next INpact, l'amendement de Delphine Batho fait partie de ceux « qui n'ont (quasiment) aucune chance de passer ». Parmi les écueils, pourquoi créer un nouveau « Commissariat à la souveraineté numérique », chargé donc de la création d'un OS français, alors que plusieurs instances existantes (Conseil national du numérique, Commission numérique de l'Assemblée nationale, Hadopi...) pourraient déjà se saisir du sujet ?

avatar madaniso | 

C'est à la fois marrant comme idée (Les ministres peuvent aussi faire des blagues), désespérant (ça montre une fois de plus combien les dirigeants sont à coté de la réalité) et inquiétant (Une idée digne des meilleurs régimes communistes).

avatar Trillot Bernard | 

Pourquoi parler des régimes communistes puisque ça existe tout aussi bien dans tous les pays et depuis longtemps...

avatar patrick86 | 

"Pourquoi parler des régimes communistes puisque ça existe tout aussi bien dans tous les pays et depuis longtemps..."

Parce que le capitaliste moyen pensent que tous ce qui est contraire à ses idées est communiste. :-)

Mais c'est assez navrant de voir les gens s'entêter à mélanger les bonnes idées du communismes, avec les dégâts des exemples les plus connus de tentatives de réalisations mais qui furent médiocres et néfastes.

avatar bugman | 

Bon, on a deja le pare-feu avec OpenOffice. Que nous reserve t'on pour le chiffrement ?

avatar C1rc3@0rc | 

La question que pose le rapport est a la fois bonne est mauvaise.

On sait que le gouvernement US se sert a la fois des entreprises informatiques americaines et de ses traités et organisations (OTAN) pour faire de l'espionnage industriel, politique et économique, et cela sans la moindre retenue.

Il est donc légitime de vouloir protéger sa population (et son économie) en garantissant un OS non vérolé par les agences US (ou chinoises, ou russes, ou japonaises, ou israéliennes, ou...)

La France dispose de grandes écoles et d'universités remplies d'ingénieurs et de chercheurs de talents capables de faire de meilleur OS que ce qui existe aujourd'hui. Et en terme de sécurité nombres de sociétés françaises sont dans le peloton de tête en terme de compétences.

On peut d'ailleurs aller plus loin en considérant aussi le matériel: la France a des compétences qui permettent de réaliser des processeurs largement meilleurs que les américains d'Intel.

Mais il faut considérer une chose, c'est que la sécurité d'un OS répond a deux conditions:
1 - qu'il soit Open source
2 - qu'il soit audité exhaustivement et régulièrement

Si l'état est honnete, il suffit de creer une agence d'audit qui va emettre des signature pour les softs libres qui seront audités.
Et a partir de la l'utilisateur pourra avoir confiance dans son soft.
A noter que cela existe deja en partie puisque les materiels mis a disposition des diplomates doivent avoir ete audité (services des armees)

Il y a un OS securisé qui existe deja, Open BSD. Il est libre et gratuit et developpé au Canada. Pourtant aucun constructeur ne propose de machine livrée avec!

Il faut rappeler aussi une chose c'est que le fait qu'un logiciel, meme open source, soit livre sous la forme d'un executable casse la securité. Il faut donc que l'utilisateur dispose d'une version a compiler lui meme et dispose d'une signature du code source. Ainsi il valide le code source et peut lancer la compilation.

avatar marc_os | 

@C1rc3@0rc :
Et il fait comment l'utilisateur pour compiler son OS s'il n'a pas au préalable un autre ordi avec un OS et un compilateurs déjà opérationnels donc déjà compilés ???

avatar harisson | 

Les politiques (français) et l'informatique, ça n'a jamais fait bon ménage (since 1960 ^_^)

avatar Un Type Vrai | 

Non, la loi informatique et libertée montre qu'à une époque, les politiques comprennaient quelque chose...

A cette époque, ptet que les politiques savient que leur mandat était donnée pour l'intérêt général de la France et l'intérêt particulier des français.

