Il y a quelques années, Apple avait créé la sensation en proposant un iMac G4 17”. À l’époque, la dalle panoramique était immense. On avait là un exploit technologique. Quelques mois plus tard, la Pomme présentait un iMac 20”. On voyait circuler sur le net des jolis fakes où le tournesol, affublé d’un écran 24 voire 30”, finissait par basculer. Quand en septembre dernier, Apple a présenté un nouvel iMac, cette fois équipé d’un écran 24 pouces, ça n’a pas vraiment surpris. C’est que désormais tout le monde s’est fait aux grandes dimensions. Et puisque, plus que jamais, l’ordinateur est appelé à être le centre de notre vie, résolument numérique, et de nos loisirs, il est normal qu’il offre tout le confort nécessaire. Ce Mac à l’écran hors norme, nous l’avons testé pour vous.
L’iMac 24” que nous avons pu tester n’est pas celui qu’Apple livre dans sa configuration de base. Dans le cas présent, si le processeur n’a pas été changé (c’est un Intel Core 2 Duo cadencé à 2,16 GHz), la mémoire vive a été portée à 2 Go, la carte vidéo est une nVidia GeForce 7600 dotée de 256 Mo de mémoire SDRAM, le disque dur offre 500 Go d’espace où stocker ses fichiers. Bref, cet iMac-là est, sur le papier au moins, une bête de course.
Le temps que la commande soit traitée (on sait que toute modification à la configuration de base a pour conséquence d’augmenter sensiblement le délai de livraison), on a suivi ce que nos forums disaient de la machine. Autant dire qu’on a eu le temps de se faire des frayeurs. Mais il en est des forums comme d’autres choses : on aime, évidemment, à y parler plutôt des trains qui arrivent en retard que de ceux qui arrivent à l’heure. Et des trains qui arrivent en retard, on en parle beaucoup dans ce sujet. Bruit de ventilation très fort, grésillement agaçant, pixels morts, affichage absolument pas homogène, luminosité beaucoup trop vive, j’en passe et des pires. Bref, on a eu le temps de se faire à l’idée que le Mac qu’on allait recevoir était une catastrophe industrielle.
Tout commence toujours par un carton
Autant dire que le jour où ce Mac est arrivé, on a été circonspect. À l’extérieur, le carton ne laissait rien deviner. Énorme, évidemment, il ne permettait en tout cas pas de voir l’écran assurément fêlé ou le pied cassé. Dans ce carton, on trouvait tout ce qu’on devait y trouver : une plaque de polystyrène accueillant le clavier et une boîte en carton siglée d’une jolie pomme contenant un petit livret, qu’on a à peine ouvert, expliquant comment fonctionne un Mac et intitulé "Tout ce qui est Mac", une pochette où était inscrite "Tout le reste" (c’est-à-dire les traditionnels autocollants, les contrats de licence des logiciels, les DVD d’installation et de restauration des logiciels et du système, la garantie, la télécommande Apple et la souris Mighty Mouse.
L’iMac se tenait sagement sous cette première plaque, attendant qu’on le sorte. Autant dire, d’ailleurs, que pour le sortir, il ne faut pas loin d’être deux. Si avec les autres iMac, les G3, les G4, les G5 ou MacIntel, même 20”, on pouvait parler d’ordinateur “transportable” (on se souvient de la poignée des iMac G3), avec le petit dernier de la gamme, il ne faut pas rêver. Plus de 11 Kg, ça ne se déplace qu’en cas de nécessité. Mais au-delà du poids, ce sont les dimensions de l’écran qui rendent l’appareil peu mobile. De toute façon, un iMac reste un ordinateur de bureau.
