Mise à jour 19/04 — Les entrepôts d'Amazon resteront fermés jusqu'au mercredi 22 avril inclus, a annoncé l'entreprise.
Il est toujours possible de commander et de recevoir tous les produits annoncés comme disponibles sur Amazon, a assuré Frédéric Duval, le directeur général de la filiale française du géant du commerce en ligne. Dans un courriel envoyé aux clients français d'Amazon, le patron précise que les délais de livraison affichés sur le site sont ajustés, mais c'est en fait déjà le cas depuis le début du confinement. Les commandes sont traitées par des entrepôts européens du groupe.
Durant les quelques jours où l'entreprise va évaluer la situation sanitaire de ses six entrepôts français, les salariés resteront chez eux. Amazon leur versera 100% de leur salaire, sans passer par le dispositif de chômage partiel, contrairement à ce qui avait été suggéré (lire : Amazon suspend l'activité de ses entrepôts en France jusqu'au 21 avril). Amazon emploie plus de 10 000 personnes en France.
À l'origine, la suspension de l'activité devait durer jusqu'au 20 avril inclus. Mais « je ne peux pas confirmer aujourd'hui que [l'arrêt de l'activité] durera cinq jours », a expliqué Frédéric Duval devant les caméras de LCI. « Il est trop tôt pour parler de réouverture pour l'instant. Je ne suis pas en mesure de donner une date », ajoute-t-il.
Le patron d'Amazon France reste sur la ligne de défense de l'entreprise, qui regrette la décision du tribunal de Nanterre qui restreint l'activité du distributeur à la commercialisation des seuls produits dits essentiels pendant un mois. « Il y a des choses que l'on est choqué de voir, des godemichés ou des drones », a décrit à Franceinfo Emilien Williatte, délégué CGT du site de Douai. Le syndicat « estime [qu'Amazon] n'envoie pas des produits dits essentiels ».
Mais à qui revient le droit de dire que tel produit est essentiel ? Un syndicat, Amazon, la justice ? « Aujourd'hui, je ne sais pas dire si un coupe-ongles est un produit essentiel parce qu'il fait partie d'une catégorie d'hygiène ou si c'est un produit qu'on ne considère pas comme de l'hygiène. Je ne sais pas dire si un préservatif est un produit médical », reprend Frédéric Duval.
Cette ambiguïté et l'astreinte d'un million d'euros par jour et par infraction constatée pousse Amazon à « ne pas prendre de risques » et à fermer les centres de distribution. Le groupe regrette l'impact de cette décision sur « les milliers d’entreprises françaises qui vendent sur amazon.fr, nos collaborateurs et nos partenaires ». Mais cela ne changera finalement pas grand chose pour les clients.
Au moment du référé soumis au tribunal de Nanterre, plusieurs organisations syndicales avaient demandé la fermeture des entrepôts pour protéger la santé des salariés. Amazon a fait savoir que des mesures de distanciation sociale ont été mises en place, tout comme des nettoyages renforcés des sites, et que des produits de désinfection sont fournis aux employés. Cela n'a pas empêché plusieurs cas de contamination, dont un salarié de l'entrepôt de Brétigny-sur-Orge dans le coma, selon la CGT.