Bruxelles surveillera 6 contrôleurs d'accès, iMessage d'Apple obtient un sursis

Florian Innocente |

Six géants de l'internet et de l'électronique grand public ont été désignés par la Commission européenne comme soumis au nouveau règlement sur les marchés numériques. Apple en fait partie, mais elle a pu, temporairement, éloigner la menace pour iMessage.

Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance (TikTok), Meta et Microsoft sont les six groupes que la Commission européenne a officiellement consacrés comme "contrôleurs d'accès" soumis aux obligations du Digital Market Act (DMA, Règlement sur les marchés numériques, en français).

Des entreprises — toutes américaines sauf une — dont les logiciels, les plateformes et les services ont pris une telle importance dans le paysage numérique mondial, au point parfois d'être incontournables, que l'Europe a décidé de leur imposer des règles, soumises à de futurs contrôles et de possibles sanctions financières.

Source : Commission européenne

Deux critères principaux ont été utilisés pour identifier les entreprises désignées :

  • si la société réalise un chiffre d'affaires annuel dans l'Espace économique européen (EEE) égal ou supérieur à 7,5 milliards d'euros au cours de chacun des trois derniers exercices, ou lorsque sa capitalisation boursière moyenne ou sa juste valeur marchande équivalente s'est élevée à au moins 75 milliards d'euros au cours du dernier exercice, et qu'elle fournit un service de plate-forme de base dans au moins trois États membres ;
  • si la société exploite un service de plate-forme de base avec plus de 45 millions d'utilisateurs finaux actifs mensuels établis ou situés dans l'UE et plus de 10 000 utilisateurs professionnels actifs annuels établis dans l'UE au cours du dernier exercice financier.

22 logiciels, services ou plateformes ont été ensuite répertoriés et répartis dans 8 grandes catégories. Certains acteurs y sont surreprésentés, comme Meta et Google :

  • Réseau social : TikTok, Facebook, Instagram et Linkedin ;
  • Messagerie : WhatsApp et Messenger ;
  • Partage de vidéos : YouTube
  • Intermédiaire de distribution : App Store, Google Play, Meta Marketplace, Amazon Marketplace, Google Shopping et Google Maps ;
  • Publicité : Google, Amazon et Meta ;
  • Navigateur : Chrome et Safari ;
  • Moteur de recherche : Google ;
  • Système d'exploitation : Android, iOS et Windows.

Samsung, avec son navigateur web ainsi que Gmail et Outlook.com n'ont pas été considérés comme des services de plateforme essentiels, malgré leur popularité qui les rendait potentiellement éligibles comme des contrôleurs d'accès.

La Commission se réserve le droit d'inclure iPadOS ultérieurement dans les systèmes d'exploitation, bien que ses chiffres soient inférieurs aux seuils établis. Une enquête est ouverte pour prendre une décision, elle ne devra pas durer plus d'un an.

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Quatre autres enquêtes ont été lancées, dont trois pour décider du sort de services et logiciels de Microsoft : son navigateur Edge, son moteur Bing et sa régie publicitaire Microsoft Advertising. La quatrième va s'intéresser à iMessage d'Apple. Les deux sociétés avaient fait valoir que leurs services n'avaient pas l'envergure suffisante pour être qualifiés de contrôleurs d'accès. Une réponse leur sera donnée dans un délai de 5 mois.

Un sursis pour iMessage

Pour Apple, qui a fait d'iMessage une citadelle fermée et imprenable, l'enjeu est de taille. Pour les messageries instantanées, le règlement prévoit deux grandes étapes à partir du moment où leurs opérateurs ont été désignés. Elles consistent à rendre interopérables ces services pour leurs fonctions de base, celles considérées comme essentielles à la communication entre utilisateurs de plateformes concurrentes.

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Dans un délai de deux ans après la désignation qui a eu lieu aujourd'hui, les messageries doivent assurer des échanges textuels chiffrés de bout en bout entre des utilisateurs individuels finaux. Ainsi que le partage d'images, de messages vocaux, de vidéos ou de fichiers joints d'un groupe vers un utilisateur individuel. Dans un délai de quatre ans, devront être gérés les appels vocaux et vidéos.

On le voit, cette interopérabilité ne se fera pas du jour au lendemain et Apple a même gagné un sursis avec l'enquête lancée sur iMessage. Ensuite, ces messageries pourront conserver des particularités. Toute fonction qui ne relève pas des actions citées plus haut — pouvoir apposer par exemple un autocollant sur une bulle de conversation — pourra rester exclusive aux utilisateurs d'une plateforme.

