Si la loi française impose que les services publics numériques soient complètement accessibles aux personnes en situation de handicap, le gouvernement a encore du retard. Alors que la fin de la déclaration de revenus 2022 approche, la Fédération des aveugles de France dénonce le manque d'accessibilité du site des impôts, qui est donc partiellement inaccessible pour une partie des citoyens français. En France, 1,7 million de personnes sont atteintes d'un trouble de la vision.
Le captcha du site par exemple, ne propose pas d'alternative non visuelle. « Une personne en situation de handicap visuel n'est pas en mesure d'être en autonomie pour déclarer ses impôts, ce qui est pourtant le premier acte citoyen » s'indigne Anne Renoud, présidente de la Fédération.
Dans son communiqué, l'association pointe du doigt le manque d'accessibilité des sites des institutions publiques et donne quelques statistiques. Sur 72 sites, seuls 28 ont une page d'accueil conforme à la réglementation du RGAA. Moins de 11 % d'entre eux déclarent un niveau « Totalement conforme ». Autrement dit, 3 sites sur 72 sont réellement navigables pour les personnes en situation de handicap. Ceux-ci risquent de se retrouver hors des clous pour certaines démarches à cause de ces manques d’accessibilité.
Mais les sites de l'État ne sont pas les seuls à être pointés du doigt. En 2021, l'association apiDV interpellait la secrétaire d'État sur l’utilisation massive du logiciel de gestion de vie scolaire Pronote. Celui-ci est utilisé dans les écoles par les enseignants comme par les parents et élèves. L'association estime qu'il est « inutilisable » pour les personnes souffrant de déficiences visuelles.
Et les choses ne sont pas mieux dans le privé : l'association dénonçait également les sites de la Fnac ou de LVMH, qu'il est impossible d'utiliser dans des conditions correctes. Cette entrave peut être assimilée à un refus de vente. Selon la Fédération, seuls 10 % des sites internet sont accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes.