Reaktor 4.0

La redaction |
Après une longue période de test sur Reaktor 4, je considère cette création de Native Instruments comme LE logiciel de design sonore par excellence. L’installation du logiciel reste simple comme tout programme conçu pour Mac, il faut juste s’enregistrer avant 30 jours sur le site de Native Instruments, gage de recevoir les informations de mises à jour de l'éditeur.

Complexe d'utilisation pour les novices, il permet en revanche aux futurs designers et concepteurs d'instruments virtuels de concevoir des synthétiseurs, Drum machines ou des instruments uniques qui n’ont de limites que notre propre imagination. Mais, que les plus impatients se rassurent Reaktor possède également une librairie d’instruments et d’effets répartis en cinq catégories prêtes à l’emploi, afin de combler nos envies de créations et rassurer ceux qui seront, au premier abord, déconcertés par l'interface du logiciel.

Conception des instruments
La création d’instruments avec Reaktor n’est pas simple, il faut en premier lieu une bonne connaissance de la synthèse et plus précisément des différents modules et autres macros (Modules de l’instrument plus développé) que propose le programme pour la création d’instruments virtuels. L’idée est de prendre des modules de base, oscillateurs (VCO), entrées Midi, amplificateurs (VCA), potentiomètres, etc., de les relier entre eux grâce aux liaisons virtuelles à partir des points d’entrées sorties, que possèdent les modules et macros, et ainsi réaliser les différentes sections qui composeront l’instrument.



Pour ma part, je conseillerais aux néophytes, lors de l’apprentissage du logiciel, de d’abord découvrir la composition d’un des instruments fournis avec le programme en cliquant tout simplement dessus en mode structure et ensuite de le modifier en rajoutant ou en prélevant des modules d’origine. Cela permettra de mieux comprendre et maîtriser le fonctionnement de ce programme. Cela dit, Reaktor est livré avec une documentation qui détaille relativement bien la démarche à suivre.

Notons encore que le design de l’interface utilisateur de chaque instrument peut être totalement personnalisé. Grâce à des outils comme les panneaux graphiques qui permettent l’importation de fichiers images qui seront ensuite intégrés aux instruments, ou les palettes de couleurs qui permettront de définir la teinte finale de l’instrument



Utiltisation
Reaktor est avant tout destiné à la création d’instruments virtuels. Cependant, il est possible comme je l’explique précédemment de l’utiliser comme un simple instrument de composition. Le logiciel a deux modes de fonctionnement, soit en mode natif, soit sous forme de plug-ins aux formats : VST 2.0, Direct X, Audio Unit ou RTAS, pouvant être utilisés avec des logiciels tels que Cubase, Logic Audio ou encore Protools.

Personnellement j’utilise Reaktor sous forme de plug-in en insert avec la configuration suivante :

- Cubase SX
- Mac Bi - G4 1,25 GHz
- 1,28 Go de RAM
- Sound card Digi 002 deDidesign

J’ai opté pour cette solution, car il m’est plus facile de travailler mes séquences sur un séquenceur graphique comme Cubase ou Logic Audio au lieu des séquenceurs fournis dans Reaktor. Ceci dit, il est indispensable d’avoir un ordinateur avec suffisamment de mémoire vive si l'on veut travailler en mode multiplateforme, c'est-à-dire Cubase, Reason (Rewire) et Reaktor ouvert en même temps. Je tiens à préciser que je n’ai pu utiliser le logiciel dans des conditions correctes qu'une fois la barrière des 1 Go de RAM installés. Donc, si Native instrument annonce qu’il est possible de travailler avec, comme configuration minimum, un Mac avec processeur G3 500 MHz, 256 Mo de mémoire vive et une carte audio compatible sound Manager/Core Audio il ne faut pas se réjouir trop vite. Cette configuration n’est valable que pour la création d’instruments ou pour pianoter sur un synthé (et pas trop lourd SVP…) en mode natif mais surtout pas pour travailler en mode multiplateforme ce qui est tout de même l'idéal pour réaliser des instruments.



Les instruments
Les Instruments proposés sont regroupés dans cinq catégories différentes : Live Machine, Synth, Synth-sequenced, Effects et Sample & Transformer. Je ne les détaillerai pas tous ici, mais je voudrai donner mon avis sur ceux qui m’ont le plus séduit.

Synth : Dans la catégorie des synthés je penche pour "Carbon", un synthé relativement lourd de par sa conception (Synthèse soustractive, quatre oscillateurs, huit différents filtres, une multitude de modulations, FX, EQ etc.), mais qui permet la réalisation de sons très aériens et planants. Très intéressant pour les musiques de type Chillout, Ambient, sans oublier le Green Matrix.