Ensuite, l'interopérabilité se fera avec… qui veut bien en profiter. Lorsque Meta aura publié les éléments techniques permettant un échange (sécurisé) avec ses messageries, les plateformes concurrentes pourront les exploiter, ou pas. Signal, par exemple, pourrait faire une demande à Meta d'utilisation de ses API (qui aura le droit de la refuser s'il juge que cette connexion ne satisfait pas aux niveaux de sécurité attendus) et recevoir, dans un délai de deux mois, les éléments techniques. À l'inverse, rien n'oblige un concurrent de WhatsApp ou Messenger à réclamer l'accès aux fonctions d'interopérabilité de ces deux services, si ce n'est pas dans son intérêt.

Ces entreprises ont maintenant 6 mois pour se conformer à leurs nouvelles obligations et présenter à la Commission les changements instaurés. Les sanctions prévues en cas de manquements iront jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel mondial total de l’entreprise ou jusqu’à 20 % en cas d’infractions répétées.

ByteDance renâcle

Les principaux intéressés ont réagi à l'annonce de Bruxelles, dans le meilleur des cas avec résignation.

Apple se déclare toujours inquiète des risques de sécurité posés par ces changements (dans son cas il va lui falloir accepter les app stores alternatifs) : « Nous nous concentrerons sur la manière dont nous atténuerons ces conséquences et continuerons à fournir les meilleurs produits et services à nos clients européens ».

Comment le DMA va bouleverser les habitudes d’Apple en Europe

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Microsoft a salué la décision de la Commission de ne pas inclure d'emblée trois de ses services et logiciels et a déclaré accepter sa désignation de contrôleur d'accès. Chose qu'il ne pouvait de toute manière guère empêcher. Meta se dit en phase d'évaluation de cette nouvelle étape, tout comme Google qui en a pris acte et va étudier comment appliquer les nouveaux devoirs qui lui incombent.

ByteDance, pour sa part, est en vif désaccord avec cette décision, arguant que TikTok a apporté une offre nouvelle dans un domaine des réseaux sociaux dominé par des acteurs bien établis. Pour l'entreprise chinoise, cette inclusion parmi les contrôleurs d'accès est de nature à lui couper son élan sans trop gêner ses concurrents.

avatar debione | 

@Doctomac:

Bah, tu vois, moi cela me va bien de pouvoir comme au temps du sms/mms ne pas avoir de question à me poser quand j'envoie un message, ou de devoir avoir 5 applications et se souvenir de qui est sur quoi.
Tout comme je suis très content de ne pas me poser de questions quand j'envoie un mail, téléphone...

avatar Doctomac | 

@debione

Avec iMessage tu peux envoyer un sms à tout le monde sans te soucier de qui est sur quoi.

avatar DG33 | 

@Doctomac

Pour les communications un vers un en effet, mais pour les communications de groupe, sur iPhone tu mets plusieurs destinataires dont au moins un n’est pas sur iPhone (ou iMessage désactivé) et il devient difficile de suivre les réponses…

avatar byte_order | 

@Doctomac
> Non mais qu’il y ait des dispositifs qui limitent les pratiques anti concurrentielles,
> je n’y vois pas de problème.

Ah, ok.

> Que l’Europe mette en place des dispositifs pour protéger des entreprises européennes
> qui feraient des navigateurs, des systèmes d’exploitation, des réseaux sociaux,
> de stratégies anti concurrentielles des méchantes boîtes US, pas de soucis.

Ah ok.

Et sinon, les développeurs d'apps européens qui voudraient ne pas devoir en passer par l'AppStore, ça rentre aussi dans ce cas, vous savez. Vous l savez, hein ?

Parce qu'à l'origine du DMA y'a bien des entreprises européennes, éditrices d'apps et/ou de services accessibles depuis leurs apps pour iOS qui se sont plaintes des entraves et pratiques anti-concurrentielles d'Apple, quand même. C'est pas sorti, comme ça, un beau jour, de l'esprit totalement isolé d'un bureaucrate de l'UE, contrairement à ce que vous prétendez.

C'est sorti des suggestions d'actions face aux constats fait lors des enquètes ouvertes par l'UE sur ces plaintes.

> pour palier à notre incapacité à proposer des alternatives.

