Test de la carte Encore/ST G4 1,2 Ghz

Jean-Baptiste Leheup |
A l'heure où l'on ne parle déjà plus que du probable futur PowerPC 970, le processeur PowerPC G4 reste le seul disponible pour quiconque veut améliorer les performances de son Mac. Alors, ces quelques centimètres carrés de puces valent-ils le coup d'investir plusieurs centaines d'euros ? Pour le savoir, nous avons passé au détecteur de mensonges la rolls des modèles de Sonnet : la carte Encore/ST G4 équipée du G4 à 1200 Mhz.

Premier contact

Premier contact, et première surprise : à l'intérieur du carton d'emballage, une simple carte de dix centimètres de côté, recouverte de quelques puces éparses. Le prix ne comprend donc pas le tournevis plat, le tournevis cruciforme et la pince plate effilée dont vous aurez besoin pour l'installation. De même, le radiateur nécessaire au refroidissement de l'ensemble sera récupéré sur la carte processeur d'origine de la machine.

Installation

Avant de procéder à l'installation de la carte, la notice indique qu'il faut absolument mettre à jour le programme interne de l'ordinateur (firmware), sans lequel la machine refusera de redémarrer. Le logiciel de mise à jour, pourtant fourni sur le site d'Apple, ne fonctionne que sous Mac OS 9, et refuse de s'installer sur les modèles QuickSilver (2001 et 2002). C'est donc sans la mise à jour soi-disant indispensable que nous avons commencé l'installation de la carte.

La notice, très détaillée, indique pas à pas les étapes du démontage de la machine, particulièrement aisé puisqu'en tout et pour tout, seules six vis sont retirées. Le ventilateur est écarté en quelques secondes, le radiateur en à peine plus de temps, et la carte G4 d'origine en quatre tours de tournevis, le tout avec beaucoup de délicatesse pour éviter de heurter la carte-mère avec un outil... Ensuite, les étapes sont répétées en sens inverse : insertion de la nouvelle carte (plus petite, elle nécessite une vis de moins), repositionnement du radiateur et du ventilateur. Puis on referme la porte du Power Mac, et on démarre.








Voilà pour la théorie : dans la pratique, nous nous sommes heurtés sur notre modèle de test à quelques problèmes pour fixer le radiateur sur la nouvelle carte qui, beaucoup plus épaisse que celle d'origine, ne permettait plus aux clips de fixation de se glisser sous elle pour maintenir le radiateur ! Il a fallu forcer un peu, ce qui est toujours étonnant sur du matériel informatique ! Le support de Sonnet, contacté à ce sujet, n'a pas répondu, mais le problème semble récurrent d'après les forums des sites spécialisés.

Coup de fouet

Dès le redémarrage, le gain de puissance est visible : sur notre modèle de test (un G4/733 QuickSilver), le démarrage est visiblement plus rapide, et le chronomètre confirme l'impression, avec un gain de 20 secondes qui fait passer le démarrage sous la barre d'une minute. Tout ensuite confirme ce coup de fouet : des fenêtres plus réactives, le dock plus fluide, des gains de temps au lancement des logiciels, et même un écran plus lumineux, des vêtements plus propres et une météo plus clémente.

D'un point de vue tout à fait théorique et comme le confirme le logiciel Altivec Fractal Carbon, la puissance maximale de la configuration est passée de 2,5 à 4,2 GigaFlops (milliards d'opérations par secondes). Cela place le G4 bien en deçà des configurations bi-processeurs récentes, mais largement au-dessus de toutes les configurations monoprocesseurs, même équipées de mémoire vive DDR.











Données :
PowerBook G3 et PowerMac QuickSilver de test
PowerBook 17" et PowerMac 1 Ghz : Fnac Nancy
Autres configurations : contributeurs anonymes et XLR8yourmac.com


Bien entendu, la puissance brute du processeur G4 ne faisant pas tout, il faut compter avec le disque dur et le bus principal qui, eux, n'ont pas évolué. Le gain de performance est donc minime avec des opérations provoquant de fréquents accès au disque dur (Photoshop et sa mémoire virtuelle par exemple), mais les opérations de calcul intensif sont largement accélérées : l'encodage MP3 d'iTunes est deux fois plus rapide qu'auparavant ! En effet, la nouvelle carte est équipée de 2 Mo de mémoire cache de niveau 3 (le maximum disponible sur les Macs), absente du modèle d'origine, ce qui explique les gains de performance parfois supérieurs à la simple accélération du processeur. Le tableau comparatif vous donnera une vue d'ensemble du gain de performances.










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1 : QuickTime : export d'un film Sorenson d'1mn50 en MPEG-4 haute qualité
2 : iMovie : création d'un titre animé sur une vidéo de 10 secondes
3 : iTunes : importation en MP3 haute qualité d'une piste de 15 minutes
4 à 7 : Photoshop : lancement après redémarrage du Mac ; deuxième lancement ; traitements automatiques* d'une image de 40 millions de pixels ; traitements automatiques* d'une image de 50.000 pixels.
8 : iPhoto : lancement de l'application (base de 300 photos)
9 : OmniPage : reconnaissance de caractères sur une page A4
10 : démarrage du Mac
* traitements automatiques : filtres de flou, duplication de calques, transparences, changement de mode CMJN-RVB, applatissement, rotations...


Bilan


Au final, cette carte offre un bilan très satisfaisant, grâce à une puissance très largement améliorée sur le modèle de test, équipé d'un bus à 133 Mhz et d'un « petit » processeur d'origine. L'intérêt de la carte sera sûrement moindre sur une machine équipée d'un simple bus à 100 Mhz, ou d'un processeur plus rapide d'origine. Ce type d'investissement nécessite également d'être secondé par l'acquisition d'un disque dur plus véloce que celui fourni par Apple, et au besoin de mémoire vive supplémentaire, ce qui entraîne un surcoût non négligeable sur une facture déjà élevée ! De plus, même mis à jour, un ancien Power Mac n'atteindra pas le niveau de puissance d'une machine récente de même fréquence, notamment en raison des goulets d'étranglement que constituent le bus et les contrôleurs de ports graphiques, d'extension et de disques.

CONNEXION UTILISATEUR