Bizarrement, depuis que c'est l'intérêt des citoyens américains (GATT) et l'intérêts des investisseurs en général qui a pris le pas, les décisions politques nous semblent farfelues et sont surtout mal défendues (parce que pas justifiables).

Il ne faut pas lire "Cyberespace", pour internet, mais pour "espace d'investissement à rentabiliser pour nos amis actionnaires et investisseurs."

Traduit comme ça, c'est beaucoup plus clair sur les intentions des poliques...

avatar harisson | 

@Un Type Vrai :

Je faisais principalement référence à Bull pour le rapport politique/informatique/business, je peux y rajouter Thomson, Mandrake/iva et il doit y en avoir d'autres (Be inc, j'hésite) . Pour le reste, je fais confiance à DinoSoft et aux politiques actuels pour pondre les lois kivontbien ^^.

avatar occam | 

Batho, Montebourg et tutti quanti pourraient améliorer leurs chances en proposant que la France adopte un clone de Red Star 3.x, l'OS Nord-Coréen :
https://en.wikipedia.org/wiki/Red_Star_OS
Ou le Nova cubain, à la limite :
https://en.wikipedia.org/wiki/Nova_(operating_system)

Pour accentuer la souveraineté nationale, l'ordinateur Iris 80 de feu CII Honeywell-Bull deviendrait obligatoire, dans le cadre du Plan Calcul bis.
(Pour les djeunes qui ne connaîtraient pas ce sommet de la cybernétique :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Calcul )

De toute façon, la seule fonction obligée d'un tel système serait de faire cocorico.

avatar C1rc3@0rc | 

Je comprend le cynisme lorsqu'on considere que la France c'est Hadopi et Kazeneuve, les deux démonstrations que le pays fait le paillasson a la fois devant l'état US et l'industrie du divertissement, mais il ne faut pas tout voir en negatif.

Les Linux flanqués d'une interface graphique est compilés par les etats restent des Linux, pas ce qu'il y a de mieux, et comme ils sont compilés il peut y avoir n'importe quel mouchard dedans.
Le fait que la distribution soit le fait d'une societe (publique ou privée) ne peut garantir la securité.

Il faut rappeler qu'un des devoir de l'etat c'est de garantir la securite de sa population. En l'occurence cette securite informatique ne peut reposer que sur la certification de logiciel libre. Le role de l'Etat n'est pas de creer du logiciel (mais ca peut etre le role des universités) mais de controler et certifier (et la on a les services des armees qui en sont capables).

Apres la question du materiel c'est plus complexe et effectivement une production nationale (non sous-traitée en Asie) est incontournable. Meme dans le cadre de materiel libre, il y a toujours un risque si la production n'est pas controlé par l'Etat.

avatar occam | 

D'abord, il ne s'agit pas de cynisme, mais de sarcasme.
Quand on sait combien les failles de sécurité de nos systèmes nous concernent tous, il est impossible d'être cynique, à moins d'être irresponsable ou inconscient.

Ensuite, les exemples cités (Plan Calcul, CII, Iris 80) le sont pour rappeler que l'État n'a pas été en mesure d'imposer ses conceptions ni ses solutions quand il pouvait détenir le monopole du secteur public. Depuis, l'informatique est devenue une denrée marchande sur un marché global. Un état comme la France n'a plus les moyens d'imposer véritablement quoi que ce soit. Même à l'échelle européenne, ce serait difficile; à l'échelle nationale, c'est devenu impossible.

De Gaulle définissait très exactement l'autorité des états: « les seuls qui aient le droit d'ordonner et le pouvoir de se faire obéir. »
Si les états gardent le droit d'ordonner, les petits et moyens pays faisant, comme la France, partie du marché mondial ont largement perdu le pouvoir de se faire obéir. Pour le conserver, il faudrait être la Corée du Nord, l'Iran ou la Biélorussie, et je doute qu'on veuille sérieusement ressembler à ces régimes.

avatar C1rc3@0rc | 

@occam

De ce que j'en sais le Plan Calcul reposait sur la Compagnie Generale d'Electricité et de Thomson et faisait suite au scandale de la prise de controle de Bull par l'americain General Electric.
Il semble que Bull, alors principal concurrent d'IBM ait ete victime d'une attaque a la fois financière et stratégique qui a laissé a IBM le temps de prendre le marché.