L'une de ces entreprises s'étant plainte étant Spotify, européenne, et qui est la pionnière dans le streaming musical bien avant qu'Apple ne sorte son Apple Music démontre l'invalidité chronologique de votre argument.

Deezer aussi est une entreprise européenne, qui, sur iOS, lutte avec Apple Music par exemple.

Les moteurs web alternatifs existent, et ils sont d'ailleurs en grand partie des projets open source auxquels y'a pas que des américains qui contribuent, hein.

Les opérateurs de téléphonie mobile en Europe contribuent eux aussi à la définition d'une norme interopérable post SMS/MMS...

Les banques européennes disposent de service de paiement dématérialisé, et sont parfaitement capable d'implémenter leur support dans une plateforme qui dispose des capacités techniques necessaire, en l'occurence NFC... sauf si une entrave artificielle leur en bloque l'accès.

Vous faites comme si dépuis le début les entraves artificielles n'avaient aucunement empêchés le développement, pas uniquement techniquement mais également en terme d'exposition au grand public, de solutions concurrentes, qu'elles soient européennes ou pas d'ailleurs.

Vous croyez vraiment que si le moteur web de Safari a 100% de part de marché sur iOS c'est parce que ces concurrents sont des incapables, alors que sur les autres OS, y compris macOS, ces concurrents ont des parts de marché, et pas qu'un peu, c'est même plutôt Safari qui est derrière eux. Vous croyez que le blocage artificiel par Apple n'y est pour rien à cette situation !?!

Sérieusement ??

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

« Et sinon, les développeurs d'apps européens qui voudraient ne pas devoir en passer par l'AppStore, ça rentre aussi dans ce cas, vous savez. Vous l savez, hein ? »

Une minuscule partie et vous le savez bien. Les gros en fait qui veulent en faire plus.

Et concernant le payement mobile, on a bien vu que cette soi-disant ouverture n’a servir à rien car le payement mobile ne décolle et les banques bloquent la concurrence 😉

avatar byte_order | 

@Krysten2001
> Une minuscule partie et vous le savez bien.

Les développeurs d'apps européens sont des entrepreneurs européens.
@Doctomac semblant d'accord quand l'UE met en place des dispositifs pour protéger les entreprises européennes des stratégies anti-concurrentielles d'entreprises américaines, je soulignais que les développeurs européens d'apps *sont* des entreprises/neurs européen(ne)s, donnant au passage le nom de la plus connue d'entre elles, partie prenante dans les plaintes ayant déclenchées les enquètes de l'UE à l'origine de certaines dispositions de la DMA.

> Les gros en fait qui veulent en faire plus.

Et en quoi les grosses entreprises européennes ne méritent pas d'être protéger des stratégies anti-concurrentielles d'entreprises américaines ? En quoi l'UE n'est pas légitime à le faire, ici via les dispositions de la DMA ?

> Et concernant le payement mobile, on a bien vu que cette soi-disant ouverture
> n’a servir à rien

Vous voyez l'avenir !?

Pour rappel, l'accès à la puce NFC des iPhones n'est toujours pas ouvert, vous ne pouvez donc pas utiliser la situation actuelle pour affirmer que cette ouverture, qui n'est toujours pas en place, n'a servi à rien : y'a une rupture de logique chronologique dans votre affirmation. Une chose qui n'a pas (encore) eu lieu ne peut avoir servir à rien (ou pas) !

https://www.igen.fr/services/2023/05/apple-pay-lue-continue-son-enquete-sur-le-possible-abus-de-position-dominante-dapple-en-europe-137159

> et les banques bloquent la concurrence 😉

Mais oui. Apple Pay a 100% du marché du paiement dématérialisé via iPhone (et Apple Watch, au passage), mais les banques bloquent la concurrence... au profit d'Apple et à leur détriment (vu que les banques doivent reverser une commission à Apple), donc !?

Du grand n'importe quoi.

avatar llugat | 

@debione

Comme dit plus bas, je ne suis européen mais je rejoins doctomac avec moins de radicalité dans les écrits.
Puis les chantres de la régulation, « oui Microsoft et IE… » mais cela n’a pas empêcher que la même situation se reproduise! Après 20 ans, cela a juste changer de roi sur un trône qu’on aurait du détruire.
Et puis, j’espère qu’il existe des alternatives à certains concentrateurs choisis par l’Europe.

avatar byte_order | 

@Doctomac
> On crée de la concurrence en développant des produits concurrents,

Développer ne suffit pas.
Faut-il encore que ce qui a été développé puisse se déployer ensuite, et donc gagner des parts de marché sans entrave particulière, en particulier sans entrave issue de la solution dominante.

