Les autorités françaises développeraient discrètement un outil permettant aux services de renseignement et à la justice d'infiltrer des smartphones sans l'autorisation de leurs utilisateurs, selon de nouvelles informations du Monde. En quelque sorte, un clone de Pegasus, le spyware que NSO voulait justement vendre à l'État français… et qui aurait finalement refusé de signer le chèque à la fin de l'année dernière (l'Élysée a néanmoins démenti).
Le quotidien ajoute toutefois que les capacités techniques de ce mouchard souverain demeurent loin de celles de son modèle, si efficace pour pénétrer en douce les smartphones visés et ce, sans intervention de la victime. Le sujet est particulièrement délicat, et la controverse autour de Pegasus et de NSO — encore alimentée cette semaine par la plainte spectaculaire d'Apple — ne fait qu'accroître les difficultés de mise au point d'un tel logiciel.
Les services de l'État, en particulier la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) sont pourtant demandeurs d'un outil « à la Pegasus », ce d'autant que NSO a tout fait pour les séduire. D'autres pays n'ont pas eu ces pudeurs et ont exploité le spyware, malgré la réputation sulfureuse de NSO (même les Américains s'en méfient, parait-il) et ses liens avec les officiels israéliens.
Il faut savoir que la loi française autorise le piratage à distance des smartphones, une mesure qui est applicable depuis 2017 sous le contrôle d'un magistrat. Au sein de la DGSI, un service a justement été créé pour en tirer parti… le jour où le logiciel sera disponible, ce qui pourrait être compromis au vu du scandale NSO.