Passons très vite sur la présentation générale du Mac. Depuis la présentation de la gamme en septembre 2004, rien n’a vraiment changé. Certes, cet iMac est plus mince qu’il ne l’était à ses débuts, certes il est équipé depuis quelque temps déjà d’une iSight intégrée qu’il fallait aimanter à son sommet auparavant, mais rien de vraiment différent avec les autres modèles de la gamme : une prise à l’arrière pour relier au secteur, une série de ports, à la verticale pendant quelques mois, à l’horizontale depuis un certain temps déjà. L’iMac 24” se différencie toutefois des autres iMac (et des autres ordinateurs grand public d’Apple) par son port FireWire 800. Si cette connectique ne semble pas rencontrer le succès escompté par Apple, elle inscrit clairement cet ordinateur dans le monde professionnel. Grâce à ce port, on peut brancher du matériel (caméscope, disque dur, etc.) encore réservé à des utilisateurs particuliers. L’ajout de ce port FireWire 800 a une conséquence immédiate : on perd un port FW 400. À dire vrai, ça n’est plus vraiment très grave. La généralisation de l’USB 2.0 fait que ce port-là sert encore souvent pour connecter les caméscopes grand public, mais plus les disques durs externes (qu’on peut souvent chaîner, de toute façon) ou les iPod (qui n’acceptent plus le FireWire depuis un certain temps). Si donc nombre de vos périphériques nécessitent de tels ports, il vous faut réfléchir à ce problème. En revanche, du coup, trois ports USB 2.0, c’est presque trop peu aujourd’hui et leur implantation n’est pas idéale pour qui doit varier les branchements régulièrement. Le port Ethernet est là, heureusement, mais plus le port Modem traditionnel. On le sait, Apple vend en option un modem USB pour qui en a besoin. Enfin, côté audio, l’iMac 24”, comme les autres modèles, offre une sortie son optique sous la forme d’une prise jack tout ce qu’il y a de plus commun où brancher casque ou écouteur ou, si l’on préfère, un système sonore pour lui donner encore plus de coffre. Une entrée audio numérique permet de récupérer le son d’un périphérique externe. Équipé comme il l’est, l’iMac 24” a donc de quoi répondre pour l’essentiel aux exigences des particuliers ou des professionnels.
L’installation
Côté installation, rien d’original, évidemment. Depuis un certain temps déjà, le Mac ne demande pas les disques lors du premier démarrage. Du coup, une fois qu’on a donné les quelques renseignements nécessaires à la configuration de l’ordinateur, on se retrouve devant le Bureau. Et pour peu que la connexion au réseau soit active et qu’on ait un compte .Mac, l’ordinateur est immédiatement renseigné sur l’état civil du propriétaire. L’installation prendra plus de temps si on demande le transfert de son dossier personnel, de ses applications, etc. depuis son ancien Mac vers le nouveau, en passant par le mode cible FireWire. Ce n’est pas ce qu’on a fait ; on préfère repartir de zéro, et transférer, fichier par fichier, dossier par dossier, ce qu’on veut récupérer. Tant que l’assistant Migration de Mac OS X ne permettra pas de personnaliser plus avant son choix de dossiers, on se passera de le convoquer.
Premières impressions
Nous voilà donc devant ce Bureau bleu. Ce grand Bureau bleu. Pour le coup, passer d’un écran 20”, qu’en son temps on trouvait déjà géant, à un écran 24”, cela donne un joli coup. Pas de doute, 24”, c’est beaucoup, au point qu’il est indispensable que la distance entre l’écran et l’utilisateur soit relativement importante, au risque sinon de ne jamais pouvoir embrasser du regard la totalité de l’écran, au risque donc de fatiguer ses yeux plus vite encore. Cela dit, une telle dimension, c’est un bonheur pour qui utilise Final Cut, Aperture, ou même iPhoto. Et si 24 pouces ne suffisent toujours pas, Apple a pris de bonnes habitudes qu’elle conserve ici : on peut “étendre” le Bureau en branchant un deuxième moniteur.
