Alphabet : après Nest et Boston Dynamics, Verily aussi serait en difficulté

Mickaël Bazoge |

Si tout va très bien pour Google, les autres sociétés chapeautées par Alphabet ne donneraient pas entière satisfaction. Une de ces perles, Nest, est ainsi plongée dans une crise liée d'une part aux résultats qui ne seraient pas ceux escomptés lors de son acquisition il y a deux ans, et d'autre part à la personnalité bouillante de Tony Fadell (lire : Nest : la température monte autour de Tony Fadell).

Il y a deux semaines, Fadell s'était présenté à une réunion de Google pour apaiser les esprits et les craintes. Il a assuré que la culture d'entreprise chez Nest s'améliorait : « Bien sûr, nous ne sommes pas parfaits », a-t-il aussi dit. « Aucune entreprise ne l'est. Nest n'est pas parfait. Je ne le suis pas non plus. Mais nous connaissons nos problèmes. Nous avons commencé à les corriger il y a deux ans ».

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Durant cette même réunion, Sergey Brin, le président d'Alphabet et cofondateur de Google, a défendu une autre société du groupe moins exposée médiatiquement, mais qui a subi récemment son lot d'articles ravageurs. Verily, qui développe une lentille "intelligente", souffrirait aussi d'un management déficient. Andy Conrad, le CEO de cette entité, est la cible de critiques provenant d'ex-employés lui reprochant un leadership « dérisoire et impulsif ». Cette gestion heurtée aurait provoqué une fuite des cerveaux.

Sergey Brin s'est donc porté à la défense de Verily. Il déplore les épanchements d'anciens salariés dans la presse. C'est même injuste, d'après lui, car proportionnellement, les départs d'employés seraient moins nombreux chez Verily que chez Google et Alphabet. Surtout, il affirme que l'entreprise gagne de l'argent : avec Nest et Fiber, Verily est un des rares « moonshots » d'Alphabet à générer des profits.

Brin ne donne pas les chiffres de ces bénéfices, mais on sait que le chiffre d'affaires des « paris » d'Alphabet ("Other Bets") a été de 448 millions de dollars l'an dernier. Nest participe à hauteur de 340 millions, Fiber 100 millions, et il reste Verily dont les ventes (des partenariats avec des labos) sont de 10 millions. On ne sait pas si, à l'occasion de cette fameuse réunion, les édiles de Google ont abordé le sujet de Boston Dynamics, le joyau de Replicant (l'activité robotique d'Alphabet), qui est censé être en vente. Là encore, c'est un problème de leadership qui est en cause dans les difficultés de l'entreprise.

avatar marc_os | 

Problèmes de leadership ?
Ah ben dis donc, on n'a plus de bons Führer de nos jours. Tout se perd.

avatar mika944 (non vérifié) | 

Très moyen comme humour noir. Même Jobs avec son fichu caractère n'a jamais été traité de Führer.

avatar marc_os | 

@ mika944
Le verbe führen veut dire conduire, diriger.
Mais visiblement, la majorité n'a pas encore compris que la recherche d'un leader dans la vie comme en politique veut dire renoncement. Renoncement à la démocratie, où les élections servent de facto à signer des blanc-seings à des leaders pour x années. Une fois élus, ils font ce qu'ils veulent et n'ont que faire de leurs promesses que les gogos ont bien voulu croire.

avatar mika944 (non vérifié) | 

Ah ok alors ce n'était pas de l'humour plutôt de la provocation. Au temps pour moi. Pour info, ici ce n'est pas le site du FN mais MacGé :-) pour les passionnés de pomme, pas de dictateurs.

avatar marc_os | 

@ mika944
Au départ si, c'était de l'humour noir.

avatar C1rc3@0rc | 

Même si le terme est générique et peut être adapté dans la situation decrite, il y a des lourdeurs historiques qu'il vaut mieux éviter.
Comme terme définissant un leader a tendance tyrannique, tu aurais aussi pu utilisé une version italienne ou espagnole (l'espagnol etant aussi la langue de l'amerique du sud...). Tu avais aussi le choix du Russe, de l'arabe, le grec, le swahili, ou même l'anglais!
Même en français tu avais le terme "duc" qui était utilisable, certes moins facile a comprendre si on a pas de culture générale et quelques reliquats de latinisme, mais ça pouvait faire.