> pas en établissant des règles stupides.

Mais oui, le marché économique sans aucune règle permet la libre concurrence, c'est bien connu.
Celle de la mafia, en gros, celle où le plus fort a parfaitement le droit d'utiliser sa force comme il l'entend afin de rester le plus gros.

Vous confondez marché économique avec jungle, far west, etc.

Y'a aucun marché économique sans règle actuellement sur la planète.
Les règles ne permettent pas le développement d'une concurrence, les règles permettent que ceux qui le font puissent le faire sans entrave artificielle.

> C'est exactement ce qu'Apple avait fait avec Safari sur Mac : développer une solution
> alternative meilleure, à l'époque de l'horrible IE5.

Et dans la foulée, Apple a interdit sur iOS d'utiliser autre chose que le moteur web de Safari.
Quelle hypocrisie. Sur une plateforme logicielle qui n'est plus sa vache à lait depuis longtemps, macOS, elle ne l'a pas fait, mais sur sa *nouvelle* plateforme logicielle, iOS, actuelle vache à lait, elle a exactement fait cela, et cela va bien plus loin que ce que Microsoft n'a jamais essayé de faire avec IE sur Windows : Microsoft n'a jamais empêché techniquement l'exécution de navigateurs et moteurs web alternatifs à IE sur Windows, ils ont juste essayé, un peu comme encore aujourd'hui, d'ouvrir dans IE le maximum de fois possible.

Alors qu'Apple, via l'AppStore, bloque toute concurrence de moteur web sur iOS, gardant ainsi le contrôle sur ce que le seul moteur web possible sur iOS supporte ou pas, en particulier afin de freiner une migration vers des webapps trop bien intégrées qui ne seraient plus sous son contrôle car non distribuée via l'AppStore, et donc échappant à sa douane...

Vous le savez, mais vous faites comme si c'était différent.

Et sinon, que des adresses géographiques s'ouvrent forcément dans Apple Plans plutôt que dans Waze ou Google Maps ou autre solution GPS, là non plus, ce n'est pas un abus similaire à ce que fait Microsoft avec IE puis Edge ?

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

« Et sinon, que des adresses géographiques s'ouvrent forcément dans Apple Plans plutôt que dans Waze ou Google Maps ou autre solution GPS, là non plus, ce n'est pas un abus similaire à ce que fait Microsoft avec IE puis Edge ? »

Totalement faux !!!

Elles s’ouvrent dans Google maps et d’ailleurs je déteste Google maps donc j’ai dû mettre une extension vers Apple Plan…

avatar lldjandoll | 

@Doctomac

Exactement ! Windows/Android surreprésenté. Aucune alternative européenne face à ces 2 mammouths. On préfère taper sur Apple la seule alternative plutôt que d’en créer une.

avatar gequil | 

@Doctomac

Bravo 100% d’accord

avatar josselinco | 

@Doctomac

Ce complexe d’infériorité mal placé c’est chaud…

Des softs européens c’est pas ce qui manque, mais bon. David contre Goliath. Tout ça.

avatar llugat | 

@josselinco

Perso je ne suis pas européen, mais pour ce que je connais, je ne vois pas trop les David de la tech européenne; attention je ne dis pas que des grandes sociétés européennes de la tech n’existent pas, ou parfois innovantes, mais de là a dire des David…
Ce que @Doctomac essaie de dire depuis le haut c’est que ces deux Act sont hyper géniaux, mais auraient été mieux si ces dispositifs favorisaient non seulement une équité sur le marché mais plutôt les entreprises européennes. D’une manière ou d’une autre c’est le jeu des Us ou de la Chine de trouver des moyens de favoriser leurs champions nationaux.
Ici c’est juste que Apple Store ou play store serait devenu systémique, donc faut permettre donner les chance à tout le monde en leur cassant une patte. Ce tour le monde pourrait bien être à nouveau américain ou chinois et donc pour un européen, que je ne suis encore pas, quel en sera le véritable intérêt ?

avatar byte_order | 

@llugat

Spotify, Deezer sont 2 entreprises européennes qui affrontent depuis des années Apple Music avec des pratiques anticoncurrentielles (n'ont pas eu le droit de renvoyer sur le système de paiement à eux depuis leur app, pas le droit de parler de la commission prise par Apple, les mises en avant de Apple Music faites directement dans iOS).

