Google fait visiter un de ses data-centers
Pour la première fois, Google a offert à une poignée de journalistes l'accès à un de ses data-centers — celui de Lenoir, en Caroline du Nord, à quelques dizaines de kilomètres de celui d'Apple à Maiden.
La firme de Mountain View a généreusement communiqué sur le sujet, publiant une galerie, une vidéo sur YouTube et même une vue StreetView de l'intérieur de son installation. Une véritable opération de séduction ayant comme objectif de mettre en avant la fiabilité des services de Google et ses efforts pour réduire la consommation de ses centres de données.
La fiabilité et la sécurité sont démontrées en faisant faire le tour du propriétaire, en détaillant les systèmes de redondance et de sauvegarde sur bande, ou encore en montrant les photos impressionnantes de destruction des disques durs défectueux. Des installations somme toute classiques chez les grands de la Silicon Valley.
Google se distingue néanmoins par ses efforts tous particuliers pour économiser l'énergie — un point important alors que l'ensemble des data-centers de la planète consomment 1,5 % de l'électricité produite. La firme de Mountain View fait ainsi partie des quelques sociétés ayant conçu ses propres serveurs, notamment pour éliminer les systèmes traditionnels d'alimentation sans interruption (UPS) au profit de simples batteries.
Comme ceux d'Amazon, Facebook ou Apple, les data-centers de Google utilisent parfois des systèmes de refroidissement passif (comme celui qui profite du climat tempéré de la Belgique) et sont en partie alimenté par des énergies renouvelables. Mais ils ont d'autres trucs en réserve, notamment en matière de gestion de l'eau, pour économiser. Alors que les experts estiment qu'un bon data-center gâche la moitié « seulement » de l'énergie qu'il consomme, l'efficacité des centres de Google atteint 1,2, non loin du 1 rêvé qui signifierait l'efficacité parfaite.
Jusque-là, rien de très étonnant, à part dans la communication très ouverte de Google, dans un domaine traditionnellement assez discret, et l'échelle de ces opérations, plusieurs centaines de milliers de serveurs. Mais Steven Levy, qui consacre un long article aux data-centers de Google dans Wired, révèle une anecdote savoureuse : une équipe interne attaque parfois les data-centers pour tester leur sécurité et leur fiabilité, sans prévenir, à la manière d'un commando armé. Et parfois, ces expéditions révèlent des failles techniques ou humaines et causent des pannes, comme celle de ce 17 avril 2012 où Gmail a été coupé pour 1,4 % des utilisateurs — soit beaucoup de monde…