La question est de savoir si De Gaulle connaissait l'importance de l'action de Turing pendant la guerre, mais il est évident que ses conseillers l'avaient convaincu de l'importance stratégique de disposer d'une informatique nationale et européenne.

L'autre question qui se pose c'est pourquoi Giscard a sabordé Unidata et laissé le CII tomber entre les mains de l'americain Honeywell, alors que De Gaulle avait reussi a mettre en place un géant européen de l'informatique, équivalent d'Airbus pour l'aéronautique, et capable de concurrencer IBM - et accessoirement de fournir l'informatique necessaire a la recherche nucleaire, recherche dont les americains voulaient conserver le monopole (pour le bloc ouest).

Pour ma part dans cette histoire je vois surtout l'efficacité des agences americaines (CIA) qui ont instrumentalisé GE et Honneywell afin de casser l'indépendance française et l'Airbus (Unidata) de l'informatique. Il me semble que le retrait de l'OTAN decidé par De Gaulle en 1966 a probablement ete accéléré par l'affaire Bull.

Les Etats sont aujourd'hui affaiblis face aux multinationales, mais surtout face au systeme financier anglo-americain.
Pourquoi les agences de notations américaines et anglaises ont une telle puissance alors qu'elles n'ont aucune légitimité?
Pourquoi une banque comme Goldman Sachs est capable de mettre a genoux un etat et de placer ses employés au sommet du pouvoir étatique, que ce soit en Afrique, en Amerique du Sud ou en Europe?
On sait que la NSA et la CIA contrôlent l'informatique mondiale, que peut on faire contre ça? La solution c'est le libre?

avatar harisson | 

@occam :

"Même à l'échelle européenne, ce serait difficile; à l'échelle nationale, c'est devenu impossible."

A l'échelle européenne, c'est difficile, on a malheureusement un bon exemple avec Quaero (2005-2014).

avatar Un Type Vrai | 

En effet, la corruption était déjà présente à cette époque.
Moins systématique peut-être ?

avatar zearnal | 

Cyberespace, il n'y a bien que les politiques et les dynausaures qui utilisent encore ce mots !

avatar fl0rent | 

Il serait plus simple de donner de l'argent à Debian et d'en promouvoir l'usage.

avatar Un Type Vrai | 

Mais Debian, c'est quelle famille bourgeoise derrière déjà ?

Ha aucune... Quel intérêt alors ?

avatar fl0rent | 

Ah oui c'est sûr que pour récupérer une mallette pleine d'argent cela va être plus difficile :-)

avatar nicolas | 

Complètement d'accord, et pareil sur les logiciels courants (LibreOffice, Firefox, etc...)

avatar zearnal | 

Les politiques c'est comme les vendeurs dans une enseigne grand public. Un jour tu vends des machines à laver, le lendemain des TV, le surlendemain des PC.
Les politiques passent de l'écologie au numérique et tout le monde trouve ça naturel alors qu'ils n'ont, pour la plupart, aucune expérience dans le domaine et pas de connaissance autre que (très) superficielles des mécanismes desdits domaines. Dès lors, on peut difficilement accorder du crédit à ces gens, quand bien même ils disposent d'une mirades de conseillés financés par nos impôts.

avatar oomu | 

ils ont un produit à me vendre, leur gueule, faut donc bien qu'ils la foutent dans les trucs qui m'intéressent (sinon comment verrais-je leur gueule ?)

- le nunumérique (mon métier)
- l'écocologie (je vis dans le monde)
- les pokemons
- la lessive
etc.

avatar lmouillart | 

Cela peut paraître idiot, mais les systèmes américains et chinois sont bourrés de backdoors (routeur, parti des modems des smartphones, os a grande diffusion), cela a été montré et démontré maintes fois.

Financer à grand renfort d'argent public ces systèmes qui permettent aux grandes puissantes autres de jouer contre l'Europe c'est amusant.