> donc faut permettre donner les chance à tout le monde en leur cassant une patte.
> Ce tour le monde pourrait bien être à nouveau américain ou chinois et donc pour
> un européen, que je ne suis encore pas, quel en sera le véritable intérêt ?

Le véritable intérêt c'est de garantir que chacun, UE comprise, ait les même chances.
Si à l'avenir les nouveaux stores alternatifs sont toujours américain ou chinois et qu'aucun n'est européen, cela ne sera plus à cause d'entrave arbitraire d'un vendeur de plateforme mais en raison de problèmes plus structurels de l'économie européenne, que seule elle peut régler (au hasard, l'absence de synergie forte entre université et industrie, la frilosité des investisseurs européens, la fuite des cerveaux).

Que l'UE ne soit pas capable immédiatement de gagner des courses n'est pas une raison pour ne pas lutter contre les pratiques non réglementaires des autres concurrents, qui lui permettent de courir avec des avantages indus dans cette course.

Je retournerais même votre question : quel intérêt de se lancer dans une course quand vous savez d'avance que le concurrent favori bénéficie d'un moyen très efficace de freinez très fortement, voir vous empêcher de prendre le départ ?

avatar llugat | 

@byte_order

Je te remercie de tes arguments, corrects; tu prêches à un gar qui détestent les trusts. Je suis apôtre de Teddy Roosevelt et un de mes chapitres préférés de l’histoire c’est le démantèlement de la standard oil, de la traque aux autres Vanderbilt et JP Morgan des années 10 voir 20 du siècle passé.
Ceci étant, il faut se rendre à l’évidence, l’Amérique ne joue pas franc jeu, la Chine non plus. L’Europe semble d’un point de vue extérieur à ce continent, être la seule (institution déjà et continent parfois) à espérer parfois des règles saines. Elles ne seront pas.
Je suis grave d’avis avec ses lois; mais encore une fois de plus, je serais européen, j’aurai souhaité une forme de préférence continentale.

« Je retournerais même votre question : quel intérêt de se lancer dans une course quand vous savez d'avance que le concurrent favori bénéficie d'un moyen très efficace de freinez très fortement, voir vous empêcher de prendre le départ ? »
Donc à cette question je te répondrais avec juste une formule de facilité, je l’avoue, que « qui n’essaie rien n’a rien ».

Deezer, j’y crois moyen, mais Spotify, est un bel exemple. Question, en combien de temps justement penses-tu que Spotify se fera laminer par Apple Music?

avatar Paquito06 | 

@Doctomac

“L’Europe dans l’incapacité de produite des iOS, des Chrome, des Facebook, des Google Maps, etc....ne reste alors que la technocratie administrative pour emmerder, pardon taxer, pardon réguler les autres qui font. “

Ca fait un peu plus de 20 ans que c’est comme ca. C’est tres triste, mais il est quasiment impossible de renverser la tendance. Il faudrait que les membres de l’UE (pas seulement les Etats poubelle mais egalement certains moteurs) cessent de bouffer a tous les rateliers (en faisant le caniche avec les US et en caressant la Chine dans le sens du poil), investissent davantage en R&D et posent leurs couilles sur la table en disant “non” parfois. De maniere unanime? Impossible. Ca ne laisse place qu’a la regulation, on y assiste au quotidien, y compris ici.

avatar cdag91 | 

@Doctomac

Tellement vrai……

avatar Snoo | 

@Doctomac Exact, impossible de ne pas avoir un article sur l'Union Européenne sans avoir les termes (un parmi plusieurs) : "taxe", "taxer", "régulation", "interdiction", "sanction", "amende" et bingo pour celui là (mais il va apparaître de plus en plus, faut pas s'y faire) : "surveillance"

avatar Adodane | 

Bing search n'avait pas annoncé 107 millions d'utilisateurs ?

avatar Almux | 

Je ne vois pas en quoi cette "inter-opérabilité" devrait être si intéressante. Chaque personne utilise sa ou ses méthodes de communication. Si tout se ressemble, on crée un monolithe qui équivaut un monopole...

avatar byte_order | 

@Almux

Nul besoin que toute le monde devienne américain pour pouvoir parler avec tout le monde.
Il suffit juste que tout le monde apprenne à parler *également* la même langue, même que partiellement, que les américains.