Live Machine : Dans les instruments de live c’est la "GoBox" qui a attiré le plus mon attention. Elle possède trois samplers, dont deux qui servent au rythme de base, avec des sons de type Bass Drum, Snare, etc… . Le troisième est contrôlé par un séquenceur et surtout, ce qui fait son charme, par un contrôleur X/Y qui permet : la variation en temps réel du pitch, du trigger des séquences et des réglages de sample, comme les enveloppes (ADSR) et les delay de filtres, etc.

Sample & transformer : Dans cette section c’est le "Travelizer" qui m'a accroché. Ici il est question d’un instrument à texture granulaire. Comme la GoBox il possède quatre contrôleurs X/Y et un sampler. Le contrôleur X/Y principal permet le choix de la portion et de la vitesse à laquelle sera lu l’échantillon. Les trois autres contrôleurs : le pitch, la position, le gain et la résonance, etc. . Lorsque l’on écoute cet instrument, on a l’impression d’avoir à faire à une bande son extraterrestre. Cet instrument-là va certainement intéresser les musiciens qui composent de l’électro.

Synth sequenced : Ici c’est un peu le cœur qui parle, étant passionné de rythme c’est avec la boîte à rythme DSQ-32 que je me suis le plus éclaté. Elle possède pour la composition du rythme sept différents sons avec une multitude de contrôleurs en temps réel et 32 steps pour la programmation de la ligne de drum, qui soit dit en passant, est d’une facilité hors du commun.

Effets : Dans les effets j’ai beaucoup aimé la modélisation de filtre analogique "Analogic Filter Box" et le bon vieux vocodeur de base "Classic vocoder" sans oublier le "GrainrStatesFX" un peu complexe à manier, mais qui vaut vraiment le détour ;-)

Et si la bibliothèque proposée vous paraît insuffisante, une multitude de nouveaux instruments sont disponibles gratuitement et en plus régulièrement mis à jour sur le site de Native Instrument.

Ses qualités
Reaktor 4.0 possède une qualité sonore tout simplement époustouflante, due aux algorithmes 32-bit à virgule flottante et à sa fréquence d'échantillonnage de travail interne qui peut aller jusqu'à 192 KHz. De plus, son moteur audio est optimisé pour le processeur G4 et, on l'espère prochainement, pour le G5. On sait depuis le NAMM que Native Instrument ne fournira plus de mises a jours de ses instruments pour OS9 (Eh oui ! on arrête plus le progrès) donc tout laisse a penser que les prochaines innovations seront destinées aux Power Macintosh G4 et G5 sous Panther.

Ses défauts
Reaktor 4.0 possède néanmoins quelques petits oublis qui, j'en suis sur, seront corrigés dans les prochaines versions. On aimerait notamment avoir la possibilité d'écouter des échantillons dans les fenêtres de sélection (sur le disque dur), avant le chargement dans l'instrument et la possibilité de rentrer des valeurs en temps réel sans avoir à utiliser les molettes (par exemple : lorsque l’on veut passer d’une scène (séquence) n°1 à une scène n°15 il faut passer par toutes les valeurs intermédiaires, ce qui en mode live n’est pas approprié). Il faudrait également plus des sorties audio indépendantes pour la plupart des instruments, et une documentation en français digne de ce nom ne serait pas du Luxe.

Pour le reste, Reaktor reste une référence dans son domaine. Les constructeurs d'instruments électroniques (hardware) n'ont qu'à bien se tenir, ils devront à l’avenir être de plus en plus créatifs, pour arriver à concurrencer les programmeurs d’instruments virtuels. Que ce soit au niveau du prix (toujours exorbitant pour le Hardware) mais surtout au niveau de la qualité et de l'innovation sonore.

Reaktor Session
Pour tous ceux que la conception d'instruments virtuels n'intéresse pas, Native Instruments a prévu le coffret Reaktor Session qui dispose lui aussi de tous les instruments virtuels proposés dans Reaktor 4.0 (Synth, Synth sequenced, Sample & transformer , FX, Live Machine etc…



Les caractéristiques de fonctionnement sont identiques, sans toutefois offrir la section de fabrication. A noter que Reaktor Session est également utilisable en mode natif et sous forme de plug-in VST, Audio Unit, RTAS et Direct X. Il faut cependant tenir compte que, les instruments dans Reaktor Session sont tout aussi gourmands en processeur et en RAM que son homologue.

CONNEXION UTILISATEUR