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De toute façon, on peut encore opter pour plus simple et importer des comptes existants, gérés par Mail ou par un autre courrielleur maison, QuickMail. Alors, on n’a rien à faire sinon indiquer quels comptes on veut retrouver dans Outspring Mail.
Un petit tour des fonctions attendues
Par de nombreux aspects, l'utilisateur de Mail ou d'Entourage ne devrait pas être décontenancé par Outspring Mail. En effet, le programme reprend beaucoup de fonctions qu'on a l'habitude d'utiliser.
Comme Mail, Outspring Mail sait gérer les modèles de courrier préconçus. Toutefois, il n'en offre aucun. Tout juste sait-il enregistrer ceux qu'on aura créés et permettre qu'on les réutilise ensuite. Adeptes des invitations toutes prêtes, des cartes de vœux pensées pour vous, passez votre chemin.
En revanche, le programme offre par défaut une autre apparence aux messages qu'on reçoit. Un message auquel on répond ou qu'on réexpédie apparaît assez différemment dans Outspring Mail et dans le courrielleur d'Apple. Plutôt joliment présenté, le message d'origine est placé dans un cadre doucement coloré de bleu, de rouge, de vert, etc. (selon le niveau de citation) et mis entre deux guillemets de taille tout à fait respectable. Un tel effet n'est visible que dans Outspring Mail, évidemment. Chaque programme de courrier électronique interprète la mise en forme selon ses propres canons lorsque le message n'est pas envoyé en HTML.
Comme Mail, et bien d'autres logiciels, Outspring Mail sait gérer les signatures et associer une signature à un compte particulier. Indispensable à de nombreux utilisateurs.
Comme Mail encore et d'autres courrielleurs, Outspring Mail sait utiliser Spotlight. Les recherches menées depuis le Finder prendront donc en compte les messages pris par le programme. Si ce dernier est défini comme logiciel de courrier électronique par défaut, c'est lui qui se lancera alors lorsqu'on cliquera sur l'une des réponses de Spotlight.
Comme Mail, toujours, Outspring Mail pratique l'autocomplétion ou, moins barbare, le remplissage automatique des adresses. Il va ainsi puiser dans le carnet d'adresses de Mac OS X (il ne propose pas, heureusement, le sien) pour remplir les champs concernés des mails qu'on compose.
Comme Mail, Outspring Mail est fourni avec un filtre antispam. La fenêtre dédiée des préférences du logiciel permet d'affiner le comportement de ce dernier. Trois modes sont possibles : entraînement, actif, passif. Le premier est destiné à apprendre au filtre à séparer le bon grain de l'ivraie, le deuxième le laisse mettre à bord et faire un tri automatique, le troisième lui demande de se contenter de marquer comme Spam tel ou tel message, mais de ne pas le déplacer. Le filtre nous a semblé assez efficace. Il a su détecter l'essentiel des messages polluants, et ce, dès sa mise en fonction.
Comme dans Mail, Outspring Mail offre la possibilité de créer des boîtes aux lettres intelligentes. Mais à la différence de Mail, le logiciel offre déjà un certain nombre d'entre elles. Voilà qui devrait donner un exemple immédiat de l'intérêt de ces dossiers moins intelligents en fait que dynamiques. Par défaut, on trouve ainsi une bannette (pour employer un terme courant dans les bureaux et administrations) réservée au courrier non encore lu, une autre où s'empile les messages récents, une autre où on retrouve les messages qu'on a récemment lus, une autre où sont regroupés ceux qui ont été modifiés récemment. À chaque fois, évidemment, ce qu'on appelle "récent" peut être défini par l'utilisateur. Une dernière BAL intelligente recense les messages différés.
Des petits plus intéressants…
Voilà encore un des petits plus du programme. Il permet en effet de renvoyer un message à plus tard. L'air de rien, c'est très intéressant. Si l'on reçoit un message important, qu'on n'efface pas évidemment, il risque pourtant d'être oublié, perdu dans la pile avec d'autres messages. Certes, on peut le signaler particulièrement par un petit drapeau, par exemple. Mais Outspring Mail permet mieux. Le logiciel permet de lui appliquer le statut "différé". Pour ce faire, on clique sur l'icône associée dans la barre d'outils, on choisit le délai (d'une heure à quatre semaines) et le message disparaît de la boîte de réception pour intégrer la boîte intelligente "Deferred". Le moment venu, il réapparaîtra dans la boîte de réception, signalé par un petit réveil et une couleur particulière. Si l'on ne veut pas attendre, finalement, qu'il revienne, il suffit de sélectionner le message dans la liste des messages différés, et de choisir l'option "Annuler le différé" ("Cancel Deferment") pour qu'il revienne immédiatement à son point de départ. Pour qui a beaucoup de courrier à traiter, une telle option est assurément très intéressante, lui permettant en quelque sorte de souffler, lui donnant le sentiment de n'être pas noyé sous la masse des courriers, mais assurant aussi qu'il n'oubliera pas ces courriers.