Après ? La réalité c'est que c'est bien trop tard, les serveurs, les postes bureautiques, smartphones tournent quasi en totalité avec un système sous droit américain ou chinois.

Concernent les administrations et l'armé par contre cela peut être intéressant.

avatar Lonesome Boy | 

@lmouillart :
Pourrais-tu me fournir les sources prouvant la présence de backdoors dans OS X et iOS? Merci d'avance.

avatar lmouillart | 

Par exemple un mémo comme ça : http://i.imgur.com/9zeim.jpg ?

Mais cela ne concerne pas spécifiquement Apple, figurez vous que même les systèmes libres sont des cibles de la NSA : bibliothèques de cryptographie (Bullrun), microcodes des GPU, CPU, modem. SELinux (le système de contrôle d'accès par défaut des systèmes Redhat) à été développé par et pour la NSA.

Il y a tellement d'endroit et d'outils pour mettre des backdoors indétectables : dans le matériel, dans les OS qui font tourner les baseband, dans l’intelligence des réseaux) ou directement interconnecté avec les clouds (cf PRISM).

Pour en revenir à l'article, avoir un OS "souverain" sur des CPU ou avec des modem US, c'est se rassurer mais sans réel effet.

avatar marc_os | 

@ lmouillart
Ta réponse est invérifiable d'une part, d'autre part dire qu'elle « ne concerne pas spécifiquement Apple » est un euphémisme pour dire qu'elle ne répond pas du tout à la question posée qui était : Quid des OS d'OS X ou iOS ?

avatar C1rc3@0rc | 

Apple utilise énormément de softs externes et de codes sous brevet.
Le backdoor heartbleed est present dans du code qu'Apple a utilisé, comme beaucoup (vraiment beaucoup) d'autre.

On peut effectivement dire que les backdoor dans les produit Apple ne sont pas le fait d'Apple, mais la question n'est pas de savoir a quel niveau est la responsabilité, mais de constater la presence.

De toute facon, pour qui a lu le Patriot Act, auquel la France est soumise et qu Kazeneuve est en train de transcrire, il est clair qu'aucun systeme d'information qui est sous la juridiction US (donc OTAN et commonwealth) ne peut échapper aux verolage de la CIA,NSA,FBI,Mossad, Mi6 et Cie.

Apple, editeur et constructeur, Intel, Qualcomm, Micron, WD, CISCO, Microsoft, etc sont des societes americaines soumises au Patriot Act. Nulle preuve de plus n'est necessaire !

avatar Lonesome Boy | 

@lmouillart :
Vous me répondez avec un lien qui ne "concerne pas spécifiquement Apple", alors que je ne vous ai demandé des liens qui ne concernent QUE Apple.
iOS et OS X sont dès systèmes américains. Et les "systèmes américains sont bourrés de backdoors (...) ([...] OS à grande diffusion)" et "cela a été montré et démontré maintes fois". Il devrait donc être très facile de me fournir un lien qui démontre de façon indiscutable qu'il y a des backdoors dans iOS et/ou OS X.

Merci d'avance.

avatar lmouillart | 

Je n'ai pas de liens ne concernent QUE Apple, puisque cela concerne l'ENSEMBLE des grandes société d'informatique/telco des USA : Microsoft, Yahoo, Google, IBM, Redhat, Qualcomm, CISCO, Dell, Juniper Networks, Motorola, Verizon, ATT, ...
Si vous ne voulez voir qu'Apple, fermez un œil et occultez les autres noms.

ps : j'ajoute un petit rappel du "lourd" passif des USA à ce niveau : https://www.eff.org/fr/nsa-spying/timeline

avatar Lonesome Boy | 

@lmouillart :
On vous demande une PREUVE qu'il y a des backdoors dans iOS ou OS X spécifiquement, qui devrait être très facile à trouver puisque cela a été "démontré à maintes reprises".

C'est très facile de faire des généralités et d'affirmer de façon péremptoire que "l'ENSEMBLE" des grosses sociétés informatique sont concernées. Mais si on veut être crédible il faut prouver ses dires quand on accuse une personne morale ou physique, sinon ce sont des accusations mensongères.

