Témoignages : les clients du MacBook Retina racontent leur portable

Florian Innocente |

Sur le papier, le MacBook 12" Retina est une machine que l'on ne peut qu'aimer. Parce qu'elle sort du ronron des mises à jour saisonnières que connaissent les autres Mac et qu'elle impose quelques choix radicaux comme Apple sait — ose — les faire. La machine nous avait plu lors de nos tests mais avec d'importantes réserves (tests des trois modèles 1,1 GHz, 1,2 GHz et 1,3 GHz). Mais qu'en pensent ceux qui se sont équipés de ce MacBook et qui l'utilisent au quotidien ?

C'était l'objet de notre appel à témoins à propos du MacBook Retina, auquel ont répondu plusieurs lecteurs. Les avis sont pour l'essentiel positifs et donnent une bonne idée de ce que l'on peut envisager de faire avec ce portable, mais il y a aussi quelques réfractaires, des déçus du MacBook. Une petite observation au passage, aucun de ces témoignages n'a fait mention de l'intérêt ou non du trackpad Force Touch intégré à cette machine. Par contre, plusieurs fois est revenue la critique d'un prix encore élevé (1 450 € le premier modèle).

Étudiant, développeur, touche à tout… les profils sont variés pour les clients de ce portable, de même que les motivations d'achat. Pour certain, c'est la lisibilité des textes sur l'écran Retina qui primait, pour d'autres c'était le besoin de compléter un plus gros Mac, ou encore, l'envie d'un iPad mais le besoin d'OS X.

Un MacBook pour quoi faire ?

Fonzerelli avait besoin d'une machine pour ses cours ponctuels en semaine. Un iPad avec clavier aurait pu convenir, mais il « craignait d'être bloqué à certaines occasions : outils web incomplets sur Safari iOS, pas de Finder pour se connecter au serveur de l'école, application Keynote moins complète ». 

Benkei06 a hésité également à prendre plutôt un iPad pour accompagner son iMac. Cependant, le MacBook avait pour lui une portabilité toute aussi bonne, couplée à OS X et à un écran Retina.

Je l'utilise pour le boulot (Word, PowerPoint, Excel, PDF, web, Osirix) sans aucun problème. D'ailleurs il me semble même plus fluide depuis le passage sur El Capitan. Je l'utilise à domicile à la place d'une tablette, après avoir longtemps hésité à m'acheter un iPad. Du fait de son faible poids/encombrement je ne passerai pas sur une tablette, je trouve le combo clavier/trackpad nettement plus pratique et plus rapide au quotidien.

FGH l'a choisi pour remplacer l'autre petit portable d'Apple, son MacBook Air 11" qui datait de 2011 et qui montrait des signes de fatigue.

Depuis le passage à l’interface affinée de Yosemite, qui a réduit la taille des caractères à de nombreux endroits du système, je ne supportais plus son écran non-Retina. J’étais obligé, pour ne pas plisser constamment les yeux, d’utiliser la résolution la plus basse (ma vue est mauvaise et les petits caractères me donnent vite mal au crâne).

FGH suggère aussi de préférer le modèle argent où, sur le temps, les « inévitables » rayures se verront peut-être moins qu'avec le gris sidéral et cela ne fera que faciliter la revente.

Gris sidéral — crédit : Jon Fingas

CRonoS007 avait besoin d'un portable très facile à emporter pour compléter un iMac 21" et prendre la place d'un MacBook Pro 13" Retina haut de gamme :

Franchement ce portable, pour ma part, est le meilleur que j'ai jamais eu ! J'utilise la version de base en gris sidéral. Le gros défaut, car il en faut un… c'est le prix et sa capacité en SSD (256 Go, ndlr). il est fin, léger, agréable à utiliser, une bonne autonomie. Des performance acceptables dans mon domaine, depuis la mise à jour El Capitan). Pour mon utilisation en tant qu'itinérant il a beaucoup d'avantages. Certains vont reprocher le manque de connecteurs… Mais réellement, aujourd'hui, qui en utilise souvent ? J'ai acheté un adaptateur mais je ne l'utilise que très rarement.

Un remplacement de machine a aussi été l'occasion pour FGH — photographe et écrivain à ses heures perdues — d'acheter ce MacBook (un gris sidéral en 512 Go). Employé au quotidien depuis un mois, son propriétaire le juge comme le « meilleur portable d'Apple » sur ces presque 20 années où il a acheté des machines Apple.

Mon vieux MacBook Pro 13 de 2010 commençait sérieusement à ramer et j'avais besoin, en complément de mon iMac, d'une machine très portable qui me permettrait de l'emporter avec moi lors de shoots, ou bien lorsque j'avais tout simplement envie de prendre des notes, de me promener sur le web, ou bien encore d'écrire lorsque j'étais en dehors de chez moi. Au vu des commentaires négatifs sur les différents sites Mac, j'ai réellement eu peur que cette machine ne devienne qu'un petit disque dur pour vider mes cartes mémoires et/ou une machine à écrire hors de prix. Et c'est loin d'être le cas.