Pour le reste, oui, la luminosité de la dalle est très importante. Sur son site, Apple parle de 400 cd/m. Sauf pour les spécialistes, une telle valeur ne veut pas dire grand-chose. À la limite, rapportée à celle de l’iMac 20” (280 cd/m), cette valeur dit assez que la luminosité de ce modèle est nettement plus forte. Au point que nous l’avons très largement diminuée ; au point aussi que, sur nos forums, nombreux sont ceux qui affirment avoir téléchargé tel ou tel utilitaire à même de descendre encore cette valeur en deçà de ce que permet Mac OS X. Les photographes, les vidéastes, les maquettistes trouveront assurément que la luminosité est trop importante. Dans une ambiance sombre, on a intérêt à baisser la luminosité, au risque sinon de se fatiguer excessivement les yeux. En tout cas, notre ancien iMac G5, qu’on trouvait pourtant lumineux, placé à côté du 24”, semble subitement très sombre ; et la dalle brillante du MacBook noir a l’air beaucoup plus terne. Nous n’avons en revanche remarqué aucun vrai problème d’homogénéité de la lumière. Certes, il faut quelques instants, après le démarrage de la machine, pour que la luminosité soit à sa valeur optimale, certes, sur les bords, et si l’on affiche du blanc, la dalle peut sembler moins lumineuse, un peu grise peut-être, mais rien de bien vilain et on avait exactement le même phénomène sur notre iMac G5. Côté pixels, l’iMac en affiche 1920 par 1200. Autant que sur le Cinema Display 23”. La surface d’affichage étant plus importante, la précision est donc moindre. Cela pourrait gêner certains utilisateurs exigeants. Cela ne nous ennuie pas. Dans le cadre d’une utilisation courante (bureautique, retouche photo modeste et vidéo), ça n’a absolument aucune incidence. Achevons sur ce chapitre par le ratio de contraste : il est de 700:1, une valeur moindre d’ailleurs que celle de l’iMac 20”. Autre élément important : l’angle de vision. Le site annonce un angle, à la verticale comme à l’horizontale, de 178°. Il suffit de savoir qu’évidemment l’image n’est jamais aussi bonne que lorsqu’on regarde l’écran en face, mais que cet iMac-là offre un vrai confort d’utilisation.
À lire les témoignages, ici ou là, d’utilisateurs, on s’était par ailleurs mis à craindre, en attendant l’arrivée de l’engin, qu’il ne fasse beaucoup de bruit. On parlait ainsi de grésillement désagréable, de soufflement gênant, le soir et le calme venus. Ouf !, vraiment ouf !, il n’en est rien. N’ayons pas peur des mots, selon nous, cet iMac est nettement plus calme que celui qui le précédait sur notre bureau. On ne l’entend pour ainsi dire pas, et il faut vraiment que le disque dur soit sollicité pour que l’ordinateur donne de la voix. Surtout, alors que les ventilateurs de l’iMac G5 avaient tendance à se mettre en route assez souvent, ceux de l’iMac 24” sont pour ainsi dire au chômage technique. Pas d’inquiétude, donc, surtout si vous avez l'habitude de laisser votre Mac travailler la nuit, il ne devrait pas vous empêcher de dormir.
On a parlé du bruit, parlons maintenant du son. Là aussi, on sent la différence avec les autres iMac. Sans être mauvais, le son donné par l’iMac G5 manquait de puissance. Écouter la musique n’était pas nécessairement agréable. Ce n’est vraiment plus le cas ici. Apple a revu les choses. Cet iMac-là dispose d’un amplificateur de 24 watts (contre 12 watts pour les 17 et 20”), ce qui permet vraiment de disposer d’un son de bonne qualité, d’une tout autre profondeur. De toute façon, la sortie audio permet qu’on branche si on veut un système sonore externe.
Que de câbles !
Par ailleurs, cet iMac étant relié au réseau par le truchement d’un câble Ethernet, on n’utilise pas la carte Airport qui l’équipe par défaut. De nombreux utilisateurs se plaignent d’un dysfonctionnement manifeste de la connexion de l’ordinateur aux réseaux sans fil. On aurait bien voulu vérifier la chose chez nous, mais notre borne Airport est d’une ancienne génération et répond à la norme 802.11b. Du coup, les débits du réseau sont très loin de ceux qu’est censée accepter la carte interne (une carte compatible officiellement avec les normes 802.11 a, b et g, et très bientôt avec la norme 802.11n). Apple, en tout cas, semble vraiment tarder à répondre au problème et les utilisateurs affectés espèrent maintenant que la promesse du 802.11n dont est d’ores et déjà capable l’Airport de ce Mac résoudra leur gros souci.
Et les performances ?
Difficile de ne pas tomber dans un certain “impressionnisme”. Évidemment, face à un iMac G5, 1,8 GHz de deux ans d’âge, un iMac Intel Core 2 Duo 2,16 GHz, doté de 2 Go de RAM ne peut sembler que nettement plus véloce. Heureusement, même, devrait-on dire. Dans une utilisation de tous les jours, cette machine est finalement comme tous les ordinateurs récents : un petit bonheur. Le démarrage est très rapide (moins de 25 secondes, en moyenne, parfois moins de 20). iPhoto s'ouvre en un bond (la grande unité de mesure de l'utilisateur Mac), iWeb fonctionne au poil. Aperture, lui-même, dont on sait qu'il est gourmand, se montre à l'aise. Circuler dans la photothèque du logiciel ne provoque plus ce sentiment épouvantable de lenteur qu'on éprouvait sur l'iMac G5, évidemment sous-dimensionné. La machine n'est pas un Mac Pro, mais elle peut tout à fait satisfaire un utilisateur professionnel, encore une fois.
