Bloomberg revient sur l'Apple de l'après Steve Jobs

Florian Innocente |
Bloomberg consacre un sujet à la gestion d'Apple par Tim Cook, alors que l'anniversaire de la disparition de Steve Jobs arrive ce vendredi. Il en ressort quelques confidences de cadres sur la manière dont les choses ont évolué et quelques indiscrétions sur des événements récents ou peut-être à venir.

Par exemple, à propos du départ à la retraite de Bob Mansfield (à gauche) annoncé le 29 juin et son remplacement par Dan Riccio un autre vétéran de l'entreprise. Le 27 août, machine arrière toute. Mansfield reste et conserve son titre de Vice-Président, mais sans affectation particulière, autre que de participer au développement de futurs produits. Tandis que Riccio prend la pleine possession de ses nouvelles responsabilités.



Bloomberg raconte que Tim Cook a manqué de peu d'assister à une « révolte » interne dans la division pilotée par Mansfield :

« Selon trois personnes familières avec la séquence des événements, plusieurs ingénieurs de haut niveau dans l'équipe de Mansfield se sont plaints bruyamment après l'annonce sur son remplaçant, Dan Riccio. Selon eux, il n'était pas préparé pour faire face aux responsabilités de ce poste. En réponse, Cook est revenu vers Mansfield et lui a offert une somme énorme en cash et en actions d'une valeur approchant les 2 millions de dollars par mois (1,5 million d'euros, ndlr) pour rester chez Apple en tant que conseiller et pour aider à gérer l'équipe de l'ingénierie matérielle. »


Sur le dossier Plans et les relations avec Google, Bloomberg explique que Jobs avait un temps songé à retirer le moteur de recherche de l'iPhone, pour finalement estimer que cela aurait surtout pour effet de contrarier les utilisateurs (ce qui s'est d'une certaine manière produit avec Plans). Une nouvelle activité dans la cartographie pour Apple qui fut décidée par Jobs lui-même, affirme l'article, avec une équipe installée en secret sur le campus d'Apple et supervisée par Scott Forstall (lire Une affaire Scott Forstall ?).

Autre détail glané, Apple qui envisagerait d'investir 1 milliard de dollars sur de toutes nouvelles techniques de découpe au laser, contre quelques centaines de millions il y a quelques années, afin de réaliser des produits plus fins et plus légers.

La relation avec Intel et un possible éloignement vis-à-vis du fondeur est brièvement abordée, mais sans que l'on sache si les informations sont récentes. Toutefois le nouvel A6 de l'iPhone 5 témoigne de la capacité d'Apple à prendre en main la destinée de ses processeurs :

« Apple a également discuté de son affranchissement des puces Intel pour le Macintosh, affirment deux personnes au courant de ces discussions. Un tel changement serait difficile et n'est pas imminent, mais il permettrait à Apple de continuer à distinguer ses ordinateurs de ceux de ses concurrents. »


Sur un plan plus général, un an après la disparition de Jobs, l'ascension d'Apple n'a pas ralenti. Avec une progression de 75% de son action et une capitalisation qui a dépassé les 600 milliards de dollars. Avadis Tevanian, l'ancien patron du logiciel venu avec Jobs à son retour, reste épaté par cette performance d'une Apple qui va fournir l'iPhone 5 dans 100 pays avant la fin de l'année, trois mois seulement après son lancement :

« Les résultats parlent d'eux-mêmes. J'ai vu comment cela se passe en cuisine, et sur ​​le plan opérationnel, c'est tout simplement phénoménal. A-t-on jamais vu un produit qui a atteint de tels volumes en si peu de temps ? »


La discipline reste une valeur ancrée dans le fonctionnement de l'entreprise, pour autant, le climat a évolué depuis un an, si l'on en croit des commentaires recueillis auprès d'une vingtaine d'employés, d'anciens salariés et de partenaires.

« L'entreprise est plus heureuse et d'une certaine manière plus transparente qu'elle ne l'était sous la direction de Jobs. Il y a moins de coups de fil frénétiques à minuit, de pression implicite sur les ingénieurs pour qu'ils réduisent ou annulent leurs vacances lors des périodes intenses de développement de produits. Personne ne dira Apple va mieux sans Steve Jobs. Mais jusqu'à un degré surprenant, elle se porte très bien. »


