La tablette ou un PC pourrait devenir une fourniture scolaire en collèges

Florian Innocente |

L'équipement des collégiens en tablettes fournies par leur établissement devrait se transformer en une politique où les élèves sont invités à amener leur propre tablette ou ordinateur portable, explique NextInpact à propos de la nouvelle donne au sein du ministère de l'Éducation nationale.

Image : Apple

Dans le viseur, le plan d'équipement généralisé promis par l'ancien président François Hollande avec comme échéance la rentrée qui arrive. Toutefois le poids de cet investissement a eu raison de cette généreuse promesse. Les collégiens conservant la tablette fournie d'une année sur l'autre, il faudrait en acheter autour de 800 000 unités tous les ans avec un coût estimé à chaque fois de 240 millions, hors accessoires et licences logicielles.

A la place, il s'agirait d'aller vers une politique connue en entreprise, celle du BYOD (Bring Your Own Device) ou AVEC en français (Apportez Votre Equipement personnel de Communication). Chaque élève apporterait son matériel comme il a déjà sa propre calculatrice dans son sac.

Ces équipements mobiles devenant de plus en plus courants dans les foyers, il paraît sensé d'éviter ce coûteux doublon. Reste que tout le monde n'est pas équipé et que ce n'est pas un mince investissement pour certaines familles. Les modalités du coup de pouce envisagé pour aider les enfants les moins favorisés ne sont pas complètement arrêtées, des expérimentations avec une aide financière de l'Etat vont cependant être lancées.

Autre problème qui risque de se faire jour : l'organisation d'un enseignement qui s'appuie sur des matériels et des logiciels hétérogènes. Sauf à trouver le plus petit dénominateur commun entre tout ce que la classe contiendra de tablettes, PC et smartphones. Sachant également que les smartphones ne seront plus forcément les bienvenus dans certains collèges à la rentrée…

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avatar cocotux | 

C’est toute l’école qui est à changer. C’est pas en rajoutant un iPad que les choses vont changer. Sujet et débat long, très long, interminable, politiquement compliqué, humainement dérisoire......

avatar expertpack | 

tout cela est ridicule, inutile , et les gosses passent deja leur temps sur pc, consoles, mobiles et tablette.
nos politiques sont véreux, et nos têtes blondes de plus en plus nuls

avatar horizon | 

Sacré débat !
J’imagine les mêmes au ministère et dans les académies ...
Pendant ce temps là, les rentrées passent ...

avatar Adrienhb | 

@horizon

Au ministère ? De l'aveu même d'un membre du cabinet d'un récent ministre de l'éducation nationale devenu prof en banlieue, l'école vue de la rue de Grenelle n'a rien à voir avec la réalité du terrain...

avatar Rictusi | 

Ah ah ah, inimaginable, comment ce fait-ce ? Les élites ne sont pas connectées à la réalité du terrain, scoop news !

Ps: Sous mon ton ironique, se cache en fait un grave problème.

avatar IPICH | 

Impossible?
-si prêté gratuitement par l'école, vu l'état des livres c'est même pas la peine, les gosses n'en prendront pas forcément soin et ça se dégradera en même pas un an car quand c'est gratuit les gosses n'en ont souvent rien à faire. -Si c'est carrément offert chaque année aux enfants pour qu'ils puissent ensuite les garder pour eux ce sera un gouffre financier et pas des moindres.
-si c'est à acheter c'est mort aussi ? déjà que certains parents rechignent à acheter un livre complet à 4€...

Et faut aussi prendre en compte l'éducation des gamins tout en réfléchissant au type de tablettes ou d'ordinateurs puis les restrictions logiciels qu'il faut? interdire les smartphones dans les collèges tout en faisant entrer des tablettes et ordis pour chaque élèves? Mouai

Je sais après que c'est déjà comme ça dans certaines écoles en France mais pour moi ça ne fonctionnera pas, pas partout.

avatar IPICH | 

Le principale problème de tout ça finalement c'est l'argent, ce que l'éducation nationale n'a pas

avatar joeldu18cher | 

- des écrans souvent cassés
- des claviers fournis avec mais des soucis de bluetooth
- des tablettes mais des bornes wifi pas encore alimentées en réseau
- des tablettes ultra verrouillées en appli, pas possible d'en utiliser d'autres que celles du panier
- et dans le fond, nulle part, on ne trouve des exemples officiels de cours. Donc ça bidouille! ça fulmine contre la non flexibilité de l'offre, de l'interface, des applis, des usages.
-les mômes ne pensent qu'à y installer des jeux.
-le chargement de la batterie ( ah mais j'ai oublié , ah bah je peux pas bosser!) ,
- au final, on y gagne quoi?
c'est du vent, de la mousse, de l'innovant...
les meilleurs restent les meilleurs et les autres, passé le temps du "oh c'est nouveau , rigolo", retrouvent leur niveau et plafonnent aussi dans l'usage de l'objet.

