Le chiffre est dans la fourchette des tout premiers pronostics qui avaient été établis par des analystes (entre 200 000 et 300 000 unités) lesquels, toutefois, ne comptabilisaient pas ces histoires de stocks. Il est ensuite très loin d'une estimation produite hier qui tablait sur 600 000 à 700 000 unités (lire iPad : en attendant les chiffres de vente d'Apple…).
Prudente, Apple n'avait formulé, publiquement, aucun objectif. On ne saurait dire du coup si ces 300 000 et quelques ont tapé dans sa cible. Et il faut considérer l'absence temporaire du modèle Wi-Fi + 3G qui a obligé certains clients à patienter. Des iPad qui ne sont pas comptés non plus parmi les tablettes pré-commandées et déjà expédiées.
Correctes mais sans plus ?
Mais sur la qualité de ces ventes on trouvera éventuellement un indicateur avec les propos de Steve Jobs dans le communiqué de presse. Il n'aborde absolument pas ce point. Contrairement aux envolées passées pour l'iPhone 3GS "Les clients ont voté et l'iPhone a gagné" ou "L'iPhone 3G a eu un premier week-end stupéfiant".
Là, difficile d'être plus pudique sur le sujet, le patron d'Apple esquive et préfère parler du potentiel du produit ainsi que des résultats de l'App Store : un million d'applications compatibles iPad ont été téléchargées le premier jour ainsi que 250 000 livres électroniques.
"C'est formidable d'avoir lancé l'iPad - il va changer la donne. Les utilisateurs d'iPad ont, en moyenne, téléchargé trois applications voire 1 livre dans l'heure qui a suivi le déballage de leur nouvel iPad" déclare Steve Jobs. Ce qui en soit n'est pas franchement surprenant, on a forcément envie de tester des applications spécial iPad… La performance sur ce point n'est que toute relative.
Il est malaisé aussi de comparer avec les ventes des iPhone. Tantôt les chiffres avaient été calculés sur trois jours, tantôt le lancement s'était fait dans plusieurs pays (USA compris). On peut toutefois esquisser une comparaison avec l'iPhone 3GS, vendu seulement aux US au départ et écoulé à raison d'un million d'unités sur 72 heures. Ou avec l'iPhone Edge vendu à 270 000 exemplaires le premier jour en juillet 2007 (un iPhone qui arrivait avec le surcoût du forfait AT&T et son engagement sur deux ans, ce qui en faisait un investissement plus lourd qu'un iPad Wi-Fi).
Le gros des clients de cette première journée ayant été les plus informés sur ce produit, et les plus technophiles aussi, il va falloir passer aux autres catégories. Avec au moins trois grands rendez-vous dans l'année : les premières disponibilités à l'international d'ici la fin du mois, les ventes auprès des étudiants dans le courant de l'été et, bien sûr, les fêtes de fin d'années. Ce qui laisse amplement le temps de faire passer le message et de remplir toujours plus l'App Store et l'iBookstore.