Des bergers transylvaniens pour remporter le « prix de la photographie iPhone »

Anthony Nelzin-Santos |
Des bergers transylvaniens pour remporter le « prix de la photographie iPhone »

Les lauriers du 14e prix de la photographie iPhone « récompensent les photographies prises au cours d’une année remarquable de chagrin et de solitude ». La paire de bergers transylvaniens immortalisés par Istvan Kerekes dans un champ désolé cernés de cheminées fumantes en est une parfaite illustration. Le photojournaliste hongrois remporte le grand prix avec son cliché pris à l’iPhone 7.

Animaux, enfants, architecture, nature, vie citadine, paysage, portrait… les autres catégories sont un peu moins moroses. Les trois natures mortes récompensées, notamment, traduisent parfaitement l’ambiance gentiment surréaliste de notre époque. Le prochain prix de la photographie iPhone sera organisé au printemps 2022.

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avatar Lucas | 

Chapeau pour la photo, mais allez voir toutes les autres sur le site, il y a de vraies pépites !

En tout cas il est clair que la plupart des photographies trouvent leur qualité dans l’œil et la mise en scène du photographe plutôt que simplement dans l’appareil… mais clairement le meilleur appareil photo est celui qu’on a toujours sur soi, et si les natures mortes sont clairement préparées (donc photographiables au reflex/…), il y a plusieurs photos qui sont vraisemblablement improvisées ou prises sur le vif, et c’est là que l’iPhone dévoile sa magie !

avatar Paquito06 | 

@Lu Canneberges

“, il y a plusieurs photos qui sont vraisemblablement improvisées ou prises sur le vif, et c’est là que l’iPhone dévoile sa magie !”

C’est la force de l’iPhone. Si tu as l’oeil, tu peux degainer et prendre une photo sous 3 secondes, a peu près n’importe où peu importe les conditions. Avec un reflex, ca prend un peu plus de temps quand meme. Et au final, ca se joue en post prod des deux côtés. On peut realiser de jolis clichés avec l’iPhone, et les impressions en grand (au moins du 20x30), sont assez epoustouflants quand la lumiere est au rdv.

avatar occam | 

@Lu Canneberges

"c’est là que l’iPhone dévoile sa magie !"

István Kerekes est parmi les photographes professionnels les plus primés de notre temps. Il a, à ce jour, amassé plus de 1900 prix et récompenses diverses. Un tel palmarès indique que le choix du matériel (celui de Kerekes étant souvent assez modeste) est bien moins important que le savoir-faire du photographe — avant, pendant et après la prise de vue.

Voici sa plus célèbre image, décortiqué par le photographe lui-même :
https://www.dodho.com/anatomy-of-a-photograph-by-kerekes-istvan/
Un petit florilège supplémentaire :
https://www.fotoincontro.it/it/portfolio/istvan-kerekes/

avatar raoolito | 

oui on est surpris que ces photos le soient avec (ici en gagnat) un iphone.. 7 ! Et que l’iphone X soit bien representé.

avatar IRONMAN65 | 

Bof

avatar Tech | 

La Transylvanie, cette très belle région de Roumanie.

avatar occam | 

@Tech

Belle, certes.
En Roumanie d’aujourd’hui, certes également.
Depuis, en fait, le Traité de Trianon signé en 1920, qui figeait les nouvelles frontières d’Europe de l’Est le long de la ligne de démarcation de l’armistice de 1918.
De Roumanie, la question est bien plus délicate, et l’histoire personnelle du photographe primé, István Kerekes, est là pour l’illustrer.

Son nom a une consonance hongroise, il vit aujourd’hui en Hongrie, il est né à Marosvásárhely, toponyme hongrois bon teint. Oui, sauf que la cité se nomme aujourd’hui Târgu-Mureş, traduction roumaine de son nom hongrois. Car la Transylvanie comptait une très forte minorité hongroise lors de sa cession à la Roumanie, avec des centres où la minorité était majoritaire, comme Marosvásárhely. Malgré des vagues d’exil et d’émigration, elle l’est toujours par endroits.

La Transylvanie était une véritable mosaïque multi-ethnique, ce qui faisait sa richesse :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_de_Trianon#/media/Fichier:Ethno_Hung.1910.png
Les nationalismes successifs des régimes dominant la région — hongrois de 1867 à 1918, roumain depuis 1920, surtout le régime Ceauşescu — ont appauvri cette richesse multi-ethnique, mais ne l’ont pas encore exterminée.

Et c’est ce que nous montre cette image subtile d’István Kerekes : quelle que soit leur ethnicité (que l’on peut deviner, mais peu importe), les bergers de Transylvanie sont marginalisés, y compris parmi leurs propres communautés.
En arrière-plan, on perçoit un kombinat industriel polluant à outrance, tel que les régimes communistes du bloc soviétique avaient coutume d’implanter de préférence dans les territoires peuplés de minorités. À Târgu-Mureş/Marosvásárhely, la chimie « lourde » est prédominante, surtout l’agrochimie.

avatar xplane | 

Très belle photographie et sur le site, il y en a d'autres qui valent de détour.

avatar marenostrum | 

sauf que l'iPhone est pour rien. cette photo, qui n'est pas sur le vif, il pouvait le faire avec n'importe quel autre appareil. Apple joue le mécène, et c'est tant mieux pour les participants qui doivent gagner quelque chose.

avatar Mike Mac | 

Mince, avec ce titre, j'imaginais voir des clichés réalisée des bergers transylvaniens ayant choppé de rares images de Dracula dans les Carpathes.

Et ceux de la photo auraient mérité une bulle humoristique comme " Crois-tu qu'en vendant 10 moutons ont pourrait s'offrir le même téléphone que le touriste qui nous photographie ?" "Arrête de rêver mon vieux, à nous deux on les a pas".

avatar Nesus | 

Tiens, il manque le commentaires de ceux qui nous expliquent qu’un iPhone « ça peut dépanner ». Que ce n’est pas de la vraie photo et que la qualité entre un iPhone et un vrai appareil photo, ça se voit tout de suite.

Comme j’avais déjà écrit et je m’étais largement fait conspué, mon frère à abandonné son réflexe pour faire les photos qu’il vend. Il préfère bidouiller des objectifs.

Je vois qu’il y a des photographes qui font de même. Mais bon, eux aussi, ils ne doivent rien comprendre…

avatar Malouin | 

@Nesus

Ouh là… Tu prends des risques toi ! Mais je partage totalement.

avatar sergiobzh | 

On ne le répétera jamais assez : une photo est du niveau du photographe pas de son appareil.

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