Pour être néanmoins un peu plus précis, nous nous sommes livrés à quelques petits tests et quelques comparaisons. Nous avons repris le CD dont nous nous étions servis il y a un peu plus d’un an pour le labo d’un Mac mini. Il s’agit du disque 1 de La Traviata de Verdi, édité chez Warner, et comprenant les actes Un et Deux de l’opéra. Nous avions alors comparé le comportement de cette machine à celui de notre ancien iMac. Les résultats des Mac mini et iMac G5 ne sont donnés ici qu’à simple titre de rappel. iTunes a trop évolué depuis pour qu’on compare les résultats de l’encodage d’un même CD, mais avec des versions différentes du juke-box d’Apple.
Un autre test a consisté dans la création d’une archive au format ZIP. Pour les besoins de l’expérience, on a pris un dossier de 236,9 Mo. Sous-dossiers, documents texte, photo, vidéos à différents formats, fichiers divers le constituent. La création d’une archive a pris 24 secondes et 76 centièmes sur l’iMac ; la même opération a pris 28 secondes et 59 centièmes sur le MacBook.
Enfin, nous avons tout simplement demandé à Xbench de faire le travail pour nous. L’utilitaire a passé au crible quatre machines, l’iMac 24”, le MacBook noir, un MacBook Pro Core 2 Duo 2,33 GHz (avec 2 Go de RAM) et notre ancien iMac G5 1,8 GHz (et son Go de RAM) . Les résultats doivent se lire sur la base de ceux donnés par l’éditeur du logiciel et qui portent sur un Power Mac G5 biprocesseur 2x2 GHz, doté de 2,56 Go de RAM et d’une carte vidéo GeForece 6800 Ultra. Tous les résultats de cette machine sont notés 100, les résultats de notre MacBook et de notre iMac les prennent comme étalon. Les tests ont été relancés à plusieurs reprises. Les résultats ont certes varié alors quelque peu, mais pas de façon sensible. C’est le disque dur, un disque ATA série de 500 Go, tournant à 7200 tours par minute qui pèche en écriture comme en lecture. Surprenant. Évidemment, le MacBook fait encore moins bien (sauf sur le chapitre Open GL, mais on ne s'explique pas de tels résultats pourtant vérifiés). Disons que, de toute façon, dans le cadre d’une utilisation courante de la machine, ça n’est en rien gênant. Ça le sera peut-être plus pour ceux qui ont besoin d’un disque performant, ceux pour qui la lecture et l’écriture des données doivent se faire aussi vite que possible. Pas sûr qu’ils achèteraient de toute façon un iMac.
Pour le reste un coup d’œil au graphique dit assez que l’iMac se place plutôt bien face à une machine, certes déjà ancienne, mais véritable monstre de puissance à sa sortie, ainsi que face à un MacBook Pro Intel Core 2 Duo 2,33 GHz. Globalement l’iMac obtient une note de 116,90 (elle a varié de quelques points à la hausse ou à la baisse au fil des tests). Le MacBook est, sans surprise, en deçà des performances du Power Mac et décroche un 84,81.
Et sous Windows ? On n'a pas eu de souci pour installer une version SP2 de Windows XP. Pilotes Apple installés, ce Mac-là ne diffère en rien finalement d'un ordinateur HP, Sony, etc. Il est véloce, répond au doigt et à l'œil mais rien n'y fait : même sous Windows, on n'arrive pas à voir dans cet iMac un simple PC. Du coup, n'ayant pas vraiment besoin du système de Microsoft, on a tendance à l'oublier dans son coin. Cet iMac est fait pour Mac OS X, qu'on se le dise.