crédit photos : Apple

avatar Anonyme (non vérifié) | 
Merci pour tous ces détails c'est toujours un régal à lire...
avatar Almux | 
Il est vrai que, quand on a une vision très précise d'où on veut aller, la sévérité de ses exigences peut être perçue comme dictatoriale par son entourage... Mais, tout le monde n'a pas de "vision" des choses et, même si cela peut être plus sympathique, se passer de ce type de "dictateur" peut engendrer un laisser-aller plus négatif qu'il n'y paraît...
avatar liocec | 
@Almux : +1
avatar daito | 
"Une nouvelle activité dans la cartographie pour Apple qui fut décidée par Jobs lui-même" On nous expliquait que le tyrannique Forstall était à l'origine de ce nouveau Plan, qu'il contrôlait tout et blablabla et blablabla....
avatar daito | 
"son remplaçant, Dan Riccio. Selon eux, il n'était pas préparé pour faire face aux responsabilités de ce poste." Étonnant dans la mesure où Riccio n'est pas un débutant chez Apple, notamment dans la partie hardware. Il est, à mon sens, le successeur le plus naturel.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@Almux : +100 ! C'est carrément ça !
avatar macbookeur75 | 
@daito: ah parce que tu le connais et tu sais comment il travaille au quotidien ?
avatar daito | 
@macbookeur75 , Non mais je juge à son expérience. Arrivée en 1998 comme VP "Product Design " et depuis 2010 comme VP "iPad Hardware Engineering".
avatar -TiX- | 
Mais dites moi, ne serait-ce pas des implants capillaires que je vois sur la tête de son bon Riccio ?
avatar daito | 
...ou une moumoute. LOL
avatar béber1 | 
daito il était évident que depuis la série de rachats de startup liées à la cartographies dès 2009 (Placebase), que la decision de Jobs -et d'Apple- de developper leur propre service de geolocalisation avait été prise dès ce moment-là. Pour ma part, je pense même que l'idée a du germer plus tôt, certainement pendant l'élaboration des divers projets de smartphones -voire de tablette-, que cela s'est précisé une 1ere fois quand Jobs a voulu intégrer une App de cartographie (avec renforts d'ingés venus de Google) pour la presentation de l'iPhone lors de la keynote de 2007, et une deuxième fois, plus décisive encore, lorsqu'il est apparu fin 2008 qu'Android -et donc Google, pourvoyeur de Maps- allait devenir un concurrent direct de ce qui deviendra iOS. Lorsque Jobs à voulu lancer une "guerre thermonuclaire" contre Android, on peut dire que la fin programmée de tous rapport et services entre Apple et Google était inscrite à ce moment-là (siri étant une autre entaille programmée dans le domaine de la recherche). Maintenant que Jobs n'est plus là, qu'en sera-t-il à l'avenir?
avatar Myaboki | 
@Almux : +1
avatar Steeve J. | 
@Almux : C'est drôle mais la conclusion de l'article c'est plutôt le contraire de ce que tu avances non ? C'est à dire qu'Apple se porte très bien malgré les Cassandres comme toi qui nous prédisent depuis 2 décennies la fin d'Apple.
avatar macbookeur75 | 
@ daito: l'experience d'une personne et son parcours au sein d'une entreprise ne prevalent en rien sa capacité à manager des gens... le type peut être un super génie et un con avec ses collègues ça se vérifie dans plein d'entreprises
avatar supermars | 
Sans vouloir polémiquer et en prenant peut-être un raccourci godwinien... ...cette histoire de l'efficacité "dictatoriale", animée par une vision et une volonté de mise en œuvre, me fait penser aux critiques qu'on adressait aux Démocraties dans les années 30. Et pourtant, ces Démocraties, supposées lentes, tergiversantes et peu efficaces, sont toujours là, alors que les systèmes "visionnaires" et dictatoriaux ( fascismes, communisme ) ont disparu. NB: Aucun lien entre S Jobs et les moustachus
avatar aribibi | 
SJ a fait tout le travail et a redonné à Apple une vraie vision, TC gère une entreprise mature et saine... mais tout est de savoir si il a la même imagination et créativité que SJ. Donc la suite dans quelques années. M'enfin quand on a des boulots comme les leur je ne vois pas ou est le problème de se faire réveiller la nuit par son boss...
avatar methos1435 | 
Apple était à part avec S.Jobs. Il était peut être casse couille pour des détails mais ces détails mettaient la barre très haut. On voit quoi maintenant ? L'iphone 5 ? C'est un bon smartphone mais ça s’arrête là... Il est encore trop tot pour voir de grosses évolutions mais je pense qu'Apple passe petit à petit d'une société à part à une société comme une autre.
avatar daito | 
@macbookeur75 : Mon avis ne reposait que sur son expérience au sein d'Apple.