C'est tout aussi vrai pour l'interropérabilité : nul besoin d'installer une seule solution, il suffit simplement de permettre à chaque d'interopérer plus ou moins complètement avec les autres solutions.

Tout internet repose sur ça d'aillers : y'a de multiples implémentations de serveurs Web, de multiples contenus, de multiples navigateurs pour les visiter sur de multiples plateformes bien différentes, et pourtant cela marche plutôt pas mal, nul besoin d'héberger tout sur un seul serveur central ni d'utiliser un seul navigateur web imposé pour autant.

Et je ne parle que de la partie visible de l'iceberg qu'est le web, hein.

avatar rikki finefleur | 

Almux
Heureusement qu'à l'époque le numéro de téléphone était interopérable .
Tu t'imagines si cela ne l'était pas . Le bordel que cela serait ?
Pareil pour le sms.
Ou bien l'email..
Je trouve au contraire qu'on a laissé trop de libertés aux constructeurs aux vues de la masse de gens concernées.
Tu te rends compte la difficulté pour faire transiter de la vidéo en 2023..
Les pré carrés des constructeurs , tout cela pour éviter la concurrence, est contraire à l'expérience de l'utilisateur
Pour ma part , peu importe le fabricant de ton téléphone, je veux pourvoir communiquer facilement, de la même façon que composer un numéro de téléphone.
La téléphonie, la télévision, heureusement qu'elles ont chassé ce genre de pré carré propriétaire. Ils nous auraient fallu une télévision par chaine de télévision. Était-ce mieux ou démentiel ?

avatar j3r3m067 | 

Notons l’absence :
Vidéos / messagerie : snapchat
Messagerie : snapchat, signal

Trop « petit » et pourtant similaire à ceux des mêmes catégories…

avatar raoolito | 

@j3r3m067

vous avez leurs chiffres d’utilisation ?

avatar j3r3m067 | 

@raoolito

Signal en 2021 : 40 million
Snapchat: 300 million

Chiffre monde… d’où le fait qu’ils passent sous les radars peut-être

avatar raoolito | 

@j3r3m067

snapchat je pouvais avoir un doute, mais signal ou telegram c’etait joué d’avance. on en parle beaucoup mais ca tourne pas tant que cela

avatar Tom PostProd | 

En effet, probablement trop petits. MAIS cela ne les empêchera pas de se rendre interopérables s'ils le souhaitent avec ceux qui seront obligés de le faire.

avatar j3r3m067 | 

@Tom PostProd

2 possibilités:
- soit ils deviennent interoperable said pour ne pas mettre la face et des utilisateurs
- soit ils vont gagner des utilisateurs qui ne veulent pas de cette interoperabilitée et qui se retrouveront au delà des niveaux minimum

En gros c’est un jeu perdu d’avance…

avatar byte_order | 

@j3r3m067
> soit ils vont gagner des utilisateurs qui ne veulent pas de cette interoperabilitée et
> qui se retrouveront au delà des niveaux minimum

Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer qu'il y a assez de gens qui ne veulent pas qu'une messagerie instantannée puisse être interopérable avec d'autres pour anticiper que cette messagerie dépasserait alors le seuil de 45 millions d'utilisateurs en UE ?

avatar Adodane | 

@j3r3m067

Snapchat a donné le chiffre de 97 millions d'utilisateurs en Europe.

avatar heero | 

@j3r3m067

Ils sont pas des contrôleurs d’accès

avatar Arnaud33 | 

Très étonné de ne pas voir Snapchat comme contrôleur d’accès …

avatar raoolito | 

ca fait plaisir à lire.
ENFIN devrait-on dire, 15 ans que ces plateformes existent plus ou moins et finalement un règlement (pas une interdiction ou des contraintes de surveillance, suivez mon regard) va les obliger à faire ce que n’importe quelle société normale dans le monde réel est tenue de fournir comme garantie et accessibilité.
Meta est évidemment sur-représentée suivi de Google. ajoutez Tiktok est oui vous avez le combo: FB/whatsapp/youtube/instagram/tiktok et une grosse majorité de la population européenne.
j’espère sincèrement que l’on sentira des différences dans les 5/10 ans surtout concernant les usines à bot, les fuites de données, les influenceurs exploitant la crédulité et la chasse sans vergogne au vol du « temps de cerveau disponible » des utilisateurs.