En guise de conclusion
Incontestablement, l’iMac 24” marque en quelque sorte le point de maturité de la gamme. Certes, dans le cas présent, la mémoire a été gonflée, le disque dur est plus généreux qu’il ne l’est par défaut, la carte vidéo est un cran au-dessus de celle qui est installée normalement, mais même sans tout cela, cet ordinateur est une très bonne machine, tant pour le particulier un peu exigeant que pour le professionnel, le créatif notamment. Vendu aujourd’hui au prix où l’était quelques mois avant l’iMac 20”, ce modèle est un excellent compromis entre une machine compacte (quelle finesse !), élégante et une machine puissante.
L’iMac 24” que nous avons pu tester n’est pas celui qu’Apple livre dans sa configuration de base. Dans le cas présent, si le processeur n’a pas été changé (c’est un Intel Core 2 Duo cadencé à 2,16 GHz), la mémoire vive a été portée à 2 Go, la carte vidéo est une nVidia GeForce 7600 dotée de 256 Mo de mémoire SDRAM, le disque dur offre 500 Go d’espace où stocker ses fichiers. Bref, cet iMac-là est, sur le papier au moins, une bête de course.
Le temps que la commande soit traitée (on sait que toute modification à la configuration de base a pour conséquence d’augmenter sensiblement le délai de livraison), on a suivi ce que nos forums disaient de la machine. Autant dire qu’on a eu le temps de se faire des frayeurs. Mais il en est des forums comme d’autres choses : on aime, évidemment, à y parler plutôt des trains qui arrivent en retard que de ceux qui arrivent à l’heure. Et des trains qui arrivent en retard, on en parle beaucoup dans ce sujet. Bruit de ventilation très fort, grésillement agaçant, pixels morts, affichage absolument pas homogène, luminosité beaucoup trop vive, j’en passe et des pires. Bref, on a eu le temps de se faire à l’idée que le Mac qu’on allait recevoir était une catastrophe industrielle.
Tout commence toujours par un carton
Autant dire que le jour où ce Mac est arrivé, on a été circonspect. À l’extérieur, le carton ne laissait rien deviner. Énorme, évidemment, il ne permettait en tout cas pas de voir l’écran assurément fêlé ou le pied cassé. Dans ce carton, on trouvait tout ce qu’on devait y trouver : une plaque de polystyrène accueillant le clavier et une boîte en carton siglée d’une jolie pomme contenant un petit livret, qu’on a à peine ouvert, expliquant comment fonctionne un Mac et intitulé "Tout ce qui est Mac", une pochette où était inscrite "Tout le reste" (c’est-à-dire les traditionnels autocollants, les contrats de licence des logiciels, les DVD d’installation et de restauration des logiciels et du système, la garantie, la télécommande Apple et la souris Mighty Mouse.
L’iMac se tenait sagement sous cette première plaque, attendant qu’on le sorte. Autant dire, d’ailleurs, que pour le sortir, il ne faut pas loin d’être deux. Si avec les autres iMac, les G3, les G4, les G5 ou MacIntel, même 20”, on pouvait parler d’ordinateur “transportable” (on se souvient de la poignée des iMac G3), avec le petit dernier de la gamme, il ne faut pas rêver. Plus de 11 Kg, ça ne se déplace qu’en cas de nécessité. Mais au-delà du poids, ce sont les dimensions de l’écran qui rendent l’appareil peu mobile. De toute façon, un iMac reste un ordinateur de bureau.
