
Walt Mossberg passe d'habitude pour quelqu'un de mesuré. Le journaliste du Wall Street Journal a fait démentir cette réputation lors d'un entretien avec Shantanu Narayen, le patron d'Adobe dans le cadre de la conférence All Things Digital. La pomme de la discorde : Flash sur les téléphones mobiles.
Celui que Steve Jobs considère comme étant "notre ami" (lire : A l'intérieur de la ruche Apple) est revenu sur les déclarations du patron d’Apple lors de sa participation l'année dernière à la même conférence (lire : Steve Jobs : Le PC est un camion).
À l'époque, Jobs avait expliqué très simplement pourquoi Apple n'avait pas inclus Flash dans les terminaux iOS. Il estimait alors qu'Apple faisait des paris et choisissait des technologiques qui étaient sur la pente ascendante. Pour lui, c'est clairement le cas du HTML5, mais pas de la technologie Adobe pourtant omniprésente sur les ordinateurs de bureau.
Après avoir rappelé tout cela, Walt Mossberg a voulu avec le recul avoir l'avis de Shantanu Narayen sur la question. Le DPG d'Adobe a cherché à dédramatiser : "Il y a eu beaucoup de choses inexactes qui ont été dites. Quand l’affaire a éclaté, les gens en ont beaucoup parlé disant que c'était un problème de technologie. Je pense que c'est devenu assez clair l'année dernière que ce n'est pas une question de technologie : c'est une affaire de business modèle, de contrôle de la plate-forme". Narayen a insisté sur le fait que la stratégie d'Adobe était de permettre aux développeurs d'écrire une fois un programme et de le déployer sur autant de plates-formes que possible. Et d'ajouter : "Nous l'avons fait avec Android. Nous aurons 130 millions de téléphones équipés avec Flash d'ici la fin de l'année".
Et c'est à ce moment précis que Mossberg intervient et se fait en quelque sorte l'avocat de Steve Jobs : "Mais je n'en ai pas vu un à ce jour sur lequel Flash fonctionne correctement".
Pris de court, Narayen lui rappelle pourtant qu'il a écrit des choses assez positives concernant Flash sur la PlayBook de RIM. Le journaliste du Wall Street Journal lui répond qu'il parlait spécifiquement des terminaux Android et que si il reconnait que Flash fonctionne mieux sur la tablette de RIM, tout n'est pas parfait pour autant…
L'entretien ne s'est pas limité à ce point de discorde. Il a été question de HTML5, qu'Adobe ne perçoit pas comme un concurrent de Flash. Pour l'éditeur de San Jose, le business modèle est d'ailleurs identique pour ces deux technologies : vendre des outils de développement afin de réduire la complexité à ceux qui créent du contenu.
Concernant les tablettes, le patron d'Adobe a estimé que l'histoire devrait se répéter. Ce que l'on a vécu avec les smartphones, on devrait le revivre avec les ardoises. Autrement dit, Android est appelé à devenir la plate-forme dominante sur ce segment. Il croit beaucoup également dans les offres de HP et de RIM. Tous ces modèles ont la particularité d'offrir la prise en charge de Flash. De là à voir un lien de cause à effet…
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