ou pas, mais je suis optimiste

avatar frascorpion | 

Snapchat et X (ex twitter) pas concerné 😳

avatar heero | 

@frascorpion

Ils sont dans le DSA et non dans le DMA (sujet de l’article)

En gros bref:
DMA -> contrôleurs d’accès systémiques, obligatoire pour accéder à des services du net
DSA -> services en lignes (non systémiques / non obligatoires)

avatar Gagolak | 

J’me pose une question… Si on peut me joindre sur iMessage à partir de WhatsApp et sachant que les arnaques, le phishing et menaces de sécurité sont bien plus répandus sur cette messagerie, quelles seront les garanties de ne pas être confronté à tout ça ?

avatar KevinMalone | 

Si un contrôleur d'accès acceptait de remettre ses clés de chiffrement à la Commission Européenne ou mettait cette dernière dans la confidence au sujet d'une éventuelle backdoor, l'interopérabilité demandée permettrait à l'institution d'aller fouiller un peu partout où elle le voudrait... non ?

avatar koko256 | 

@KevinMalone

Le principe du chiffrement de bout en bout est que le contrôleur d'accès n'a pas les clés.

avatar KevinMalone | 

@koko256

Il n'y a pas une notion de clés pour partie détenues par le contrôleur d'accès et pour l'autre par l'utilisateur lui-même ?

avatar Baptiste_nv18 | 

@KevinMalone

Non le chiffrement de bout en bout empêche les entreprises d’avoir accès aux données.

avatar r e m y | 

Si Apple garde iMessage dans sa tour d'ivoire quand les autres grandes messageries vont devenir interoperables (tout en conservant le chiffrement de bout en bout), je crains que l'utilisation d'iMessage devienne vite anecdotique ☹️

avatar bl@ck warrior_69 | 

@r e m y

Si iMessage n'est pas mis dans la liste c'est que son utilisation est déjà anecdotique. En Europe en tout cas. Il aurait été plus simple d'imposer le recours à RCS pour tout le monde pour le coup.

avatar r e m y | 

@bl@ck warrior_69

Apple affirme que son utilisation n'est pas suffisamment importante pour ne pas se faire imposer l'interoperabilité. Ça ne veut pas dire que c'est anecdotique (et la commission se donne quelques mois pour vérifier le nombre effectif d'utilisateurs)
Par ailleurs Apple (en particulier Eddy Cue lors du procès EPIC) explique qu'iMessage est un atout majeur pour attirer et fidéliser ses clients sur iPhone et que c'est ce qui justifie qu'ils se refusent à l'ouvrir à d'autres OS (Android en particulier). Si iMessage est anecdotique ou le devient, ils vont avoir des problèmes.

Quant à RCS, je suis convaincu que le
protocole sera implémenté par toutes les messageries concernées par cette obligation car ça leur permettrait de respecter toutes les exigences (interoperable avec toutes les messageries qui le gère, assure les fonctions de base et permet un chiffrement de bout en bout).

iMessage sera encore plus isolé qu'aujourd'hui

avatar Phiphi | 

Je ne comprends pas tout !
Systèmes d’exploitations —> magasins d’applications alternatifs ; je pige.
Messageries instantanées —> interconnexion ; je pige ( même si je trouve ça absolument inutile, voire pénalisant).
Mais tout le reste est un grand mystère.
Quelles contraintes aux navigateurs ?
Quelles contraintes à Facebook et Linkedln ? Inter opérables entre elles, inter opérables avec TikTok ou avec Messenger ?
Google maps ?
Amazon ?
YouTube ?

Franchement pourquoi pas demander à ce que le téléphone filaire soit inter opérable avec la téléconférence et les courriers postaux pendant qu’on y est… je suis totalement largué 🤯

avatar rikki finefleur | 

La téléphonie est interopérable car pas dépendant du fabricant de ton téléphone, comme les courriers postaux. Tu peux envoyer une lettre en amérique du nord sans te soucier des intermédiaires.
Dans le cas contraire , il nous faudrait des facteurs représentant chaque boîte pour une simple lettre.