Passons très vite sur la présentation générale du Mac. Depuis la présentation de la gamme en septembre 2004, rien n’a vraiment changé. Certes, cet iMac est plus mince qu’il ne l’était à ses débuts, certes il est équipé depuis quelque temps déjà d’une iSight intégrée qu’il fallait aimanter à son sommet auparavant, mais rien de vraiment différent avec les autres modèles de la gamme : une prise à l’arrière pour relier au secteur, une série de ports, à la verticale pendant quelques mois, à l’horizontale depuis un certain temps déjà. L’iMac 24” se différencie toutefois des autres iMac (et des autres ordinateurs grand public d’Apple) par son port FireWire 800. Si cette connectique ne semble pas rencontrer le succès escompté par Apple, elle inscrit clairement cet ordinateur dans le monde professionnel. Grâce à ce port, on peut brancher du matériel (caméscope, disque dur, etc.) encore réservé à des utilisateurs particuliers. L’ajout de ce port FireWire 800 a une conséquence immédiate : on perd un port FW 400. À dire vrai, ça n’est plus vraiment très grave. La généralisation de l’USB 2.0 fait que ce port-là sert encore souvent pour connecter les caméscopes grand public, mais plus les disques durs externes (qu’on peut souvent chaîner, de toute façon) ou les iPod (qui n’acceptent plus le FireWire depuis un certain temps). Si donc nombre de vos périphériques nécessitent de tels ports, il vous faut réfléchir à ce problème. En revanche, du coup, trois ports USB 2.0, c’est presque trop peu aujourd’hui et leur implantation n’est pas idéale pour qui doit varier les branchements régulièrement. Le port Ethernet est là, heureusement, mais plus le port Modem traditionnel. On le sait, Apple vend en option un modem USB pour qui en a besoin. Enfin, côté audio, l’iMac 24”, comme les autres modèles, offre une sortie son optique sous la forme d’une prise jack tout ce qu’il y a de plus commun où brancher casque ou écouteur ou, si l’on préfère, un système sonore pour lui donner encore plus de coffre. Une entrée audio numérique permet de récupérer le son d’un périphérique externe. Équipé comme il l’est, l’iMac 24” a donc de quoi répondre pour l’essentiel aux exigences des particuliers ou des professionnels.
L’installation
Côté installation, rien d’original, évidemment. Depuis un certain temps déjà, le Mac ne demande pas les disques lors du premier démarrage. Du coup, une fois qu’on a donné les quelques renseignements nécessaires à la configuration de l’ordinateur, on se retrouve devant le Bureau. Et pour peu que la connexion au réseau soit active et qu’on ait un compte .Mac, l’ordinateur est immédiatement renseigné sur l’état civil du propriétaire. L’installation prendra plus de temps si on demande le transfert de son dossier personnel, de ses applications, etc. depuis son ancien Mac vers le nouveau, en passant par le mode cible FireWire. Ce n’est pas ce qu’on a fait ; on préfère repartir de zéro, et transférer, fichier par fichier, dossier par dossier, ce qu’on veut récupérer. Tant que l’assistant Migration de Mac OS X ne permettra pas de personnaliser plus avant son choix de dossiers, on se passera de le convoquer.
Premières impressions
Nous voilà donc devant ce Bureau bleu. Ce grand Bureau bleu. Pour le coup, passer d’un écran 20”, qu’en son temps on trouvait déjà géant, à un écran 24”, cela donne un joli coup. Pas de doute, 24”, c’est beaucoup, au point qu’il est indispensable que la distance entre l’écran et l’utilisateur soit relativement importante, au risque sinon de ne jamais pouvoir embrasser du regard la totalité de l’écran, au risque donc de fatiguer ses yeux plus vite encore. Cela dit, une telle dimension, c’est un bonheur pour qui utilise Final Cut, Aperture, ou même iPhoto. Et si 24 pouces ne suffisent toujours pas, Apple a pris de bonnes habitudes qu’elle conserve ici : on peut “étendre” le Bureau en branchant un deuxième moniteur.
Pour le reste, oui, la luminosité de la dalle est très importante. Sur son site, Apple parle de 400 cd/m. Sauf pour les spécialistes, une telle valeur ne veut pas dire grand-chose. À la limite, rapportée à celle de l’iMac 20” (280 cd/m), cette valeur dit assez que la luminosité de ce modèle est nettement plus forte. Au point que nous l’avons très largement diminuée ; au point aussi que, sur nos forums, nombreux sont ceux qui affirment avoir téléchargé tel ou tel utilitaire à même de descendre encore cette valeur en deçà de ce que permet Mac OS X. Les photographes, les vidéastes, les maquettistes trouveront assurément que la luminosité est trop importante. Dans une ambiance sombre, on a intérêt à baisser la luminosité, au risque sinon de se fatiguer excessivement les yeux. En tout cas, notre ancien iMac G5, qu’on trouvait pourtant lumineux, placé à côté du 24”, semble subitement très sombre ; et la dalle brillante du MacBook noir a l’air beaucoup plus terne. Nous n’avons en revanche remarqué aucun vrai problème d’homogénéité de la lumière. Certes, il faut quelques instants, après le démarrage de la machine, pour que la luminosité soit à sa valeur optimale, certes, sur les bords, et si l’on affiche du blanc, la dalle peut sembler moins lumineuse, un peu grise peut-être, mais rien de bien vilain et on avait exactement le même phénomène sur notre iMac G5. Côté pixels, l’iMac en affiche 1920 par 1200. Autant que sur le Cinema Display 23”. La surface d’affichage étant plus importante, la précision est donc moindre. Cela pourrait gêner certains utilisateurs exigeants. Cela ne nous ennuie pas. Dans le cadre d’une utilisation courante (bureautique, retouche photo modeste et vidéo), ça n’a absolument aucune incidence. Achevons sur ce chapitre par le ratio de contraste : il est de 700:1, une valeur moindre d’ailleurs que celle de l’iMac 20”. Autre élément important : l’angle de vision. Le site annonce un angle, à la verticale comme à l’horizontale, de 178°. Il suffit de savoir qu’évidemment l’image n’est jamais aussi bonne que lorsqu’on regarde l’écran en face, mais que cet iMac-là offre un vrai confort d’utilisation.
