Stock-options : la SEC passe à l'action

Christophe Laporte |
L'affaire des stock-options a connu de nouveaux rebondissements cette semaine. Après plusieurs mois d'enquête, la Securities and Exchange Commission (SEC) a inculpé hier l'ex-directeur financier Fred Anderson et l'ex-directrice juridique Nancy Heinen pour avoir illégalement antidaté des stock-options.

Il est reproché à Fred Anderson de ne pas avoir vérifié les comptes et d'avoir encaissé une plus-value illégale. Sans nier ni admettre les accusations portées contre lui, l'ancien monsieur finance d'Apple a trouvé un accord avec le gendarme américain de la bourse. Il s'engage à régler une amende de 150 000 dollars pour que la SEC abandonne ses poursuites de « fausses déclarations financières » et a remboursé les 3,5 millions de dollars qu'il a perçus à partir de stock-options antidatées.

Pour Nancy Heinen, les charges retenues sont plus graves. Elle est considérée comme la principale responsable des deux programmes de distribution de stocks options les plus controversés : celui attribuant en février 2001 4,8 millions d'options à l'équipe dirigeante et celui attribuant fin 2001, 7,5 millions d'options à Steve Jobs, que ce dernier n'a jamais exercé. L'ancienne directrice juridique serait à l'origine de l'affaire, aurait falsifié de nombreux documents et écrit le compte rendu d'une réunion du Conseil d'administration qui ne s'est en fait jamais tenue

La SEC a tenu à remercier Apple pour sa coopération sans faille dans cette affaire et a indiqué qu'elle ne poursuivrait pas directement la firme de Cupertino. Reste le cas Steve Jobs. Ces derniers dénouements sont jugés par les spécialistes comme favorables à Steve Jobs pour qui le spectre d'une inculpation s'éloigne un peu. Cependant, certaines déclarations de Fred Anderson et Nancy Heinen pourraient changer la donne. En effet, ils affirment avoir obéi directement ou indirectement aux ordres de Steve Jobs. Fred Anderson indique clairement que Steve Jobs était au courant des implications comptables, chose qu'il a toujours niée jusqu'à présent. Bref, Steve Jobs n'est pas encore sorti d'affaire !
avatar Silverscreen | 
Sauf qu'aux dernières nouvelles, il me semblait que la SEC avait définitivement clos l'affaire aujourd'hui en remerciant Apple pour, je cite, "son extraordinaire coopération" dans cette affaire… J'ai pas compris plusieurs trucs sinon : - à qui a profité le back-dating au final ? - est-ce que Heinen et Anderson en ont profité ? - pourquoi l'avoir fait sur les stock-options de Jobs ? Parce que c'est tout un lot (dont des stock-option profitant directement aux deux inculpés) qui a été anti-daté ou juste pour faire plaisir au board ?
avatar Anonyme (non vérifié) | 
La modification sur les dates des options à profité au moins à Anderson. Mais je ne sais pas si Heinen à juste été à l'origine de ce back-dating ou si elle en a profité aussi. Ya eu 2 attributions à deux moments différents. Une pour l'équipe dirigeante, une juste pour steve.
avatar LeMerou | 
Un peu (beaucoup) hors-sujet, mais sauf erreur MacGé n'en parle pas, alors que vous êtes concernés, et pas qu'un peu…<br /> http://www.ecrans.fr/spip.php?article1197
avatar Anonyme (non vérifié) | 
1/ c'est HS 2/ c'est faux, on en a parlé : https://www.macg.co/mgnews/depeche.php?aIdDepeche=125208
avatar LeMerou | 
Bon, au temps pour moi… Merci, Christophe ! Ça m'avait échappé…
avatar shenmue | 
Enfin bon, là, c'est parole contre parole...Fred A. dit que Jobs était au courant et qu'il lui a dit en gros "vas-y, on te couvre et on régularisera ça" tandis que Jobs dit qu'il n'en savait rien... Cette déclaration coincide étrangement avec la relaxe de l'interréssé sous couvert du paiement d'une lourde amende, mais en gardant la possibilité d'exercer... ça ressemble en effet à un arrangement: on vend la peau de l'ours (Steve) contre la relaxe. Ce qui est bizarre, c'est que Nancy H. Qui est bien plus mouillée et qui aurait tout intérêt à se délester sur SJ, ne l'a pas fait. Ce qui est bizarre aussi, c'est que SJ n'a pas utilisé ses petits arrangements à son propre profit. Quel intérêt alors d'en être l'instigateur ? Et pourquoi Fred.A n'a pas parlé avant et ne dit cela qu'au moment de son arrangement avec la SEC ? J'ai comme l'impression que ça sent le coup fourré contre SJ. On signale que l'entreprise elle-même ne sera pas poursuivie (sous-entendu, ses hauts cadres eux peuvent l'être individuellement), on relaxe l'un des principaux interressé en laissant filtrer l'info que soudin, contre tous les résultats de l'enquête de la SEc et celle d'Apple, SJ serait donc au final mouillé jusqu'au coup... Et bien sûr on en rajoute sur la probité de l'interréssé Fred. A, histoire de bien préparer l'opinion au fait que sa déclaration, dans un cadre juridique aurait sans doute plus de poids que celle de Steevy le manipulateur... P.tain que ça sent la GROSSE tambouille tout ça...
avatar Silverscreen | 
En même temps ce sont les propos qu'aurait tenu Anderson selon son avocat qui est le seul à avoir fait une déclaration officielle : Anderson n'a fait aucune déclaration directe à ce sujet… Or, les avocats US aiment bien semer le doute sur l'entourage de leurs clients… juste pour justifier auprès de ces derniers que, mêmes s'ils sont archi-coupables, ils les défendent bien ? <br /> Je pense que le fait que : 1- Jobs n'aie pas profité de ces propres stockoptions antédatées à aucun moment et les a depuis régularisé alors que <br /> 2- Anderson en a profité lui donne une idée de la probité du CFO. En l'occurrence, si j'imagine mal Jobs ne pas être au courant de l'"arrangement comptable" dans ses grandes lignes, je veux bien croire qu'Anderson et Heinen savaient bien mieux que lui que l'arrangement comptable allait bien au-delà du simple arrangement vu qu'ils ont tous deux décidé d'en profiter et que ce sont eux qui l'ont mis en place : choix de la date, falsification de documents etc.

CONNEXION UTILISATEUR