avatar boxster31 | 
@methos1435 Très drôle ! L'as-tu ? Je l'ai et l'utilise en permanence. Cet appareil est génial, et je viens du 4. Par contre, étrangement, avec sa coque en silicone de chez Belkin, il n'est jamais tombé. Je le kiffe, mon 5 ...
avatar daito | 
@methos1435 : Encore un qui ne comprend pas grand chose et qui surfe sur les jackasseries autour de la mort de Jobs. Apple a révolutionné trois secteurs : l'ordinateur personnel, le baladeur mp3 et la téléphonie......en 30 ans. Mais Apple sans Jobs doit encore faire la révolution en 1 an.
avatar expertpack | 
@methos1435 normalement le fanboy est aveuglé. super finition, superfin, superrapide, plus grand, plus innovant, materiaux supernobles c'est plus qu'un smartphone, C'EST UN IPHONE
avatar Karat | 
Sa reste les employés qui font le produit, jobs c'est un peut la mascotte et le pur produit marketing à lui seul.
avatar Orus | 
Tout cela c'est de la grosse communication d'Apple déguisée en un truc de Bloomberg. La ficelle est un peu grosse.
avatar Mac Mic | 
Jobs c'était Apple, avec Woz. Cook est aux commandes depuis à peine un an. Ok, c'est l'homme de confiance que Jobs à choisi. Mais, quand on voit ce qu'est l'iphone 5 et qu'on annonce un mini iPad, là...je me pose de grosses questions. Car c'est du vrai n'importe quoi, c'est du Cook.
avatar daito | 
Et bien visiblement tu n'as pas vu !
avatar Thierry6 | 
@Mac mic : parce que tu penses qu'il faut 11 mois pour faire un iPad mini ou un iphone 5 ? (spécifications, étude système, développement, validation, mise en production). Moins de 18 mois me paraissent impossibles. Et donc qui a décidé il y a 18 mois de lancer ça ?
avatar Domsou | 
@Mac mic : 'Jobs c'était Apple, avec Woz. ' Woz au début d'Apple. Disons le premier tiers à la louche.
avatar Cowboy Funcky | 
@Mac mic : Cook est l'architecte de la révolution Apple... Steve Jobs en était le visionnaire. Cook est le gestionnaire, la pensée froide et rationnelle. Steve Jobs était le rêveur, l'illusionniste... Peut être que l'héritage de Steve Jobs à Apple c'est sa capacité a inventer de nouveaux besoins... Je me rappelle qu'avant l'iPhone, personne ne l'avait imaginé tel qu 'il serait. Quelle entreprise dans le monde à pour mission de faire rêver à ce point ?
avatar Maliik | 
@Ptimac : +1
avatar XiliX | 
"Karat [03/10/2012 21:01] via MacG Mobile Sa reste les employés qui font le produit, jobs c'est un peut la mascotte et le pur produit marketing à lui seul." Non... non... et non... S Jobs avait le génie d'avoir une vision globale des différentes avancées technologiques. Avoir des employés compétents dans chaque domaine permet justement à S Jobs de sortir un produit absolument génial qui regroupe toutes ses spécialités. Ou je dirai plutôt que S Jobs peut avoir une vision d'un produit génial et choisir des personnes compétentes pour l'entourer et l'aider à réaliser ce produit.
avatar Artek | 
Steve Jobs n'est plus, et ca se voit. L'époque d'or d'apple est fine.
avatar Zoupinou | 
@Karat "Sa reste les employés qui font le produit," Mais bien sûr, et Ferrari aurait été Ferrari sans Enzo Ferrari...
avatar xx-os | 
Il est un fait que SJ était un visionnaire, mais on est tous des visionnaires... Qui n'a pas rêvé d'un guidage GPS, de musiques et de films dématérialisés, de téléphone portable, etc... Moi-même, (donc tout le monde) les imaginais il y a 30 ans. D'ailleurs, ces fantasmes, on les retrouve dans tous les films SF de l'époque. La force de SJ, c'est de l'avoir imaginé (comme tout un chacun), mais surtout de créer tout un socle qui qui sous tendra cet objectif et de faire les bons choix, de mettre le paquet, et surtout au bon moment : c'est le plus important. Ça fait presque 15 ans que SJ met en place son hub numérique, patiemment, tranquillement : on voit le résultat ! L'important c'est le bon produit au bon moment : Apple a failli en crever : trop de produits en avance sur leur temps, dans les années 90, mais invendables ou ne bénéficiant pas à l'époque de technologies suffisamment avancées style Internet ou téléphonie sans fil, wifi, puissance des processeurs etc... SJ ne s'y est pas trompé en les bazardant tous (Newton...) quitte à faire grincer des dents pour y revenir 15 ans plus tard. En conclusion, Tim Cook n'a qu'un seul objectif : trouver le créneau et s'y implanter au bon moment - le créneau, on les connaît plus ou moins, le bon moment, c'est le moins évident ! Pour en revenir à Plans, je pense que c'était le bon moment, dans 1 mois, toute cette polémique sera oubliée, dans 1 an, Apple fera jeu égal avec Google, tout en s'en étant affranchi et pouvant avancer à fond sur ce créneau qui va très vite devenir stratégique (comme Siri d'ailleurs). Chez Apple, ils ont une âme de bénédictin, on avance pas à pas, mais surement, avec certes des clash, mais c'est le jeu : négo pied à pied avec les majors, iCloud, etc. Donc, pour l'avenir, je m'inquiète pas trop, Apple a les compétences, les moyens financiers, le gout du risque : faut juste qu'ils tombent ni trop tôt, ni trop tard ! et c'était ça la grande force de SJ !