À lire les témoignages, ici ou là, d’utilisateurs, on s’était par ailleurs mis à craindre, en attendant l’arrivée de l’engin, qu’il ne fasse beaucoup de bruit. On parlait ainsi de grésillement désagréable, de soufflement gênant, le soir et le calme venus. Ouf !, vraiment ouf !, il n’en est rien. N’ayons pas peur des mots, selon nous, cet iMac est nettement plus calme que celui qui le précédait sur notre bureau. On ne l’entend pour ainsi dire pas, et il faut vraiment que le disque dur soit sollicité pour que l’ordinateur donne de la voix. Surtout, alors que les ventilateurs de l’iMac G5 avaient tendance à se mettre en route assez souvent, ceux de l’iMac 24” sont pour ainsi dire au chômage technique. Pas d’inquiétude, donc, surtout si vous avez l'habitude de laisser votre Mac travailler la nuit, il ne devrait pas vous empêcher de dormir.
On a parlé du bruit, parlons maintenant du son. Là aussi, on sent la différence avec les autres iMac. Sans être mauvais, le son donné par l’iMac G5 manquait de puissance. Écouter la musique n’était pas nécessairement agréable. Ce n’est vraiment plus le cas ici. Apple a revu les choses. Cet iMac-là dispose d’un amplificateur de 24 watts (contre 12 watts pour les 17 et 20”), ce qui permet vraiment de disposer d’un son de bonne qualité, d’une tout autre profondeur. De toute façon, la sortie audio permet qu’on branche si on veut un système sonore externe.
Par ailleurs, cet iMac étant relié au réseau par le truchement d’un câble Ethernet, on n’utilise pas la carte Airport qui l’équipe par défaut. De nombreux utilisateurs se plaignent d’un dysfonctionnement manifeste de la connexion de l’ordinateur aux réseaux sans fil. On aurait bien voulu vérifier la chose chez nous, mais notre borne Airport est d’une ancienne génération et répond à la norme 802.11b. Du coup, les débits du réseau sont très loin de ceux qu’est censée accepter la carte interne (une carte compatible officiellement avec les normes 802.11 a, b et g, et très bientôt avec la norme 802.11n). Apple, en tout cas, semble vraiment tarder à répondre au problème et les utilisateurs affectés espèrent maintenant que la promesse du 802.11n dont est d’ores et déjà capable l’Airport de ce Mac résoudra leur gros souci.
Et les performances ?
Difficile de ne pas tomber dans un certain “impressionnisme”. Évidemment, face à un iMac G5, 1,8 GHz de deux ans d’âge, un iMac Intel Core 2 Duo 2,16 GHz, doté de 2 Go de RAM ne peut sembler que nettement plus véloce. Heureusement, même, devrait-on dire. Dans une utilisation de tous les jours, cette machine est finalement comme tous les ordinateurs récents : un petit bonheur. Le démarrage est très rapide (moins de 25 secondes, en moyenne, parfois moins de 20). iPhoto s'ouvre en un bond (la grande unité de mesure de l'utilisateur Mac), iWeb fonctionne au poil. Aperture, lui-même, dont on sait qu'il est gourmand, se montre à l'aise. Circuler dans la photothèque du logiciel ne provoque plus ce sentiment épouvantable de lenteur qu'on éprouvait sur l'iMac G5, évidemment sous-dimensionné. La machine n'est pas un Mac Pro, mais elle peut tout à fait satisfaire un utilisateur professionnel, encore une fois.