Passons à l'autre élément qui permet à Outspring Mail de marquer sa différence avec Mail : le Cerveau. Brain, c'est son nom dans cette version du logiciel, est un module qui analyse le contenu des messages dans le but d'aider l'utilisateur à gérer son courrier. Brain propose ainsi pour chaque message une suggestion d'archivage. S'appuyant sur l'intégralité du courrier reçu et traité, comme le fait d'ailleurs le filtre antispam, il suggère, par exemple, d'envoyer tel message à la corbeille et tel autre dans une bannette précise. Si vous avez l'habitude de glisser là les messages d'un contact donné, Brain s'en souvient et propose le moment venu de traiter de même le nouveau message du même contact. S'il hésite, plusieurs possibilités peuvent être offertes. Bien entraîné, Brain peut aussi trouver les messages approchant d'une façon ou d'une autre le message affiché. Il sait aussi proposer une réponse automatique. Vous répondez souvent à certains courriels en utilisant des formules types ? Outspring Mail vous propose son aide. Brain, bien entraîné, peut devenir un auxiliaire utile.
Là où il sait encore faire mieux que Mail, c'est grâce à Growl, le système de notification indépendant qui affiche des messages sur le Bureau pour prévenir l'utilisateur de quelque chose en rapport avec le logiciel auquel il est associé.
En l'occurrence, grâce à Growl, l'utilisateur peut être prévenu de l'arrivée d'un nouveau courrier et en avoir un bref aperçu. Si Growl n'est pas déjà installé sur le système, Outspring Mail propose de le faire. On a tout intérêt à accepter l'offre, Growl peut servir à d'autres programmes.
Entourage propose une fonctionnalité identique (mais qui ne fait pas appel à Growl), Mail non, mais il est vrai que grâce au petit logiciel gratuit Mail Appetizer, les utilisateurs du courrielleur d'Apple peuvent plus et notamment jeter à la corbeille un message sans même avoir besoin de mettre au premier plan le programme. Reste qu'il faut le savoir…
Les déceptions…
Reste qu'on aura aimé trouver certaines fonctionnalités, surtout dans un logiciel dont le prix demeure coquet (59 €, prix de lancement) : la possibilité, par exemple, de taguer les messages, de leur associer des mots-clefs. Voilà une fonction qui, étant donné la masse de courriers qu'on est désormais à traiter, s'avère vite essentielle ; la possibilité de remplir automatiquement un événement ou une tâche iCal, ou une fiche du Carnet d'adresses, à partir des données d'un mail, ce que sait faire le logiciel d'Apple, mais que ne permet pas la version anglaise d'Outspring Mail dans un environnement francophone. Dès qu'on utilise la langue de Woody Allen, la fonctionnalité est opérante. Elle ne l'est donc, opérante dans un environnement francophone, qu'avec la version française. Et comme ladite VF ne se lance pas…
De plus, si la notification par Growl est intéressante, elle est loin d'être suffisante. On le disait plus haut, on ne peut que prendre connaissance de l'existence d'un nouveau message ; on ne peut ni le consulter directement, ni le supprimer immédiatement. On ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin.
Par ailleurs, le logiciel souffre de quelques lenteurs. L'ouverture d'un message n'est pas aussi immédiate que dans Mail. La fermeture du programme demande une certaine patience.
Mais, décidément, ce qui pose avant tout problème, c'est le prix du programme. Pendant sa période de lancement, Outspring Mail est vendu 59 €. Certes, la vue en colonne, certes la notification Growl, certes Brain, certes le différé des mails reçus sont autant de fonctionnalités bien vues et bien venues, mais dans la plupart des cas des modules externes et gratuits permettent d'obtenir la même chose avec les autres logiciels du marché et notamment avec celui qu'Apple fournit avec Mac OS X. Assurément, Outspring Mail va avoir du mal à convaincre, et plus encore les utilisateurs francophones.
Car, il faut bien revenir sur ce point crucial, la version française ne fonctionne sur aucune des deux machines de test utilisées (avec, à chaque fois, des comptes utilisateur neufs). On ne peut s'empêcher de trouver tout simplement scandaleux de ne pouvoir même dépasser l'étape de la configuration des comptes. Et, certes, l'anglais n'est pas un obstacle en soi, mais le fait de passer si fréquemment d'un environnement francophone à un environnement dans une autre langue est un peu désagréable.
Le mot de la fin
Ainsi, Outspring Mail peut avoir des qualités. Il peut offrir des fonctions intéressantes. Mais, de toute façon, on ne peut que rager que la version française plante si facilement. Outspring Mail n'intéressera donc que ceux que l'anglais ne rebute pas, que le fait de dépenser 59 € pour quelques fonctions bien vues, mais inabouties encore, ne décourage pas. Aux autres, nous disons qu'il vaut mieux passer son chemin et y revenir peut-être plus tard.