Et oui, je ne veux parler que d'Apple car je n'utilise pas à la maison de produits Microsoft, Cisco, Juniper, Yahoo, IBM, Red Hat, Motorola etc. Par contre des produits Apple, j'en utilise. Et je voudrais donc avoir des preuves de ce que vous avancez avant de changer de crèmerie.

Bref merci de ne plus essayer de noyer le poisson et de fournir les preuves de ce que vous avancez.

avatar lmouillart | 

"Et je voudrais donc avoir des preuves de ce que vous avancez avant de changer de crèmerie." Pour utiliser quoi ?

Preuve qu'il y en a eu dans le baseband Qualcomm des iPhones et autres terminaux Android, Windows Phone ? : https://events.ccc.de/congress/2011/Fahrplan/attachments/2022_11-ccc-qcombbdbg.pdf

Preuve qu'il y a des outils de "diagnostique" : https://support.apple.com/fr-fr/HT203034
http://www.networkworld.com/article/2456967/security0/apple-inadvertently-admitted-to-ios-backdoor-forensics-expert.html

ps : Petite question ? Vous savez que vous avez 3 noyaux différents qui tournent dans votre iPhone ? Vous connaissez le fonctionnement de chacun d'entre eux et êtes certain qu'il ne puisse pas effectué de tâche que vous ne souhaitez pas ?

ps1 : Sur mon Linux qui est pourtant libre : j'ai le microcode chargé dans le cpu qui ne l'est pas, celui du gpu non plus, celui du modem non plus, et celui de mon équipement bluetooth non plus, ni celui de ma webcam. Je suis certain et je peux m'assurer du comportement de chacun de ces éléments ? non.

ps2 : vous avez moultes articles décrivant comme la NSA essaye / affaiblie les protocoles de cryptographie ou les générateurs de nombres aléatoires :
http://www.nytimes.com/1994/06/12/magazine/battle-of-the-clipper-chip.html?pagewanted=1
http://www.nytimes.com/2013/09/06/us/nsa-foils-much-internet-encryption.html?pagewanted=all

Même dans des logiciels libres : https://plus.google.com/+TheodoreTso/posts/SDcoemc9V3J

http://www.propublica.org/article/nsa-documents-suggest-close-relationship-between-nsa-us-companies

Ce qui est demandé : http://www.nytimes.com/interactive/2013/09/05/us/documents-reveal-nsa-campaign-against-encryption.html?_r=1& : compromission des standards, compromission des systèmes de cryptage (des réseaux, des terminaux, des serveurs), partenariats avec l'industrie (US) pour compromettre les produits

avatar harisson | 

En tout cas, c'est bien sympa de ta part de fournir tous ces liens ;)

Peut-être qu'un jour, on aura du vrai open hardware qui tiendra la route niveau perfs et qui arrivera à être commercialement viable.

avatar lmouillart | 

"Peut-être qu'un jour, on aura du vrai open hardware qui tiendra la route niveau perfs et qui arrivera à être commercialement viable." Depuis que j'ai vu l'intelligence du célèbre trojan de Ken Thompson, https://fr.wikipedia.org/wiki/Porte_d%C3%A9rob%C3%A9e (Le cas du compilateur C Unix : Trusting Trust), je fais confiance par défaut mais sans plus de conviction.

Même avec du matériel ouvert, ou des logiciels libre il est possible de mettre des backdoor, faiblesses (voulues), ou sur les algo, les maths proposées. Et même là de toute manière les faiblesses non voulues pourront tout de même être exploitées.

avatar lmouillart | 

On peut ajouter comme source un document de la CIA sur l'évolution de la cryptographique et notamment des règles d'export hors US : http://www.foia.cia.gov/sites/default/files/DOC_0006231614.pdf

Et ce afin de permettre à la NSA de garder intacte leurs capacité de décryptage (course qui à commencé dés les années 60).