Ceci dit, sur le fond les societés dont il est question sont plus orientées R&D a moyen et long terme que machines a fric a court terme, et la management dans la culture Google est quelque chose de "special"

On sait aussi que Jobs tenait une "meute" de "creatifs" ayant des personnalités "difficiles" et qu'arriver a en obtenir une synergie nécessitait a la fois de la rigueur et de la fermeté tout en sachant éviter d'éteindre la talent. Jobs savait le faire, parce qu'il se foutait de ce qu'on pensait de lui ou du dicktat des "bien pensants". Cela etait d'ailleurs la meme chose par rapport aux financiers, actionnaires et spéculateurs: son opinion et ses actes allaient a 180º de la tendance "normale". Cook n'a pas cette "force", il a cédé a Ive et les "têtes" d'Apple parte, il a un peu cédé aux financiers et on voit ce qui sort depuis...

avatar k43l | 

Mais avant de diriger, il faut savoir rassembler et aussi avoir une vision... Et c'est ça qui mène à la réussite.

Apple, Google ou Microsoft ne s'est pas fait avec leur seul fondateur. Ballmer par exemple diviser beaucoup avec ses frasques et sorti médiatique. Mais force est de constater qu'il était aussi plutôt apprécier au sein de ses collaborateurs et Microsoft est toujours en vie (malgré sa mort annoncé chaque année).

avatar JLG47_old | 

@marc_os :
Non, problème de rentabilité.
Il faut que le fric rentre vite.
Il semble que Google ait oublié ses débuts difficiles.
Tout le monde ne peut être Amazon et tourner 10 ans en déficit et attirer le financement sur la seule croissance.

avatar marc_os | 

@ JLG01
En fait je faisais de l'humour noir en reprenant la dernière phrase de l'article qui dit : « Là encore, c'est un problème de leadership qui est en cause dans les difficultés de l'entreprise. »

avatar enzo0511 | 

La CFO avait annoncé en début d'année après le bilan financier sous l'entité alphabet que les comptes et les ressources des moonshot projects seraient désormais ultra monitorés donc ils vont sûrement arrêter les frais pour certains ou changer leur tête

avatar enzo0511 | 

C'est marrant de parler d'alphabet et de ses filiales

Pourtant Apple n'est pas un exemple de leadership
Et il y a de grandes gueules chez Apple comme il y en a chez les autres c'est juste que c'est beaucoup moins médiatisé

avatar digitalscreen | 

@mika944

Pourquoi du fb ? Par ce que l on parle d hitler ?
Pathétique .. Hitler était socialiste !

avatar marc_os | 

@ digitalscreen
Hitler et les "national-...socialistes" n'avaient de socialiste que le nom et la couleur du drapeau. C'était du vas-y-que-je-t-embrouille, j'utilise des codes de "gauche", je fais croire que je suis de gauche et en faveur du petit peuple, mais en vérité quand certains prolos des jeunesses hitlériennes ont râlé et exigé de toucher aussi sur le pactole spolié aux juifs, alors ils ont été parmi les premiers à faire connaissance des camps. (Cf. Lion Feuchtwangler, Die Geschwister Budenbrock).

avatar digitalscreen | 

Lire pourquoi du fn ... Pas fb lol

avatar occam | 

Ah, la sensibilité rhétorique de Tony Fadell !
Non seulement il excelle dans la litote :« Nest n'est pas parfait. Je ne le suis pas non plus. » Mais encore il a un humour décalé à ricochets : « … nous connaissons nos problèmes. Nous avons commencé à les corriger il y a deux ans. »
C'est quand déjà que Google — pardon, Alphabet — a acquis Nest ? Il y a deux ans ?

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