avatar xx-os | 
Pour en revenir à Plans, la méthodologie de l'affaire fait partie de l'adn d'Apple et était prévisible, même si Google joue les vierges effarouchées : Souvenez vous : 1) Adobe et les polices de type 1 qu'Adobe vendait très chers et q'ils ne voulaient pas licencier malgré les demandes d'Apple... no problemo, Apple a sorti les polices True Type ouvertes, Adobe ouvre dans la foulée ses polices ! 2) Adobe et le logiciel Première en retard sur mac et bien plus avancé sur PC. Pas de mise à jour malgré les demandes réitérées d'Apple !!! pas de problème, on lance (après rachat) Final Cut Pro : résultat : FCP N°1, Première aux oubliettes ! 3) Idem pour le flash : aucun effort d'Adobe en terme de conso sur mobile malgré les demandes d'Apple... fume le flash sur iPhone, exit flash des mobiles. 4) Et maintenant Maps : Google refusant de l'améliorer et d'y inclure le vectoriel et le GPS... et bien fume Google, on se démerde ! Imaginez les 10zaines de millions d'utilisateurs de maps qui disparaissent des écrans radar de Google du jour au lendemain (sans compter la perte sèche) : les boules quoi, ça rie jaune chez Google - ok même s'il vont en récupérer quelques milliers par déception : c'est le prix à payer, mais Google ne pourra pas dire qu'ils n'avaient pas été prévenus ! Toute l'histoire d'Apple va dans ce sens. Idem pour Samsung, ok ils ont perdu leur procès qui va leur couter de 1 à 3 milliards, mais c'est sans compter la perte pure et simple à + ou - long terme de leur 1er client, et là ça se chiffre à plusieurs milliards par an (actuellement 11 milliard - de mémoire, mais 15 à 20 dans les années à venir s'ils étaient resté partenaires). Ça en fait des GS3 ! Ok, samsung a gagné la place de n°1, mais pour combien de temps ! et le pire c'est que pour le même prix, Apple leur crée des concurrents ou les regonflent : Sharp, LG... dans des domaines connexes : les écrans... pas sûr que la stratégie de Samsung à ce niveau là soit la plus prégnante dans le moyen/long terme
avatar Marc-Alouettes | 
@xx-os : +100 Le secret d'une réussite est de SAVOIR s'entourer, ce que S.Jobs à parfaitement réussi et que TC continue de faire.
avatar fusion | 
c'est marrant certains commentaires qui associent Cook à l'iPhone 5 et à l'iPad mini. Comme si Cook avait tout orchestré et qu'il était le fondateur des ces produits...Dans une société comme Apple, les projets produits sont bien plus en avance que ce que l'on voit en sortie. l'iPhone 5 et l'iPad mini ont été validé par Jobs, il n'en fait aucun doute!! de meme qu'il a surement planché sur le 6 et l'iPad "4" et le mini. quand un produit sort, en général les ingénieurs travaillent sur la génération +2 voir +3 Pour voir un pur produit Cook, va falloir encore attendre qq temps.
avatar xx-os | 
@Marc-Alouettes : ça, c'est un pré-requis pour n'importe quel bon chef d'entreprise... Et SJ, s'est bien planté avec Next, alors qu'il est revenu chez Apple avec son équipe Next !!! Donc c'est utile certes mais pas suffisant !
avatar béber1 | 
"fusion Pour voir un pur produit Cook, va falloir encore attendre qq temps." si on se rappelle que l'iPad Mini n'était pas du tout du goût de SJ, on peut présumer, s'il est commercialisé un jour, que ce soit un produit de l'ère Cook
avatar graken80 | 
Rien a voir avec la choucroute mes j'ai remarquer un truc assez chiant !!! A chaque fois que la pub change, l'écran saute. (La bannière en bas de l'écran lorsqu'on lis un article sous IOS) C une peu casse boule ;( Tchou
avatar kinon2 | 
Les stratégies de management ont toutes un potentiel de succès du moment que leur manager a du charisme. mais elles sont toutes amenées à décliner à un moment ou à un autre. Dans un cas par la limite du management certes génial mais limite dictatorial qui lassera au bout du compte ou au contraire super cool et motivant mais amenant au laxisme et au n'importe quoi en fin de course. C'est inévitable dans les deux cas.

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