Le régulateur espagnol inflige une amende de 143,6 millions d'euros à Apple pour son accord avec Amazon

Félix Cattafesta |

Apple risque de mettre la main au porte-monnaie dans le cadre de son controversé partenariat avec Amazon. En 2018, Cupertino a signé un accord avec la plateforme pour la création d'une boutique certifiée visant officiellement à réduire la vente de contrefaçons. La démarche a été suivie d'un coup de balai chez les revendeurs non agréés, qui devaient respecter certaines conditions impossibles à atteindre pour les très petites entreprises.

Boutique espagnole d'Apple chez Amazon.

Le contrat a amené de nombreuses plaintes de vendeurs et fait lever les sourcils des autorités de la concurrence en Europe. Le sujet a été abordé lors d'une audition antitrust américaine en 2020, tandis que le régulateur allemand a ouvert une enquête peu après. Son équivalent espagnol a fait de même un an plus tard, et vient aujourd'hui de rendre son jugement.

La Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia affirme que plus de 90 % des détaillants reposant sur Amazon pour vendre des appareils Apple ont été évincés de la plateforme. Il ajoute que l'accord a limité la publicité que les concurrents d'Apple étaient autorisés à placer sur Amazon, tandis que les prix des appareils Apple ont augmenté dans le pays suite à cet accord.

Par conséquent, le régulateur espagnol a décidé d'infliger une amende de 194,1 millions d'euros à Apple et Amazon. Cupertino va devoir débourser 143,6 millions d'euros, et Amazon 50,5 millions d'euros. Les deux entreprises ont d'ores et déjà confirmé qu'elles allaient faire appel à la décision. La partie est loin d'être gagnée pour l'Espagne : l'Italie a infligé 203 millions d'euros d'amende aux deux groupes en 2021, mais l'amende a finalement été annulée un an plus tard.

« Nous sommes en désaccord avec la décision de l’autorité espagnole de la concurrence et comptons faire appel. Nous contestons également l’idée suggérée par l’autorité qu’Amazon aurait intérêt à exclure des vendeurs partenaires de ses boutiques. Notre modèle économique repose sur le succès des vendeurs partenaires, dont la plupart sont des petites entreprises », a réagi Amazon dans un communiqué adressé à la presse.

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