avatar Phiphi | 

@rikki finefleur

Ben oui ça je sais ! Ce n’est absolument pas ça qui m’interpelle, et ta « réponse » ne m’apprends absolument rien.
Par contre, pour ta gouverne, et c’est ce qui me surprends dans les décisions actuelles, il n’a jamais été question de rendre le réseau téléphonique inter opérable avec le reseau postal, jusqu’à preuve du contraire !
Or, de mon point de vue, obliger WhatsApp (qui fonctionne avec des numéros de téléphone) à être capable d’envoyer des messages sur un compte Messenger (qui fonctionne avec d’autres sorte d’identifiants) c’est à peu près aussi con que de vouloir à tout prix autoriser l’envoi d’une lettre à un numéro de téléphone ou un appel téléphonique en saisissant l’adresse postale. (Ça c’est pour les messageries, pour les Linkedln, les YouTube et Facebook c’est encore plus mystérieux, je ne sais pas du tout ce qu’ils attendent.)

avatar media | 

@Phiphi : Whatsapp ne fonctionne pas vraiment avec les numéros de téléphone, c'est juste un identifiant pratique qu'ils utilisent. Ils pourraient utiliser le numéro de sécu ou n'importe quel identifiant unique que ça serait pareil. Le protocole utilisé ne passe pas du tout par le réseau téléphonique.

Imaginons que mon identifiant sur Whatsapp soit mon numéro de téléphone, et votre identifiant sur Messenger votre pseudo. Dans un monde interopérable, je pourrai ajouter à mes contacts Whatsapp "phiphi@messenger.com", et vous recevriez une requête de la part de "0123456789@whatsapp.com". Si vous l'acceptez, on peut ensuite communiquer depuis nos applis respectives.

Mais rien ne passera par le réseau téléphonique, comme actuellement.

Whatsapp a décidé d'utiliser les numéros de téléphone comme identifiant, mais de la même manière que vous pouvez utiliser votre numéro de téléphone comme pseudo sur macg. Ça n'utilisera pas pour autant le réseau téléphonique.

avatar Phiphi | 

@media

"Mais rien ne passera par le réseau téléphonique, comme actuellement."

Mais je sais. Et je m’en fout ! Comme à peu près tout le reste de ton baratin. Comme je dis déjà dans le message auquel tu réponds :
CE N’EST PAS ÇA QUI M’INTÉRESSE !!!
Je trouve idiot et inutile de le faire, quelle que soit la manière de le faire. Point-barre !
Maintenant apprends moi ce que viennent faire YouTube et Amazon dans cette histoire, c’est ça qui peut m’intéresser, ou passé ton chemin. Voilà !

avatar media | 

@Phiphi : figure-toi que j'ai posté mon message hier, mais il a été modéré à priori et n'est donc apparu que ce matin. Je répondais donc à ton message de 16 h 55. Dans lequel il ne semble pas si évident que ça que tu comprennes comment fonctionnent les messageries, puisque tu y parles de numéro de téléphone pour WhatsApp, qui soi-disant n'ont rien à voir avec un identifiant d'une autre messagerie.

Ce qu'on peut imaginer en termes d’interopérabilité, c'est un fonctionnement à la pubsub/fédivers. Pourquoi pas laisser un commentaire sous une vidéo YouTube avec son compte Amazon ?
Plus explicite : tu es sur YouTube, l'interopérabilité permet de s'abonner à une chaîne TikTok directement dans YouTube, à y laisser des commentaires.
Ou encore, tu es sur Twitter, connecté à ton compte, une personne que tu suis poste une vidéo YouTube : tu pourras alors directement liker la vidéo depuis Twitter, et les likes seront « mis en commun » entre les différentes plateformes.
Mais ça ne veut pas pour autant dire que YouTube sera au courant de ce que tu fais sur Twitter.

Edit: si tu veux bien comprendre les possibilités, je t'encourage à créer un compte de test sur une instance Mastodon par exemple, de voir un peu ce à quoi tu as accès dessus depuis l'interface de Mastodon, puis d'essayer de t'abonner à un flux issu d'une instance Lemmy, et un autre issu d'une instance PeerTube. Et là la magie va opérer.

avatar rikki finefleur | 

Le réseau postal est un réseau physique .
Ici on parle d'internet . Si sur internet on est incapable de rendre des choses peu interopérable c'est assez désespérer de tout.
Comment a-t-on fait pour l'email ?
C'est ce que je disais , les services basiques devraient au minimum de base un peu interopérable sur un socle commun, comme cela se fait pour le sms, l'email, le html et cie..
Ici on a laissé des entités se construire des environnements massifs sans les obliger à une interopérabilité basique..
D'ici quelques années cette question ne sera plus d'actualité.

Mais cette décision aurait du être prise il y a 10 ans au moins..

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