Projet Ion : BlackBerry met à profit QNX pour l'internet des objets

Mickaël Bazoge |

QNX va peut-être sauver BlackBerry… mais pas de la manière imaginée par le constructeur canadien. Acquis en 2010 afin de servir de base à la plateforme BlackBerry 10, les nombreux atouts de QNX n'ont pas permis au fabricant de sortir la tête de l'eau dans laquelle l'iPhone et Android l'ont fait plonger.

Mais le système d'exploitation Unix, dont la première version est sortie en 1982, a du répondant. Il reste ainsi une des passerelles logicielles de prédilection pour les systèmes embarqués dans les voitures — Apple s'en sert d'ailleurs pour CarPlay et a récemment débauché, avec difficulté, un ancien de QNX passé chez BlackBerry après l'acquisition de l'entreprise (lire : Apple débauche un cadre de BlackBerry, la justice s'en mêle).

Tout en continuant de miser sur QNX, BlackBerry tente de raccrocher les wagons avec l'internet des objets (IoT) en lançant le projet Ion. Le terme regroupe une série d'initiatives qui permettront aux entreprises partenaires de connecter les utilisateurs avec leurs terminaux et services. Au-delà des grands mots ronflants, ce projet se décline en trois volets.

Le premier est la mise au point d'une plateforme sécurisée basée sur QNX, au travers de laquelle les applications IoT pourront piocher dans les bases de données provenant des « millions » de terminaux compatibles (Ion ne se limitera pas à BlackBerry 10). Le constructeur souhaite également nouer des partenariats avec des opérateurs et des développeurs afin de faciliter l'intégration d'Ion.

Enfin, BlackBerry va intégrer l'Industrial Internet Consortium, dont la mission est d'accélérer le développement et la mise à disposition des technologies en lien avec les objets connectés. L'entreprise est également un des membres fondateurs de l'Application Developer Alliance, une association visant notamment à améliorer la sécurité et la gestion des données privées dans les applications.

Avec le projet Ion, BlackBerry ne veut pas s'opposer frontalement à d'autres initiatives comme Android Wear (le constructeur aurait de toutes manières bien du mal à batailler contre le rouleau compresseur de Google); le constructeur cherche plutôt à se positionner comme un intermédiaire dans le « tissu » applicatif des objets connectés, une sorte de framework permettant aux entreprises de recueillir et d'analyser les millions de données de leurs clients. La bonne réputation de QNX et sa fiabilité pourraient aider BlackBerry à se faire un nom dans un marché prometteur.

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