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Goldman Sachs croit qu'Apple va verser des dividendes

Anthony Nelzin-Santos

Monday 09 January 2012 à 17:16 • 46

AAPL

Dans une note aux investisseurs parue aujourd'hui et que nous nous sommes procurée, Goldman Sachs fait le point sur l'année 2011 d'Apple pour tenter de dessiner les grandes lignes de 2012. On y retrouve une idée fixe des financiers depuis que Tim Cook a pris les rênes de la firme de Cupertino, celle qu'Apple pourrait verser un dividende à ses actionnaires.

La société ne l'a pas fait depuis la fin 1995 et l'aggravation de sa situation financière, alors qu'elle avait commencé à en verser début 1987. Sous les deux ères Steve Jobs, Apple n'a donc jamais versé de dividende : ses bénéfices ont servi à alimenter directement son trésor de guerre, formidable levier de financement de l'innovation et de la stratégie (accords avec les fournisseurs, acquisition de sociétés, de biens intangibles — brevets — et tangibles — baux et murs des boutiques). Une hypothèse plus psychologique veut que Jobs, marqué durablement par la querelle avec Microsoft et la situation catastrophique d'Apple à son retour, ait voulu constituer un filet de sécurité mettant la société à l'abri de tout imprévu.

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AAPL


Goldman Sachs évoque un dividende généreux, du jargon pour un niveau autour de 2 %, soit environ 8 $ par action. La banque d'investissement note qu'avec 100 milliards de dollars de réserves totales, Apple peut largement se permettre de rétribuer ses actionnaires de manière directe — mais ce n'est pas la philosophie de la maison, qui a toujours privilégié les investissements à long terme sans gratification immédiate et a toujours tenu à se tenir éloigné de pratiques pouvant la rendre dépendante de ses actionnaires. On notera de plus que si le versement de dividendes est une manière efficace de « brûler du cash » et de redynamiser certains fondamentaux (l'action Apple étant largement sous-évaluée), c'est aussi souvent le signe d'une activité sur la pente descendante et de la conversion de la gestion industrielle vers la gestion financière de la société (un bon exemple est celui de Microsoft, qui a commencé à en verser en 2003).

Goldman Sachs évoque évidemment les produits qui sont attendus cette année : un nouvel iPhone à l'été et un nouvel iPad à la fin du printemps, un iPad 2 moins cher, pourquoi pas un téléviseur à la toute fin de l'année, et une pincée d'iCloud et de Siri au-dessus de tout ça. Mais ces perspectives sont vaines sans de solides reins. The Firm évoque ainsi le succès renouvelé de l'iPhone : le dernier trimestre fiscal 2011 a été le théâtre d'une contre-performance, mais l'élargissement de la gamme à divers tarifs (iPhone 3GS gratuit) et l'accélération de la cadence de commercialisation de l'iPhone 4S (notamment en Chine) laisse espérer de bons résultats cette fois-ci. Goldman Sachs parie sur 31 millions d'iPhone écoulés ces trois derniers mois, et fixe un objectif à 116 millions sur l'année pour la principale source de revenus d'Apple.

Les choses sont plus compliquées avec l'iPad : la tablette d'Apple s'est bien vendu au Q4 2011, mais moins qu'Apple ne l'aurait espéré selon son carnet de commandes. Comme d'autres, la banque d'investissements pense que la croissance de l'iPad a été bonne sans être excellente (20 % tout de même à 13,4 millions d'unités), sous la pression d'une concurrence accrue (Kindle Fire) et d'un climat économique défavorable. La baisse potentielle de prix de l'iPad 2 à l'arrivée de l'iPad 3 est donc un levier de croissance envisageable : il permettrait à Apple d'attaquer de nouveaux marchés, comme elle l'a fait avec l'iPhone.

Goldman Sachs évoque enfin le Mac, qui défie année après année toutes les tendances du marché du PC — au point que le tout-en-un et l'ultrabook, inventés par Apple, soient aujourd'hui adoptés par tous les fabricants, comme une recette miracle. Le MacBook Air conserve sa place particulière : utilisant un SSD, il n'a pas été affecté par la tragédie thaïlandaise, et son format lui permet de résister à la cannibalisation par les tablettes qui se fait sentir chez certains fabricants (Acer par exemple). Selon Digitimes, Apple aurait vendu 1,2 million de MacBook Air au dernier trimestre. Goldman estime qu'Apple a écoulé 5,02 millions de Mac ces trois derniers mois.

Malgré l'absence assourdissante de la firme de Cupertino au CES, l'action AAPL a aujourd'hui tutoyé ses sommets en dépassant la barre des 427 $. Apple annoncera ses résultats pour le premier trimestre fiscal 2012 (trois derniers mois de 2011) le 24 janvier prochain.

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