Après 6 ans sur l'un des premiers MacBook Air, CBi a pris un MacBook 1,2 GHz/512 Go à la place (le seul modèle disponible le jour de l'achat). Notre lecteur est par ailleurs équipé d'un iMac 27" et d'un iPad de première génération qui lui paraît presque lourd en comparaison du portable.

Le point qui m'attirait était le poids. J'avais, il y a longtemps (ma dernière machine non Apple), utilisé un PC Toshiba de moins de 1 kg et j'en gardais une grande nostalgie. De ce point de vue, pas de déception […] en plus, l'autonomie confortable permet de partir en déplacement pour une journée sans s'encombrer de l'adaptateur secteur. Ce qui en fait un poids plume.

Claviers et écrans

Les touches du nouveau clavier d'Apple affleurent à peine en surface, la course de la frappe est très réduite, au point que l'on a parfois l'impression de ne pas appuyer dessus. Un effort d'adaptation est inévitable. La plupart de ces utilisateurs s'y sont faits (pas tous, on le verra plus loin).

palmsnipe n'y trouve rien à redire et ses oreilles sont tout aussi heureuses : « Le clavier est très bien, le toucher est précis et la profondeur des touches ne gêne en rien. J'aimerais retrouver le même type de clavier sur de futurs modèles (Apple ou autres). Et travailler sans bruit, c'est génial ! C'était même mon premier critère depuis que j'utilise le Vaio Pro de Sony. »

FGH, notre photographe/écrivain qui avait un petit MBA 11", garde la nostalgie du clavier de son PowerBook G4 12". Il a toujours du mal à se faire au nouveau : 

Si je suis bien concentré, en session d’écriture, déjà « échauffé », je le trouve efficace et rapide (même si le changement de disposition des touches fléchées n’est pas aussi anodin qu’il en a l’air !) ; mais quand il s’agit de taper « à froid » quelques mots, dans un rappel par exemple ; ou de mettre iTunes en pause dans le noir en utilisant les touches de fonction, je trouve qu’une course plus importante ou un espace plus important entre les touches seraient plus efficaces. J’aurais volontiers échangé deux ou trois millimètres d’épaisseur supplémentaire contre un clavier plus doux et moins bruyant, aux touches à la course plus longue.
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Pas vraiment de regrets pour ce lecteur qui se voit mal revenir à un ordinateur « équipé d’un ventilateur, plus lourd ou sans écran Retina. Avec son silence de fonctionnement, sa légèreté et son écran aux pixels invisibles, c’est une machine qui se fait oublier (c’est en ce sens, il me semble, qu’Apple voit en elle le futur de l’ordinateur portable) ».

CBi est satisfait de ce clavier : « Je ne suis pas dactylo professionnel, je tape avec 4 doigts. Pour moi la rapidité et le confort de ce nouveau clavier sont sans équivalent. La frappe est rapide et précise. Dès que l'équivalent sort en Apple Pro Keyboard, j'en équipe mon iMac ». Il a trouvé ses marques également avec l'écran dont il redoutait qu'il ne soit un peu trop petit :

Mon usage professionnel est surtout fait de bureautique. Mais pour travailler sur un tableur, la taille de l'écran a beaucoup d'importance. Le "petit" MBA m'apparaissait comme insuffisant, j'appréhendais un peu la réduction de taille par rapport à ma machine précédente. Résultat, l'écran Retina fait des miracles, même pour moi qui ai "l'âge de Varilux". Moins de fatigue, même avec l'écran réglé dans sa définition la plus fine pour privilégier au maximum l'espace de travail.

Performances et autonomie

Ce n'est pas une grosse puce Intel qui équipe ces MacBook, mais elle réalise le travail qui lui est confié sans trop renâcler, au vu des différents retours. Plusieurs utilisateurs ont fait la remarque qu'ils avaient vu une amélioration des performances après être passés de Yosemite à El Capitan. palmsnipe utilise son portable pour le développement d'apps mobiles, il a choisi le modèle le plus puissant, en 1,3 GHz. Il l'utilise avec Xcode, Visual Studio Code, Visual Studio, Parallels Desktop/Windows, Android Studio ou encore la suite Office.

Je dois dire que je suis bluffé par sa rapidité. Dans certaines conditions, il se révèle plus rapide que le Core i7 Haswell de mon Vaio Pro, notamment lors de la compilation d'applis, ce qui est très appréciable… et surprenant. Le Turbo Boost d'Intel remplit vraiment son rôle car mes besoins en vitesse de calcul n'ont jamais dépassé la minute.