Beaucoup de pognon, de débats, de temps pour amener de nouveaux soucis et reproduire la plupart des quarts si ce n'est parfois les confirmer et les amplifier

avatar joeldu18cher | 

c'est vraiment délirant! tout cela pour faire hype et se dédouaner de tout

avatar crazy_c0vv | 

Dites donc, ça n'a vraiment pas l'air rose chez vous l'éducation !

J'habite au Québec, ma copine est prof de mathématique à un niveau équivalent au collège en France. Depuis cette année, ils n'ont même plus le droit de demander une calculatrice aux élèves... L'établissement devra les fournir, visiblement ? Ils ne savent pas trop encore.

En revanche, ma copine n'a même pas d'ordinateur à elle. L'école lui en fournit un chaque année pour qu'elle puisse préparer ses cours, rentrer ses notes, communiquer par courriel avec élèves, parents, collègues.

De plus elle a des tableaux interactifs dans toutes ses classes. Des ordinateurs portables peuvent être fournis à la demande pour un groupe d'élèves, le temps d'une séance. Je ne sais pas s'ils ont des tablettes par exemple...

Bref, tout ça pour dire qu'en France, les établissements pourraient bien acheter des tablettes ou des PC portables et les prêter aux élèves uniquement lorsqu'ils en ont besoin. Car je suis prêt à parier que si chaque élève se retrouve équipé d'un device, ils ne s'en serviront même pas 10% du temps en classe.

Quant aux livres, c'est un sujet vieux comme le monde et un marronnier de la rentrée. A part faire en sorte que les élèves aient un livre à la maison et des livres communs directement dans les classes. Cela ferait, financièrement, un livre par élève et un par local. Ce n'est pas si terrible que ça et moins cher que des tablettes en tous cas. Sinon la solution précédemment évoquée de la liseuse est intéressante aussi.

avatar DrFatalis | 

Quelque part dans le monde réel de l'éducation nationale :
- si réseau il y a, il n'y a personne, ou presque, pour s'en occuper, à part un prof hâtivement formé et payé trois queues de cerises (IMP en langage E.N.). Des émissaires du rectorat passent une fois par mois, au mieux, pour bidouiller le serveur de l'établissement. Parfois, il y a un volontaire du service civique. Autrement dit, il n'y aura pas de réseau fonctionnel.

- les profs refuseront, à raison, la moindre minute de travail supplémentaire non payé pour faire tourner ce bouzin.

- Les syndicats seront vent debout vu le cout et le manque d'efficacité de la méthode.

Le seul BYOD qui existe ans l'E.N., c'est celui des profs qui travaillent avec leur propre matériel. A leurs frais.

avatar fte | 

L’informatique est un outil. Que permet cet outil qu’il était difficile, impraticable ou impossible de faire sans ? Est-ce que ces usages ont une valeur pédagogique certaine ?

Je suis absolument favorable aux tablettes en tant qu’outil de consultation, pour remplacer les piles de livres et classeurs que nos gamins se trimballent (et que je ne voudrais pas à avoir à trimbaler moi-même tellement ça peut être lourd et encombrant). Ma fille a un sac à dos convertible avec poignée et roulettes escamotées. Toutes les familles n’ont pas nécessairement les moyens d’acheter ce genre de sac... ce qui pose la question de la fourniture de ces tablettes. BYOD ? Certes pas. Ce doit impérativement être un matériel scolaire fourni par l’école et assuré par l’école, et les matériels personnels interdits.

Les tablettes permettent également de récupérer les cours annotés donnés par les professeurs, de travailler collaborativement sur des documents occasionnellement...

Au delà ? Laptop en permanence ? Pour autre chose que la consultation ? J’ai beaucoup plus de mal à voir des usages pertinents.

Cet outil ne vient pas magiquement. Il doit être accompagné de beaucoup de technologie de support. Le réseau en particulier. On peut imaginer des salles dont les bureaux seraient dotés de prises et câbles réseau. Mais ça ne convient pas aux tablettes. Du wifi partout ? La high school de ma fille accueille 900 élèves. Mon école professionnelle, 1400. Ni l’une ni l’autre n’ont du wifi à ce jour, on peut imaginer pourquoi.

En Suisse il y a un principe de gratuité de l’école, et d’égalité. Dans les faits, ce principe est déjà mis à mal par les simples transports. Ils devraient être gratuits pour les écoliers, au moins pendant la semaine sur les lignes menant aux écoles, or ils ne le sont pas. Certains y vont à pied, d’autres à vélo, d’autres doivent prendre bus ou train.

Donc ces ordinateurs ou tablettes... qui fournit, qui paie ? Comment ne pas complètement ruiner le principe de gratuité et d’égalité de l’école ?

Déjà que des profs donnent des devoirs nécessitant un ordinateur à la maison - ou de rester à l’école après les cours pour utiliser une salle d’informatique -, ou partent du principe que tous les élèves ont un smartphone...

J’aime bien l’uniforme à l’école, kilt, jupe ou pantalon d’uniforme à choix pour tous et toutes. J’aime bien l’égalité à l’école. Bien plus que des laptops à l’école.

La question est dans tous les cas complexe : principes, égalité, technologie, finances, responsabilité... et objectifs pédagogiques bien sûr.

Kilt pour ma part.

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