Pour être néanmoins un peu plus précis, nous nous sommes livrés à quelques petits tests et quelques comparaisons. Nous avons repris le CD dont nous nous étions servis il y a un peu plus d’un an pour le labo d’un Mac mini. Il s’agit du disque 1 de La Traviata de Verdi, édité chez Warner, et comprenant les actes Un et Deux de l’opéra. Nous avions alors comparé le comportement de cette machine à celui de notre ancien iMac. Les résultats des Mac mini et iMac G5 ne sont donnés ici qu’à simple titre de rappel. iTunes a trop évolué depuis pour qu’on compare les résultats de l’encodage d’un même CD, mais avec des versions différentes du juke-box d’Apple.
Un autre test a consisté dans la création d’une archive au format ZIP. Pour les besoins de l’expérience, on a pris un dossier de 236,9 Mo. Sous-dossiers, documents texte, photo, vidéos à différents formats, fichiers divers le constituent. La création d’une archive a pris 24 secondes et 76 centièmes sur l’iMac ; la même opération a pris 28 secondes et 59 centièmes sur le MacBook.
Enfin, nous avons tout simplement demandé à Xbench de faire le travail pour nous. L’utilitaire a passé au crible quatre machines, l’iMac 24”, le MacBook noir, un MacBook Pro Core 2 Duo 2,33 GHz (avec 2 Go de RAM) et notre ancien iMac G5 1,8 GHz (et son Go de RAM) . Les résultats doivent se lire sur la base de ceux donnés par l’éditeur du logiciel et qui portent sur un Power Mac G5 biprocesseur 2x2 GHz, doté de 2,56 Go de RAM et d’une carte vidéo GeForece 6800 Ultra. Tous les résultats de cette machine sont notés 100, les résultats de notre MacBook et de notre iMac les prennent comme étalon. Les tests ont été relancés à plusieurs reprises. Les résultats ont certes varié alors quelque peu, mais pas de façon sensible. C’est le disque dur, un disque ATA série de 500 Go, tournant à 7200 tours par minute qui pèche en écriture comme en lecture. Surprenant. Évidemment, le MacBook fait encore moins bien (sauf sur le chapitre Open GL, mais on ne s'explique pas de tels résultats pourtant vérifiés). Disons que, de toute façon, dans le cadre d’une utilisation courante de la machine, ça n’est en rien gênant. Ça le sera peut-être plus pour ceux qui ont besoin d’un disque performant, ceux pour qui la lecture et l’écriture des données doivent se faire aussi vite que possible. Pas sûr qu’ils achèteraient de toute façon un iMac.
Pour le reste un coup d’œil au graphique dit assez que l’iMac se place plutôt bien face à une machine, certes déjà ancienne, mais véritable monstre de puissance à sa sortie, ainsi que face à un MacBook Pro Intel Core 2 Duo 2,33 GHz. Globalement l’iMac obtient une note de 116,90 (elle a varié de quelques points à la hausse ou à la baisse au fil des tests). Le MacBook est, sans surprise, en deçà des performances du Power Mac et décroche un 84,81.
Et sous Windows ? On n'a pas eu de souci pour installer une version SP2 de Windows XP. Pilotes Apple installés, ce Mac-là ne diffère en rien finalement d'un ordinateur HP, Sony, etc. Il est véloce, répond au doigt et à l'œil mais rien n'y fait : même sous Windows, on n'arrive pas à voir dans cet iMac un simple PC. Du coup, n'ayant pas vraiment besoin du système de Microsoft, on a tendance à l'oublier dans son coin. Cet iMac est fait pour Mac OS X, qu'on se le dise.
En guise de conclusion
Incontestablement, l’iMac 24” marque en quelque sorte le point de maturité de la gamme. Certes, dans le cas présent, la mémoire a été gonflée, le disque dur est plus généreux qu’il ne l’est par défaut, la carte vidéo est un cran au-dessus de celle qui est installée normalement, mais même sans tout cela, cet ordinateur est une très bonne machine, tant pour le particulier un peu exigeant que pour le professionnel, le créatif notamment. Vendu aujourd’hui au prix où l’était quelques mois avant l’iMac 20”, ce modèle est un excellent compromis entre une machine compacte (quelle finesse !), élégante et une machine puissante.