C'est aussi vers le 1,3 GHz que s'est tourné laurent100469, en lieu et place d'un MBA de 2012 avec Core i7. Un bon écran, une autonomie d'environ 7 heures, un clavier qui lui plaît, le silence de fonctionnement… tout cela accompagne des performances de bon aloi d'après cet utilisateur.

J'ai une utilisation de bureautique (Office 2016), iTunes, photos, web, e-mail, Handbrake pour encoder environ deux DVD par semaine, 1 ou 2 autres logiciels de type architecture 3D […] Question performances, pas de souci, c'est idem ou un peu mieux que mon ancien Air, soit largement suffisant. Depuis El Capitan, tout est plus fluide encore. Encore une fois, pas de jeu, ni de 3D, ni de traitements vidéo, mais pour les applications listées plus haut ça tourne super. Donc très content de mon achat, le meilleur Mac que j'ai eu pour voyager.

iPal fait aussi du développement et il est équipé par ailleurs en Mac Pro et MacBook Pro. Son MacBook ne lui fait pas regretter son précédent MBA :

Mon utilisation consiste surtout en de l'écriture et du développement (principalement web et au moyen de langages interprétés comme Ruby ou Python). En déplacement ou même à la maison sur le canapé, cette machine est parfaite. L'éditeur de texte très léger (ST 3) combiné avec PostgreSQL et l'interpréteur Ruby ne font pas ralentir la machine. Tout est fluide. Ayant aussi une Surface Pro 3 et un Acer type netbook avec Linux, le MacBook est largement au dessus du confort de ces machines pour coder. Mais ça, c'est en grande partie dû à OS X.

Il concède toute de même qu'un gros projet Xcode peut révéler les limites du processeur « mais en même temps, ma comparaison se fait avec mon Mac Pro super gonflé ». Tout est question de point de référence, le MacBook ne peut lutter face à des machines costaudes mais il se rattrape par sa disponibilité en chaque instant. Comme le fait remarquer benkei06 qui dit faire de la photo « de loisirs » et non professionnelle :

Je l’utilise également en voyage/déplacement pour retoucher des photos en RAW de mon reflex (Photomatix Pro, Photoshop, DxO Optic Pro) : l'écran est un régal et le temps de traitement est certes un peu plus important que sur mon iMac Core i7, mais dans le cadre d'un voyage ça me suffit largement.

Mattaustrale observe que son 1,3 GHz en 512 Go « rame un peu de temps en temps » mais plutôt lorsqu'il a « une dizaine d'onglets ouverts en permanence dans Mail et Word ». Plus généralement, il n'imagine pas revenir sur un MacBook Air « devenu une machine trop lourde avec un écran qui n'est plus à la hauteur pour mes yeux. Vivement le MacBook 14" avec plus de puissance et d'autonomie ».

Enfin, Yann_F veut tordre le cou à l'idée selon laquelle cette machine ne peut encaisser la charge de plusieurs applications ouvertes en même temps.

J'ai en permanence ouverts : Safari, Photoshop et Bridge CC (dernières versions), Scrivener, iA Writer et iTunes. Je n'ai jamais eu aucun problème en un mois d'usage quotidien. Aucun. Il est bien plus rapide que mon ancien MacBook Pro, et dans certains cas plus rapide que mon iMac de la mi-2011 […] en vidant une carte mémoire de 16 Go avec des fichiers RAW de Canon 5DMKII et que Bridge créé quasi immédiatement la bibliothèque. Je pense qu'on a affaire à une machine qui se tient. J'ai donc poussé le vice jusqu'à utiliser Photoshop pour des retouches légères, puis plus poussées. J'ai installé le pack de plugs-in de Nick Software qui a parfois tendance à ramer sur mon iMac : aucun problème sur le MacBook. Je pense que, dans mon cas, j'ai trouvé la machine de mes rêves

Connectique réduite, gêne limitée

L'unique port USB Type—C a fait débat sur cette machine qui oblige à s'équiper d'un adaptateur imposant facturé 89 € si l'on ne veut pas ranger ses périphériques. Les avis sont partagés sur ce point, plusieurs ont acheté cet accessoire, soit par besoin, soit par sécurité.

1 connecteur pour tout faire ou presque

palmsnipe voit dans ce connecteur USB unique le « seul point négatif à l'heure actuelle. Un second n'aurait pas été de trop, histoire de connecter un appareil et de charger l'ordinateur sans accessoire supplémentaire. » Il fustige aussi la qualité « médiocre » de la webcam.