On peut voir qu'IBM, Apple, Bull, Digital, Sun, NCR, AOL, Motorola, Compaq, Novell RSA ont travaillé conjointement pour proposer des solution avec "clé de récupération", et donc affaiblissement des protocoles de cryptages permettant d'être bypassé si besoin.

avatar Trillot Bernard | 

Il n'en a pas c'est simple. Il suppose que c'est vrai et il traduit ça en certitude et propos péremptoires, comme dans toute discussion de comptoir.

Alors de backdoors il y en a peut être, y compris chez Apple, c'est tout ce qu'on peut dire.

avatar Dv@be | 

@Lonesome Boy :
Dans x files éventuellement ;-)

avatar oomu | 

juniper, cisco, etc.

On a eu maintes fois la preuve que les états (et autres margoulins.... d'AUTRES margoulins qu'on ne sait pas qui) arrivent à saboter (avec ou sans participation du fabricant/éditeur) les produits.

Donc oui, l'inquiétude est légitime.

Après, c'est pas en claquant des doigts une loi ou un coup de menton à la télé qu'on va créer une industrie qui doit aller aussi bien du circuit électronique jusqu'au logiciel et s'intégrer dans TOUT ce qui bouge dans le monde. A la fois une industrie lourde (qu'on a passé 20 ans à démanteler en Europe) que infrastructures et logiciels (qu'on méprise tel OVH ou ne glorifie que pour des petites boîtes qui font des produits vite oubliés).

On en est au 5eme ou 6eme coup de menton étatique, je m'y perds depuis Jospin, et le résultat est toujours le même:

- des commentaires blasés, lassés, épuisés sur des forums de geeks
- de l'argent évaporé (enfin pas exactement: ça a fait baisser le chiffre du chômage pour 20 glandus, et rien que pour les glandus, c'est déjà bien)
- reprise du bidule vite digéré dans une structure bien pépère (bull, orange, etc)
- déballage du tapis rouge pour la venue de Microsoft pour un énième contrat de délocalisation vers ses solutions aux USA (logiciels, compétences, données, clouds, gestion utilisateurs, big-data, etc au fur et à mesure des nouveaux marchés que les USA développent)

----
"souverain", c'est pas le nouveau terme pour "truc glorifié au médias que Orange reprend piteusement 2 ans plus tard" ?

avatar Orus | 

"Le système d'exploitation souverain"
Rien que le nom fait rire.

avatar Jeff06am | 

@Orus :
Idem.
Moi ça me fait penser à la Corée du Nord et son PS propriétaire.

avatar Lonesome Boy | 

@Orus :

Ouais enfin, rire jaune alors, car quand j'entends que ce sont les mêmes personnes ayant pondu la loi sur le renseignement et autres systèmes de flicage digne de certains régimes totalitaires qui aujourd'hui voudrait un OS "souverain", i.e. entre leurs mains ou celles de leurs successeurs.

Mais je te l'accorde, ça prêterait franchement à rire si ce n'était pas eux qui décidaient quoi faire avec la majorité de ce que l'on gagne.

avatar oomu | 

Mandrake/Mandriva n'a eu aucun soutient étatique, toutes les peines du monde à se financer, puis est allé chercher les ricains (comme tout le monde) qui ont promptement imposé un management ricain (comme partout) mais a changé la direction de l'entreprise vers des produits éducations.

Après l'échec, Mandriva s'est refocalisé sur linux, mais au final ce fut trop tard.

Mandrake/Mandriva a ses débuts fit un important travail de traduction de KDE (un environnement graphique pour linux) et un installateur complet et convivial entre autre (et de nombreux outils).

Mandriva aurait pu, aurait du, devenir pour l'Europe ce qu'est Redhat maintenant aux USA.

-
alors les réactions de politiciens, aux mentalités de vieux si tôt qu'il s'agit d'internet ou de technologie, feraient mieux d'aider au financement des entreprises de logiciels déjà existantes en France (y en a tout plein), et leur demander de par-ti-ci-per (de près :contributions kernels, etc) au développement de linux et proposer des distributions clés en mains et surveillées pour les besoins de l'administration et/ou armée.

rien de bien révolutionnaire en somme et qui ni nécessite de lois ni de tralala médiati..ha zut comment va faire le politicien pour exister ? ho non !