Bribrike utilise au maximum les liaisons sans fil : 

Je transfère mes photos en Wi-Fi, j'imprime en Wi-Fi, je transfère tous mes fichiers de ma clé vers iCloud, je sauvegarde mes données sur la Time Capsule en Wi-Fi. J'utilise cet ordinateur comme Apple l'entend, à savoir sans fil. Et je m'y suis adapté. C'est un ordinateur fait pour les nomades.

iNobody n'est pas dérangé par cet unique connecteur à tout faire, il utilise occasionnellement une clef USB et jamais très longtemps. Yann_F utilise son adaptateur pour « vider une carte mémoire ou bien transférer des fichiers photos sur un disque externe, le reste du temps, [je m'en] passe très bien ».

FGH s'est équipé pour une vingtaine d'euros de l'adaptateur USB DataTraveler MicroDuo 3C pour brancher ses disques dur externes. benkei06 avait prévu large en achetant deux adaptateurs USB C vers Ethernet et USB C vers USB, finalement ils dorment dans un tiroir : « Je fonctionne avec un NAS configuré pour un cloud personnel, synchronisé sur iMac/iPhone/MacBook/PC du boulot, donc je ne fait aucun transfert avec des clés USB ou disques durs (j'ai une carte SD Wi-Fi dans mon reflex et j'envoie par AirMedia sur la TV le peu de fois où j'en ai besoin) ».

Autonomie variable

benkei06 assure n'avoir jamais eu besoin de recharger durant une journée d'utilisation, à tel point qu'il n'emmène pas son chargeur, sauf si le déplacement doit durer quelques jours. Mattaustrale, à l'inverse, apprécierait deux heures de plus avec sa machine. Quant à FGH il juge l'endurance du MacBook suffisante : « jusqu’à présent il m’est arrivé une seule fois de devoir le brancher avant le soir ».

Les déçus du MacBook

La plupart des témoignages sont positifs à l'égard de cette nouvelle gamme, ce qui ne veut pas dire qu'elle convient à tout le monde. Quelques lecteurs s'y sont frottés mais ils ne l'ont pas gardée. Quelques-uns aussi aimeraient un autre choix de MacBook, une déclinaison de 14" avec un peu plus de muscles et d'autonomie (lire aussi Et si Apple sortait un grand MacBook ?).

Pookitoo avait acheté le 1,3 GHz au premier jour de disponibilité. Emballé par l'écran, le poids et le silence il est retourné trois mois plus tard, sans un regret, sur un MacBook Pro 13" Retina.

Je suis webdesigner et du coup je fais un peu de tout : code/design/un peu de photo, de montage vidéo et de musique. L'écran en mobilité reste petit pour mon usage (entre 12" et 13,3" on sent bien la différence). J'utilise mon iPad comme écran secondaire — avec l'application Duet qui ne marche qu'en USB pour avoir de bonnes performances — et j'apprécie de pouvoir brancher mon iPhone pour recharger. J'ai ressenti un manque à ce niveau.

Il ne s'est pas habitué non plus aux touches malgré leur largeur, et son MacBook n'avait pas les épaules assez larges pour son mode de travail :

J'ai tout plein d'onglets et de documents ouverts dans Safari, Pixelmator, Affinity Photo, Sketch, Mamp, Sublime Text. Puis iTunes pour la musique, parfois des machines virtuelles… Bref, je suis un peu un barbare… Eh bien, le MacBook, il n'aime pas ça ! J'ai eu beaucoup de ralentissements. Alors qu'avec le MacBook Pro 13" (je ne pensais pas ressentir autant la différence, ce n'est que l'entrée de gamme avec juste le disque dur augmenté et payé 1 399 € sur le refurb), tout glisse et c'est terriblement fluide !

Il convient toutefois qu'avec une charge moins importante, son MacBook tenait très bien la route. Il se dit aussi déçu par l'autonomie, deux heures de moins, à la louche, que sur son MacBook Pro. Et de rêver lui aussi à un hypothétique MacBook 14" avec deux ports USB Type-C et plus de puissance.

ritchi_paris a craqué pour le design mais l'écran s'est avéré trop petit à son goût et le clavier bien plus bruyant qu'il ne l'imaginait. La diagonale de 12" a surpris également Fredje_B « Impossible de mettre deux fenêtres Word l'une à coté de l'autre et surtout, la définition en hauteur était trop petite pour être vraiment confortable ». Il évoque en outre une autonomie d'une journée trop juste mais une puissance convenable pour des usages courants.

À défaut d'avoir au catalogue un modèle 14", qu'il appelle de ses souhaits, il a fini par revenir sur son MacBook Pro et confié son MacBook à son épouse, qui ne le lâche plus. Elle jugeait auparavant le MacBook Pro trop lourd et n'avait jamais accroché avec l'iPad. Le MacBook a su réunir les qualités des deux familles de produits.

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