-
"Il serait plus simple de donner de l'argent à Debian et d'en promouvoir l'usage."

il serait effectivement plus simple de forker Debian et certifier joyeusement une version. sur le long terme. pas juste pendant 2 ans d'un contrat bidon de prestation d'une SSII vite oubliée si tôt qu'un responsable change de nomination. "késéké ce debian de mon prédécesseur ? mettez moi du suse avec partenariat microsoft!"

avatar fl0rent | 

Alors je l'ai pas écrit :
"il serait effectivement plus simple de forker Debian et certifier joyeusement une version. sur le long terme. pas juste pendant 2 ans d'un contrat bidon de prestation d'une SSII vite oubliée si tôt qu'un responsable change de nomination. "késéké ce debian de mon prédécesseur ? mettez moi du suse avec partenariat microsoft!""

Mais je pensais exactement la même chose quand j'ai écris ma phrase!! C'est pour ça je pensais même pas forker car ils feraient ce que tu décris, mais plutôt juste donner de l'argent à une association. (ils savent le faire ça! ;-))

avatar oomu | 

Donner de l'argent à une asso, ils savent faire, mais une association telle Debian ne fait pas partie de leur monde.

précisions:
Mon commentaire n'avait rien de méprisant envers une SSII mais sur le manque de durée et pérennité qu'on voit régulièrement.

Qu'il y ait un fork et certification gérés sous contrat avec une ou des entreprises privées pour les besoins du gouvernement ne me choque pas du tout, si c'est fait dans la durée. Ce qui me chiffonne est le court terme et l'envie à chaque fois d'un responsable (même pas forcément un élu) de vouloir supprimer un existant pour mettre sa touche à lui ou elle. D'où le court terme et du vite oublié.

avatar fl0rent | 

@oomu :
Je suis malheureusement totalement d'accord avec toi

avatar oomu | 

Pendant ce temps les USA ont leur OS souverain nommé windows-redhat-unix-bsd-osx

et un cloud souverain nommé google-amazon-microsoft-dropbox-apple

et un constructeur souverain nommé ibm-hp-dell-apple

ainsi qu'un myriade de petits acteurs US de taille + ou - internationales...

Pour l'éducation, ils ont un de leur prestataire souverain habituel nommé Apple par exemple.

Pour les besoins en ordinateur de l'armée US, y a le marché libre et surtout leur constructeur souverain HP.

sont très souverains les USA.

avatar byte_order | 

Ouais, enfin vu le nombre de routeurs Cisco qui en fait sont des contrefaçons asiatiques et probablement bourrés de backdoors, c'est bien beau d'avoir un OS souverain sur une machine souveraine, mais si toutes les données qui en sortent ou y arrivent peuvent fuire n'importe où, cela change pas grand chose.

avatar oomu | 

Vrai.

Mais c'était pour rappeler la force de l'industrie us.

avatar Lonesome Boy | 

@Orus :

Ouais enfin, rire jaune alors, car quand j'entends que ce sont les mêmes personnes ayant pondu la loi sur le renseignement et autres systèmes de flicage digne de certains régimes totalitaires qui aujourd'hui voudrait un OS "souverain", i.e. entre leurs mains ou celles de leurs successeurs.

Mais je te l'accorde, ça prêterait franchement à rire si ce n'était pas eux qui décidaient quoi faire avec la majorité de ce que l'on gagne.

avatar marc_os | 

« Parmi les écueils, pourquoi créer un nouveau « Commissariat à la souveraineté numérique », chargé donc de la création d'un OS français, alors que plusieurs instances existantes [...] pourraient déjà se saisir du sujet ?»

C'est pour faciliter le copinage.
Quoi de mieux qu'une nouvelle institution pour placer les copains et capter des budgets ?
Et le Goupil, il en est où déjà ?

avatar Lonesome Boy | 

@marc_os :
Quoi??? Qu'entends-je??? Les hommes politiques ne seraient pas là pour "l'intérêt général"? On m'aurait menti?

Pages

CONNEXION UTILISATEUR